Reconquête

5 minutes de lecture

Ils se virent régulièrement pour manger le midi, mais ils ne s’étaient pas encore retrouvés ailleurs. Trois semaines plus tard, Axel proposa à Valentine de partir en weekend au littoral.

— Si on y va dès le vendredi soir et que nous repartons dimanche fin d’après-midi, cela nous fera deux jours et deux nuits ensemble.

— Pourquoi pas, ça me tente, c’est pour quand ? Cette fin de semaine ?

— Oui, pour ce weekend-ci, enfin, si tu es disponible.

Valentine prit son agenda et estima qu’elle pouvait déplacer certaines choses qu’elle avait prévues pour ce weekend-là.

— Ok, je bloque cette petite virée entre nous. Rendez-vous à quelle heure pour le départ ? Je suis libre dès 16h.

— Alors 16h !

— Ah oui, comme ça, t’as congé le vendredi toi ou quoi ?

— Non, j’ai fini à 15h.

— Le train vers Ostende est à quelle heure ?

— 16h25.

— Ok, devant le quai vers Ostende à 16h15 ?

— Ça me va, euh, Valentine, il est l’heure de retourner bosser, viens, on doit y aller !

— Ah oui, filons vite !

Ils se quittèrent tout guilleret. Valentine contacta Françoise pour annuler leur samedi shopping. Elles en parlèrent le soir même, autour d’un verre dans un bar près de chez Valentine.

— Pas de problème Valentine, c’est pour la bonne cause alors je cède ma place !

— Pour la bonne cause, comme tu y vas Fran !

— Mais oui et tu me feras un rapport après ma cocote, je veux tous savoir, où il en est dans son déménagement et s’il est toujours aussi bon au lit que la première fois … dis c’est vrai, ça fait un mois que vous n’avez plus rien fait vous deux !

— Trois semaines, Fran, et nous n’avons pas rien fait, nous nous sommes revus presque tous les midis, nous avons discuté, nous nous sommes embrassés… Ce n’est pas rien non plus.

— Si tu le dis. Et, au fait, vous allez où ? Chez sa mère ?

Françoise rigola franchement.

— Rhoo Fran, mais non ! Il a trouvé un studio à louer pour le weekend à Ostende. Une bonne bouffée d’air iodé.

Valentine prit une grande inspiration. Françoise lui rétorqua,

— Oui, si vous sortez le bout du nez du studio, je n’en suis pas sure moi.

Françoise ricana en voyant Valentine qui tentait de lui expliquer les projets qu’ils avaient pour ce weekend.

— Mais oui, nous sortirons au moins pour nous trouver à manger ou trouver de quoi cuisiner, ce n’est pas un studio « all in » et nous ne tiendrons pas 12h sans manger.

— Bah, vous allez au supermarché avant d’arriver au studio, ou faites-vous livrer des pizzas, moi je te dis qu’il y a moyen de ne pas sortir du studio. Et côté météo, ça dit quoi ? Pluie, pluie, pluie ? Encore une raison pour rester dedans.

— Mais tu ne penses qu’à ça Fran, il serait temps de te trouver quelqu’un aussi, ma chérie !

— Je suis parfaitement d’accord avec toi Val, il me faut aussi quelqu’un, je vais profiter de mon samedi qui vient de se libérer dans ce sens !

Elles terminèrent la soirée en échangeant encore autour de l’amour et de ses aléas.

De son côté Axel avait rejoint Sébastien qui l’attendait à la gare de Mons, ils discutèrent de la même affaire, entre eux, une fois arrivé chez Axel.

— Alors, c’est fait, tu as réservé le studio, elle est toujours d’accord ?

— Oui, pour la réservation et oui pour son accord, elle est partante, je suis content.

— Mais écoute, c’est bien, ça prend forme mon petit Axel.

— Ouais, mais du coup j’ai un peu peur…

— De quoi ?

— Que cela se passe mal… Enfin, pas aussi bien que la première fois …

— Et pourquoi est-ce que cela se passerait mal ou moins bien ?

— A cause de ce qu’il s’est passé, je crois que j’ai peur de l’image qu’elle doit avoir de moi maintenant, que ce soit moins excitant pour elle d’être avec un fils à maman.

— Et si tu te laissais un peu aller Axel, vous faites papote tous les midis depuis quoi ? Trois ou quatre semaines, elle te parait toujours partante, vous vous roulez des pelles à chaque fois, je pense qu’elle est toujours attirée par toi tu sais.

— Ça fait trois semaines. Oui, on est bien ensemble les midis, mais j’ai un peu peur qu’elle ne me voie plus que comme un copain, tu vois ?

Sébastien pouffa de rire puis lui dit,

— Tu roules des pelles à tes copains ou copines toi ? Moi pas.

— Non, c’est clair, mais, comment dire, j’ai peur que ce ne soit pas passionné.

— Mais il te faut quoi Axel ? Qu’elle te grimpe dessus dans le train, devant tout le monde ?

— Oh, je ne serais pas contre…

— En pleine heure de pointe, bien sûr !

— Oh mais ça va, je sais, je dois attendre de voir ce qu’il va se passer. Mais je crois que je suis un peu frustré, par la situation.

— Ah enfin, tu lâches le morceau !

Sébastien leva les mains vers le ciel et fit rouler ses yeux en rigolant.

— Quoi ?

— Mais oui, t’es frustré, en manque, et tu n’oses pas le dire !

— Ben, oui, mais je ne peux pas non plus lui arracher son pull en plein fast-food et la prendre sur la table hein !

— C’est clair, et elle ?

— Quoi elle ?

— Oh Axel, réfléchi un peu avec tes neurones !

— Mais quoi ?

— Et elle, est-ce que tu crois qu’elle est en manque aussi ?

— Je ne sais pas, elle n’en dit rien.

— Elle n’en dit rien, mais qu’est-ce que tu « sens » ?

Axel le regarda bizarrement et lui indiqua qu’il ne comprenait pas ce qu’il demandait.

— Bon, est-ce que tu sens, par exemple quand tu l’embrasses, qu’elle a autant envie que toi d’aller plus loin mais qu’elle se retient ?

— Ah, ça ! Euh, oui, on doit à chaque fois se « calmer » l’un l’autre.

— Eh bien voilà… Tu l’as ta réponse !

— Seb… Y a des moments où je me dis que tu penses vraiment comme une fille… Je ne comprends pas pourquoi t’as pas de copine depuis l’autre folle.

— Parce que les nanas aiment aussi parfois qu’un homme ne les comprenne pas trop je présume. Et puis, l’autre folle comme tu dis, ce que je n’apprécie pas, elle s’appelle toujours Sandy.

— Oui, je sais ! Et quoi, tu la vois encore ?

— Ne détourne pas la conversation, c’est de toi qu’on parle…

Sébastien et Axel continuèrent encore à discuter puis descendirent prendre le repas avec les parents d’Axel, Marcelle venait de les prévenir que la pizza faite maison était cuite.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Dolhel ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0