Quelques semaines s’étaient écoulées depuis la rupture. Axel n’avait manifesté aucune réaction, Valentine ne s’en étonna pas, cela ne fit que la conforter dans la décision qu’elle avait prise de ne plus avoir aucun contact avec lui.

En parallèle, elle avait revu Sébastien qui l’avait soutenue dans sa décision et lui avait à nouveau proposé son aide et son amitié.

Elle avait accepté cette amitié loyale, elle se sentait à l’aise avec lui, il ne la jugeait pas, il lui changeait les idées, lui proposait des sorties, … Elle réapprenait à vivre et à faire confiance.

La semaine précédente, ils s’étaient croisés alors qu’elle avait été prendre un café chez Marcelle qui était toute contente de la revoir et qui s’était, à nouveau, excusée pour le comportement de son fils.

— Mais Marcelle, c’est à lui de s’excuser, pas à toi !

— Je le sais, mais je ne peux m’en empêcher… Je suis sa mère et je ne supporte pas qu’il se comporte de la sorte, je revois son père lorsqu’il réagit de la sorte.

— Son père, qui n’a pas été un bon exemple, ok, mais ce n’est pas une excuse, c’est à lui de changer… S’il le veut.

— Je suis triste pour toi, Valentine, parce que j’ai bien vu que toi, tu voulais créer quelque chose avec lui… Et puis, je t’apprécie aussi, et ça me crève le cœur qu’il t’ait traitée de la sorte.

— Je t’en remercie Marcelle, mais tu n’y peux rien ; il est assez grand pour décider de ce qu’il fait de sa vie. Je suis juste outrée qu’il m’ait utilisée comme une roue de secours avant de trouver sa colocataire-maitresse.

Marcelle soupira puis rajouta,

— D’autant plus que c’est grâce à toi qu’il a fini par déménager !

— Oui … Et depuis, tu vis mieux, non ?

— Effectivement, l’ambiance est meilleure, ça, il n’y a pas à dire ! Il était vraiment temps qu’il vole de ses propres ailes. Mais bon, les choix qu’il a fait par la suite … Je suis déçue de mon fils. Et déçue pour toi. Mais je suis tellement contente qu’on continue à se voir !

— Ce n’est pas avec toi que j’ai rompu, Marcelle ! Mais je sais, les gens trouvent ça bizarre que je continue à te voir et t’apprécier. Tu n’as pas à payer la rupture d’avec Axel, c’est idem pour Sébastien, c’est pas parce qu’il est son cousin que je devrais faire une croix sur son amitié ! Il m’a tellement soutenue dans les jours qui ont suivis la rupture …

Elle sourit à la mémoire de certaines scènes,

— Je me souviens d’une fois où après avoir pleuré dans ses bras à en mouiller sa chemise, j’ai été ordurière dans la façon dont j’ai traité Axel, il m’a laissé faire, il m’a laissé cracher tout mon venin. Ça m’avait fait un bien fou ! Et après, il m’a proposé d’aller manger une glace avec lui. C’est un ami en or, Marcelle.

Elles s’apprêtaient à se quitter sereines, au moment où Sébastien sonna à la porte.

— Entre Sébastien, Valentine était sur le point de partir, c’est bête…

— Salut Sébastien ! Oui, c’est bête, mais je dois vraiment y aller… On pourrait se faire un resto un de ces jours si tu veux.

— Pourquoi pas, tu es libre vendredi prochain ?

— Libre comme l’air Sébastien !

Valentine avait répondu avec un tel engouement qu’ils éclatèrent de rire tous les trois ;

— Ah, oui, Valentine, tu es libre comme l’air maintenant !

— Oui, Marcelle et je dois dire que je me sens mieux depuis que je me suis décidée à penser comme cela ! Bon allez, je file ! Tu m’appelles pour organiser ça, Sébastien ?

Sébastien la prit au mot et organisa une soirée resto pour le vendredi suivant à Bruxelles.