Confrontation

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Mercredi, fin d’après-midi, Valentine avait rendez-vous avec Marcelle, elle arriva chez cette dernière et sonna.

— Bonjour Valentine ! Viens, entre, comment vas-tu depuis le barbecue ?

— Très bien Marcelle, je vais très bien depuis le barbecue !

— Oui, j’ai cru comprendre… Toi et Sébastien, c’est enfin une réalité ?

Marcelle avait un sourire en coin et était toute ouïe par rapport à ce que Valentine pourrait raconter.

— Oui, c’est une réalité, j’imagine que Vanessa t’en a parlé ?

— Effectivement, elle m’a indiqué qu’elle t’avait croisée au petit matin, chez Sébastien.

— Et je retourne chez lui ce soir, après avoir fait papote avec toi en attendant qu’il ait fini ses consultations.

— Es-tu heureuse ?

— Oui, je suis très heureuse d’avoir sauté le pas avec lui, vraiment.

— Sébastien est un homme bien, vraiment, il n’a rien à voir avec Axel.

— Ah ça, je l’ai bien remarqué Marcelle et j’en suis bien contente.

— Ça me fait plaisir Valentine et je suis heureuse, pour toi comme pour lui.

Alors qu’elles discutaient, la sonnette retenti. Etonnée, Marcelle demanda,

— Sébastien passait te prendre ici avant de rentrer ?

— Il était censé passer, oui, mais pas avant 19h15, et il est 18h45… Il a peut-être fini plus tôt ?

Marcelle alla ouvrir la porte et se trouva nez à nez avec son fils, Axel.

— Ah, Axel, que fais-tu ici ?

— Bonjour maman… Ben quoi, je viens te dire bonjour, je ne peux pas ?

Elle n’eut pas l’occasion de le retenir, il était déjà dans le hall d’entrée et se dirigea vers le salon où était Valentine, qui s’attendit à voir apparaitre Sébastien en souriant.

A la vue d’Axel, son sourire disparut.

— Oh, Valentine, que fais-tu ici ? J’attends toujours que tu me contactes pour discuter de ce qu’il s’est passé avec Kate.

Il s’approcha d’elle pour s’asseoir à ses côtés, comme si de rien n’était, voulant même l’embrasser. Valentine eut un mouvement de recul qui saisit Axel.

— Hé mais ça va, j’ai pas la peste hein !

— Peut-être pas, mais je ne t’autorise pas à me toucher.

— Oh mais hé… Arrêtes, tu sais que je t’aime, ce n’était qu’une passade avec Kate, on n’est plus ensemble, elle a un copain maintenant, il est tout le temps dans l’appart, il est sympa.

— Grand bien lui fasse Axel, mais te concernant, moi je ne t’aime plus, Axel, c’est fini.

— Quoi ? Mais pourquoi ? On est fait l’un pour l’autre ! C’est parce que tu es encore sous le choc que tu dis que tu ne m’aimes plus, j’en suis sûr.

— Je ne t’aime plus parce que tu ne m’as jamais respectée Axel, parce que tu ne sais pas ce que c’est qu’aimer Axel.

— Mais je sais que je t’aime Valentine…

Il tenta de l’approcher, physiquement, en se collant à elle dans le divan et en lui susurrant,

— J’ai envie de toi Valentine, tu me manques…

Valentine se leva d’un bond, tentant de contenir sa colère.

— Il n’y a effectivement que ça pour toi ; le cul, rien d’autre ! Tu ne me connais même pas Axel !

— Mais arrête, je te connais, je sais ce que tu aimes, je sais ce qui te fait grimper aux rideaux.

Il se leva aussi et tenta de se rapprocher d’elle pour essayer de la prendre dans ses bras.

— Non, tu ne me connais pas Axel, recule, ne me touche pas !

— Mais allez !

— Tu ne connais pas mes goûts, tu ne connais pas ce qui me plait dans la vie, tu ne connais pas mon plat préféré… Tu ne sais même pas à quoi ressemble mon appartement.

— Et c’est pour ça que tu ne réponds pas à mon texto ?

— Je ne réponds pas à ton stupide texto parce que les choses étaient très claires, Axel ; tu m’as trahie, je t’ai découvert au lit avec Kate. Cela m’a fait mal, mais cela m’a permis d’ouvrir les yeux sur la qualité de notre relation.

— Et alors ?

Il se tint devant elle, bras croisés, la toisant du regard.

— Et alors ? Cette « relation » se résumait à une histoire de cul, rien d’autre, et moi, j’ai envie d’autre chose, j’ai besoin de me sentir respectée, aimée, appréciée, j’ai besoin de pouvoir discuter avec mon partenaire, de pouvoir échanger des avis, des ressentis et d’autres choses encore.

La regardant plein d’incompréhension et secouant la tête, il déclara,

— Je ne comprends pas Valentine, nous étions bien, non ?

— Tu ne comprends pas, c’est bien là le problème… Oui, tu ne comprends pas grand-chose aux relations humaines et amoureuses.

Il sembla tout d’un coup exaspéré et souffla bruyamment avant de rétorquer,

— Oh mais tu fais chier Valentine, tu te poses trop de questions, je suis sûre que ma mère t’a influencée, tu deviens chiante comme elle.

— Eh bien va-t’en, je t’en prie, puisque nous sommes si chiantes ta mère et moi !

Ni l’un ni l’autre n’avaient capté que, sur ces entrefaites, Sébastien était arrivé chez Marcelle et avait entendu une partie de la conversation, Marcelle l’avait retenu, pour qu’il écoute avant de débouler dans le salon. Il dit alors,

— Oui, Je pense que tu ferais bien de t’en aller Axel, tu ne fais qu’aggraver les choses.

Axel se tourna vers lui qui se rapprochait de Valentine, et lui dit violemment,

— Toi, tais-toi, t’as rien à voir là-dedans, c’est entre Valentine et moi, c’est toi qui dois dégager, qu’est-ce que tu fous ici aussi ?

— Je viens chercher Valentine.

— Quoi ? Je peux la reconduire à la gare aussi, pas besoin de toi, dégage !

— Axel !

Valentine cria en se plaçant entre les deux hommes qui s’affrontèrent du regard.

— Axel, je te demande de partir, entre nous il n’y a plus rien, tu entends, RIEN !

— C’est pas vrai, on va se retrouver, ce sera comme avant !

Il tenta de l’enlacer, Sébastien tendit le bras pour le tenir à distance, tout en passant l’autre autour des épaules de Valentine.

— Axel, je crois que Valentine a été très claire, il n’y a plus rien entre vous, n’insiste pas.

Axel fit un pas en arrière, suspicieux, les regardant tous les deux en les scannant de haut en bas. En pointant le bras de Sébastien sur les épaules de Valentine, il demanda,

— C’est quoi ça ?

Valentine prit une grande respiration puis lui dit,

— Sébastien et moi, nous sommes ensemble. Que cela te plaise ou non, c’est une réalité, tu devras t’y faire.

Axel eu une mimique de dégoût en les regardant tous les deux.

— C’est dégueulasse… Toi, t’es une belle salope et toi t’es un faux frère ! Vous me dégoûtez !

Valentine ne put s’empêcher de siffler,

— Dit le mec qui a sauté sa coloc dans le lit où il baisait sa copine qu’il dit toujours aimer… Toi aussi, tu me dégoûtes Axel !

— Ah, c’est ça, tu te venges… Tu veux me voir souffrir… Mais tu vois, en faisant ça, tu prouves quand même que tu m’aimes toujours.

Il eut un sourire cynique, Valentine soupira bruyamment et lui répondit,

— T’es vraiment à côté de la plaque Axel ! Je te l’apprends peut-être, mais tu n’es pas le centre du monde… Et surtout, tu n’es pas le centre de mon monde.

Comme Axel ne fit pas mine de bouger, Valentine se tourna vers Sébastien et lui dit,

— Seb, je pense que nous allons y aller, tu es d’accord ?

— Oui, je suis d’accord

Sébastien soutenait toujours le regard haineux que lui lançait son cousin. Il serra la main de Valentine qu’il avait dans la sienne et lui dit, en se tournant vers la porte et en regardant Marcelle qui n’avait pas bougé, observant tristement la scène.

— Viens, Val, on lève le camp. Tantine, désolé pour l’ambiance plombée qu’on te laisse, mais je pense que c’est la meilleure manière d’apaiser les choses.

Plein de haine, Axel cracha,

— Ah, c’est ça, lui, il cause mieux, il fait attention à toi… Oui, eh bien fais gaffe, ce ne sera peut-être pas tout le temps comme ça ! Il ne pense qu’à son boulot, son ex, elle l’a trompé parce qu’elle s’emmerdait avec lui ! Mais ça, il ne te l’a sûrement pas dit hein !

Comme Sébastien se retourna pour répondre à Axel, Valentine le devança et dit,

— Viens Seb, ne réponds pas à ses attaques, il ne fait que rabaisser les autres et tourner les choses à son avantage. Viens.

Elle le tira vers la porte, embrassa Marcelle en lui disant,

— Je suis désolée Marcelle, je te laisse avec une patate chaude à gérer, je m’en excuse, vraiment.

— T’inquiète Valentine, cela devait arriver un jour où l’autre.

Une fois Sébastien et Valentine sortis, Axel fusilla sa mère du regard.

— Tu savais ? Tu ne m’as rien dit !

— Tu ne m’as jamais rien demandé Axel…

— Ouais, c’est ça ! Famille de merde ! Y en a pas un pour sauver l’autre ici, je me casse !

Il sortit en claquant la porte.

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