"Il était une fois".

Non, hors de question de commencer comme ça.

Il fallait une accroche moderne, qui donne envie au lecteur de continuer. Qui étaye sa curiosité.

Commencer par une belle phrase, bien construite, propre, nette et efficace. Réussir à attraper le lecteur, pour que celui-ci ne puisse cesser de penser à cette histoire qu'il vient de commencer.

Mais comment commencer ?

Il fallait être fin, précieux, comme si ces mots, aussi fragiles soient-ils devaient soutenir le poids entier d'une lourde et longue intrigue. Histoire merveilleuse, d'ailleurs. Remplie de péripéties incroyables, de personnages aussi attachants qu'émotifs, et surtout, un suspense insoutenable.

Comme toutes les histoires.

Une fois posés, les premiers mots, choisis avec soin, devraient imposer un rythme au récit. Justesse, finesse et sans maladresse.

Quelle tâche ardue.

Mais une fois ces mots figés dans le temps, l'histoire suivra son cours, et se terminera.

Pas de mots compliqués, de syntaxe élaborée, ni de police d'écriture originale. Seulement des mots, qui vous accompagnent et vous guident, l'espace d'un instant. Vous permettent de rêver.

Ou pas.

Mais une fois terminée, l'histoire sera bouclée. Finie. Pour seule et unique note, la dernière phrase de fin.

Et comment la finir, cette histoire ?

Heureusement, les mots sont magiques.

Peu importe le début, peu importe la fin, que vous le veuillez ou non, mon histoire continuera.

La vie continuera, même le livre fermé. Les personnages continueront de vivre.

Qu'elle plaise ou non, mon histoire a débuté.

Et je vous le jure, la phrase d'accroche était bien celle que vous pensez.