Regrets d'un voyage en mer
Lune sacrificielle haute déjà dans les cieux dégagés de notre amour. Ce naufrage sans retour au confins des méandres de celui qui nous guide. Lumineux, il s'approche. Sinueux il nous porte. Futile il nous grandit. Le temps cet ami au fond de cet océan, n'est plus qu'une vulgaire frivolité qui tantôt nous guérit tantôt se sacrifie.
Une vie, c'est le sanctifier. On l'adore, on le protège et le prolonge. Mais ce rituel n'a de but que si son récepteur nous est divin.
Sur cette plage oubliée, le dieu ne s’écoule pas; nous le côtoyons. Il est riche de conseils comme sa fille la nuit. Cette fille qui une fois notre esprit à notre esprit, ne nous quitte pas. Cette nuit où tout est clair, où tout se perçoit. Mais où rien n'a de sens. Les formes deviennent alors l'apothéose de l'abstraction et la matière d l'imagination. Cette nuit qui nous encercle et réveille ce mort; notre intérieur.
Dans ce nouveau paysage, l'imaginaire n'est rien. Je poursuis ma route sur le sable de givre. J'entre dans les saveurs, je traverse les sons. J'atteins la source du toucher.
Elle ouvre sur l'inconnu. Le tabou de tous. La joie de chacun. Ces expériences sans sens qui nous habitent pour la vie. Ces souvenirs merveilles qui nous réjouissent à la mort. A grand fracas, les battants tombent. La mer spirituelle me rattrape.
Je me suis rejeté.
Annotations
Versions