Mots d'amour pour lettre d'adieu

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Il s'agit d'un OS que j'éi écris il y a quelques années, sur la série Teen wolf, notamment sur le crush Stiles/Derek. Cest OS est composé de deux parties. La première ci-dessous, est écrite du POV de Stiles. La seconde partie sera du POV de Derek.

Je vous laisse découvrir ce texte, et n'hésitez pas à donner vos impressions, et qui sait, souligner des coquilles que j'aurais pu oublier. Merci à vous ☺

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Vous est-il déjà arrivé d'aimer quelqu'un au point d'en perdre la tête ? Je veux vraiment dire perdre la tête. Aimer une personne au point que vous n'arrivez plus à manger. Plus à dormir. À penser ou même réfléchir. Parce que ce quelqu'un envahit toutes vos pensées. Jour et nuit. Seconde après seconde. Son image est ancrée si profondément que c'est comme si l'on vous demandait de vous arracher un morceau de vous-même. De supprimer l'air de vos poumons. D'arracher le cœur de votre poitrine. Vous avez beau essayer de lutter. De vouloir échapper à tout ce trop plein de sentiments. Vous n'y arrivez pas. Car quelque part, aussi destructeur que puisse être cet amour. Vous savez que vous en avez besoin pour vous nourrir. Pour manger. Réfléchir. Vivre. Parce qu'il est clair que cet amour, qui vous consume si vite, si fort, ne fera qu'accroître au fil du temps. Il vous déchire de l'intérieur. Vous savez qu'il prendra toute votre énergie, jusqu'à votre dernier souffle. Mais vous savez que malgré ça, vous ne pourrez pas lutter. Et, que même si cet amour est celui qui vous maintient en vie. Vous savez aussi que c'est celui qui vous détruit petit à petit et qui supprime chaque jour, un peu plus, le souffle de votre vie. C'est là que vous comprenez et que vous réalisez que tout prend son sens quand on vous dit : cet amour finira par te tuer. Tout simplement. Il ne peut pas en être autrement.

Vous l'aurez sans doute compris. Moi, c'est Stiles. Pourquoi écrire à la première personne ? Sans doute parce que je suis en train de vous raconter une histoire. Et pas n'importe laquelle. Puisque je vais vous raconter l'histoire de ma vie.

Je n'avais que seize ans quand tout a commencé. Seize ans, quand j'ai su pour la première fois ce que voulait dire aimer. Et, combien ce mot avait de l'importance et un très grand impact sur nos vies. Ma vie en l'occurrence. Aussi bien dans sa prononciation que pour sa signification.

Je m'étais toujours demandé ce que ça pourrait me faire que de tomber amoureux. Je pensais que tout serait paisible et tranquille. Que tout serait beau. Simple et suffisant dans ma petite existence qu'était ma vie. Mais j'étais bien loin d'imaginer tous les mauvais côtés de ce sentiment. Car oui. C'était beau, magique et puissant à la fois. Quand bien même. Pouvoir se réveiller chaque matin et pouvoir se dire : super, aujourd'hui je vais le revoir. Qu'à chaque mot prononcé de cette phrase, mon corps tout entier était envahi par cette douce chaleur et ces petits chatouillis dans mon ventre. Comme si des milliers de papillons venaient batifoler sur mon nombril. C'était agréable comme sensation. Sensuelle. Presque érotique. Mais ça, ce n'était que le bon côté de la chose. Car, comme dans toutes les histoires, il y a aussi les mauvais côtés.

Oui. Je le voyais tous les jours. Oui, je pouvais sentir l'odeur de sa peau et parfois même la toucher. Mais ça. C'était uniquement parce que je lui tapais sur le système et qu'il n'avait rien trouvé de mieux que de me plaquer contre les murs afin de soulager sa colère et passer ses nerfs sur moi. Pourquoi, me direz-vous ? C'est simple. J'étais sans doute le seul qui pouvait lui parler et lui dire tout ce que je pensais sans aucune retenue et aucune arrière pensée. Et, je pense, que pour une personne telle que lui. Pour quelqu'un comme Derek Hale. Il y avait des limites à ne pas franchir. Même pour moi. Oui. Vous l'aurez compris. Je suis tombé amoureux de Derek Hale.

Comment est-ce possible ? Je me suis moi-même très souvent posé cette question. Comment est-ce que j'ai fait ? Comment un esprit aussi tordu et dérangé que le mien a-t-il pu se laisser se fourvoyer comme ça ? Comment mon petit cerveau qui est sans cesse en ébullition a-t-il pu se perdre et prendre cette direction pour me faire ressentir de tels sentiments pour Derek ? Je ne sais pas et je pense que je ne saurai jamais. Peut-être qu'au fond, ce n'est pas si mal et que je n'ai pas envie de savoir. Car dans ma douleur de mes entrailles, j'avais quand même droit à cette petite lueur de douceur dans mon cœur. Alors connaitre le savoir du pourquoi ou du comment. Au fond ce n'est pas ce qui comptait. Ce qui compte. C'est ce que l'on ressent. Au moment présent. Et à cet instant, j'étais clairement et irrésistiblement amoureux. Amoureux d'un homme qui n'en avait strictement rien à faire de moi. C'était un fait. Mon fait.

Le jour où ça m'est tombé dessus. Je savais que plus rien ne serait comme avant. Je savais que ma vie. Mon existence toute entière prendrait un tournant. Mais je ne savais pas encore comment. Et bien sûr, je l'avais appris à mes dépens.

J'aimais Derek. Mais l'amour que je pouvais ressentir pour lui n'était pas réciproque. Je serais tombé amoureux du père Noël. Ça aurait eu le même effet. Je sais. Bizarre comme comparaison, n'est ce pas ? Car tout le monde sait que le père Noël n'existe pas. C'était pareil pour Derek. À ses yeux, je n'existais pas. J'étais transparent. Je n'existais pas pour lui comme je le voudrais. Pas comme je le souhaitais. Tout ça pour vous dire à quel point c'est rageant et frustrant. Et totalement incohérent. Car l'amour à sens unique. Ça n'a justement pas de sens. C'est là que tout rentre en jeu et que tu te rends compte, que quoi que tu puisses dire. Quoi que tu puisses faire ou que tu essaies de tenter pour échapper et essayer de te sortir de cette spirale infernale. Cette violente douleur ne fait que bouffer tes entrailles de l'intérieur au fur et à mesure que tu poses un pied à même le sol. Tu sais que tu ne peux rien faire pour éviter tout ça. Mais ce n'est pas grave. Car à cet instant précis. Il n'y a rien d'autre qui compte pour toi. Alors, tu t'enfermes dans une espèce de monde parallèle en te mettant toi-même des œillères pour ne pas entendre ce que ton entourage n'arrêtait sans cesse de te dire et te répéter depuis des jours. Des semaines, puis des mois, cet amour finira par te tuer. Voilà ce que j'entendais sans arrêt. Comme un compte un rebours qui sonnait dans ma tête. On pouvait imaginer qu'ils comptaient les jours qu'il me restait à me priver de mon oxygène, elle-même consumée par cet amour. Tous les jours. Pendant des mois durant. Ces mots ne faisaient que résonner dans mes tympans. Comme une chanson qu'on lance et que l'on passe en boucle, à répétition.

Comme si la douleur de mon chagrin ne leur suffisait pas. Il fallait que mon entourage me balance des inepties que je savais déjà. Que je connaissais par cœur. Derek Hale n'en a rien à fiche de moi et jamais il ne pourra éprouver ce que je ressens pour lui. C'était un fait. Une réalité. Ma réalité. Mais comment pouvoir s'enfuir de ça ? Comment savoir que faire ? Je ne le pouvais pas et ne le voulais surtout pas. Car malgré la douleur que je pouvais ressentir au plus profond de mon être et cette déchirure béante dans ma poitrine qui m'empêchait de respirerm Qui me coupait littéralement le souffle à chaque respiration que je prenais, je ne pouvais pas me résoudre à l'oublier ou ne serait-ce que de l'effacer de ma mémoire à tout jamais. Ça m'était juste impossible. Inconcevable et inimaginable. Condescendant parce que je l'aimais et que grâce à cet amour. Pour une fois. Je ne m'étais jamais senti aussi réel. Aussi vivant.

Comment peut-on affronter sa vie quand on est face à de tels sentiments ? Je veux dire. Qui devrait avoir à vivre ou supporter ce que je traverse ? Personne. Je ne le souhaiterais même pas à mon pire ennemi. Et, pourtant, c'est bien à moi que tout ça arrive. Je sais que les choses n'arrivent pas par hasard ou par omission. Il y a une raison à tout ça. Une logique. Mais, dites-moi ? Où est la logique là-dedans ? Quand moi, du haut de mes seize ans, j'étais doucement en train de mourir d'amour pour un homme qui ne me voyait que comme le petit con hyperactif qu'il avait toujours considéré comme une simple connaissance ? Et rien d'autre. Pas un ami. Juste une connaissance. L'ami d'un ami. Irréaliste et triste vérité. Ma vérité.

Je devais me faire une raison. Me faire violence pour mon propre bien. Ma propre survie. Car il était clair que depuis des mois, je ne vivais plus. Je ne survivais qu'à travers les paroles de Derek. Qu'à travers son regard et son corps. Est-ce qu'il se doutait de quelque chose me concernant ? Bien sûr qu'il le savait. Je ne lui avais pas caché. Il me respectait pour ça parce que je ne lui avais jamais menti et que j'avais toujours été ouvert et honnête le concernant. C'est sans doute la seule et unique chose qu'il appréciait chez moi. Ce n'était sans doute rien aux yeux des autres. Mais, pour moi, ça signifiait plus que beaucoup. À travers cette confiance, je me sentais comme en sécurité. Aimé. Même si je sais très bien qu'il ne s'agissait pas d'amour. Mais, j'aimais espérer qu'il pouvait en être différemment. Certains appelleraient ça de la pitié. Moi, j'appelais ça de l'espoir. Mon espoir.

Peu à peu, je m'étais laissé plonger dans une sorte de folie. Un mutisme que personne ne comprenait. Je m'étais enfermé dans ma propre sphère de solitude et à ne plus vouloir en bouger. Parler. Penser. Tout ça devenait si insignifiant à mes yeux. Je m'étais même surpris à ne plus vouloir manger. Ce n'était plus de l'espoir qui me tenaillait et me tenait maintenant en vie. Mais la mort. Car je le savais. La mort était proche. Et plus j'avançais dans la vie de tous les jours. Plus elle prenait un petit bout de moi pour m'arracher du monde auquel j'appartenais. Cet amour que je ressentais. Que je vivais et qui brûlait mon âme, me faisait lentement sombrer et me rapprochait chaque jour, un peu plus, vers le monde des cieux. Dans un monde, qui je l'espère serait moins dur et douloureux pour la chair de ma frustration. Bien sûr que j'en avais conscience. C'était une évidence. Mais, je refusais de sortir de ce tourment. Car, dans ma colère et mon déchirement. Je me sentais toujours aussi vivant.

Une année venait de s'écouler. J'avais maintenant dix-sept ans. Je pensais avoir évolué, c'est vrai. C'était le cas. Du moins, c'est ce que je m'étais dit. Mais, malheureusement, je n'avais pas évolué comme je le voulais. Pas dans la direction que j'aurais souhaité. Mon amour pour Derek était toujours présent et ne cessait de me consumer, d'accroître et d'arracher mon âme. Morceau par morceau. Pièce par pièce. Je pensais avoir réussi à faire face à force d'entendre : cet amour finira par te tuer. Ma tête, elle, disait quelque chose alors que mon cœur, lui, ressentait tout l'opposé. On n'a pas vraiment le pouvoir ni le contrôle sur le cœur ou la raison, pas vrai. J'en payais le prix depuis bientôt plus d'un an. Un an à me torturer l'esprit. À perdre mon âme. Derek Hale était en train de me tuer à petit feu. Je l'avais compris depuis le tout premier jour où j'avais posé mes yeux sur lui. Il m'avait arraché tout espoir de pouvoir, peut-être un jour, m'enfuir et me libérer de lui. De son emprise. Car oui. Il avait une emprise sur moi que je ne m'expliquais pas. Que je ne comprenais pas et que je ne contrôlais pas. Mais, elle était bien là. Présente et ancrée à chaque seconde de ma petite existence. De ma misérable petite vie. Est-ce que je lui en voulais ? Bien sûr que non. Car j'étais le seul et unique responsable de mon tourment. De ma douleur.

Je me suis toujours demandé si les choses auraient pu être différentes si je n'avais pas croisé son regard. Si je ne l'avais pas rencontré tout simplement. Et si ça avait été un autre que lui. Est-ce que les choses auraient été similaires ? Qui peut pouvoir répondre à cette question ? Qui peut prétendre avoir la réponse à cette question ? Moi-même, je ne saurai que répondre ou que dire. Aujourd'hui, tout ça me parait tellement futile. Lointain. Pourtant, je me sens toujours aussi vivant. Comment est-ce possible ? Peut-être que la vie et la mort ne sont pas si différentes que ça finalement. Deux contradictions certes, mais tellement jumelles finalement. Car, dans la vie, comme dans la mort. On finit tous par souffrir un jour.

Je sentais bien que j'arrivais à la fin de ma fatalité. De ma dure réalité. De mon triste sort. De ma vie tout simplement. Et je pense que malgré mon combat pour l'adversité et ma combativité à essayer de lutter. J'ai fini par céder pour enfin tout lâcher. Car oui. Je ne pouvais plus le supporter. Pendant un an, j'avais lutté. Je m'étais acharné comme un forcené et tout ça pour quoi. Pour rien, car mon amour n'avait jamais diminué. Il n'avait jamais disparu et avait été encore moins oublié. Ça non. On pourra dire que mon cœur avait eu une drôle d'idée que de me faire tomber amoureux de Derek Hale. J'avais été piégé dans un engrenage de torpeur. J'ai pourtant tenté d'écouter mes proches. Bien sûr que je savais qu'ils avaient raison. Sur la forme et la manière. Je ne le savais que trop bien. Mais quand on parle de sentiments. Comment peut-on faire abstraction ? C'est juste impossible. Quand on aime comme j'aime Derek. Il est impossible de se dire, tu as raison, je dois l'oublier. Personne ne pourrait prétendre le contraire. Sinon, il serait soit stupide, soit, il se mentirait à lui-même. Il ne peut pas en être autrement.

Je l'avais dans la peau. C'était une certitude. Une évidence. Je me levais Derek. Je réfléchissais Derek. Je vivais Derek. Je buvais chacune de ses paroles et je me noyais dans son regard. Mais voilà. À force de me frotter à mes sentiments, j'ai fini par m'y brûler les ailes. J'étais là sans être là et aujourd'hui, je ne le savais que trop bien. Je le savais et je le réalisais. Je comprenais. Une fois de plus, à mes dépens, j'avais compris. Même si c'était là. Juste sous mes yeux. Mon amour pour Derek Hale aura eu raison de moi. Cet amour sanglant. Cette passion dévorante. Ces sentiments tortueux ont fini par avoir raison de tout mon être. Ils avaient dévoré mon âme. À tel point que celle-ci n'était plus intacte et brisée en un million de petits morceaux. Éparpillés comme quand on balance des confettis lors des jours de fête et de cérémonie. Car il s'agissait bien de ça aujourd'hui. D'une cérémonie. Ma cérémonie. Cet amour m'avait tellement consumé qu'il avait fini par m'emporter au plus profond de l'abîme. Un jour, j'étais là. Et le jour d'après, je n'étais plus. J'étais parti. Ma vie. Mon existence aura été de très court passage sur cette planète que vous appelez terre. Moi, je préférais l'appeler mon refuge.

J'avais seize ans quand je suis tombé amoureux. Et, je n'en avais que dix-sept quand je suis mort de cet amour. Pourquoi ? Parce que j'ai tout simplement été faible et que j'ai été incapable de gérer ce trop-pleins d'émotion. La haine. La colère. La rage. Et, bien sûr, l'amour. Puisqu'au final. Tout ne se résumait qu'à ça. J'ai été faible, mais jamais, je ne regretterais. Car pendant cette longue année d'agonie et toutes ces heures et ces longs mois à souffrir. Je ne m'étais jamais senti aussi libre. Aussi fort. Aussi moi. Mais toujours aussi vivant.

Je ne regretterai jamais d'avoir su aimer comme je t'ai aimé Derek Hale. Et je n'aurais jamais de reproches à te faire. Tu ne pouvais pas ressentir ce que je ressentais et je ne t'en ai jamais tenu rigueur. Loin de là. Aujourd'hui, face à ma mort, je suis enfin libre. Libéré de cet amour pour toi. Libéré de l'emprise que tu avais sur moi et que tu exerçais sans rien pouvoir contrôler. Ce n'est pas ta faute et ça ne l'a jamais été. Je suis juste tombé amoureux de la mauvaise personne. Est-ce un mal ? Une fatalité ? Je vous laisse répondre à cette question. Car nous n'aurions sans doute pas la même opinion. Je suis mort par amour, oui. Mais, pendant tous ces mois à aimer cet homme, je crois qu'au fond, je ne me suis jamais senti aussi bien. Aussi moi. Aussi tout. Étrange vous dites ? Oui, ça pouvait l'être. Parfois.

Tout ce qu'il faut retenir de tout ça. Ce n'est que malgré vos peurs et vos doutes. N'ayez jamais peur de dire ce que vous ressentez. Je n'ai pas eu ce que je souhaitais, c'est vrai. Je n'ai pas eu ce que je voulais. C'est sûr. Mais je suis parti serein et sans aucun regret. Il ne fait pas bon vivre avec des regrets. Alors quitte à tout perdre, car je savais que c'est ce qui m'attendait en tombant amoureux de Derek Hale. Autant partir et tout perdre dans les règles et de ne rien laisser au hasard. Car rien n'est dû au hasard. Quoi que tu puisses dire. Faire ou ressentir. La façon que tu auras d'agir. Agis et ne regrette jamais rien. Il vaut mieux vivre sans regrets que de vivre au regret de mourir par amour.

Je m'appelais Stiles. J'avais seize ans quand je suis tombé amoureux, et dix-sept lorsque je suis mort de cet amour.

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