Chapitre 3 (1ère partie) : La grande chasse
Ce matin-là, Arouk passa du temps avec les chasseurs pour préparer une nouvelle chasse pour le lendemain. Un grand troupeau de bisons avait été aperçu par les éclaireurs revenus de la veille. Beaucoup d'hommes étaient rassemblés pour discuter de cette chasse. Je n'assistai pas à cette réunion et d'ailleurs, je n'irais pas directement à la chasse. Je resterais avec d'autres femmes ou des hommes moins habiles, en arrière, pour préparer sur place la viande et participer aux différents trajets pour la ramener au campement. Le troupeau se trouvait à deux jours de marche et nous devions partir dès le lendemain, aussi fallait-il déjà préparer nos affaires avec soin. Je rassemblai ce qui me serait utile : couteaux pour dépecer la viande, fourrures pour le couchage, pierres à feu, mais aussi, dans un sac de peau, je glisserais de la viande séchée et des galettes aux fruits que ma mère préparait.
Je me rendis donc en fin de matinée vers mes lieux de cueillette habituelle, afin de lui ramener le nécessaire. J'avais emporté avec moi un peu de viande pour manger sur place et je ne revins vers le campement qu'en fin d'après-midi. J'espérais retrouver Arouk assez tôt pour me baigner avec lui, aussi retournai-je vers le gué sans songer à m'arrêter pour profiter des bienfaits de la rivière. En arrivant près d'un bosquet, j'entendis quelques plaintes et je compris bien vite qu'un couple se trouvait non loin. Par discrétion, je décidai de faire un détour, lorsque la voix féminine fit entendre un "Drong !" bien net. Intriguée car je ne reconnaissais pas la voix d'Ilya qui m'avait assurée, le matin-même, qu'elle restait au campement car elle voulait elle aussi préparer ses affaires pour accompagner les chasseurs, je changeai finalement d'avis et me dirigeai sans bruit vers les buissons. Je déposai mes lourds paniers chargés de fruits à l'ombre et me glissai sous les branchages.
Là, je vis bien Drong. Il me tournait le dos et se tenait agenouillé devant une femme qui, dans mon souvenir, appartenait au Clan de la Jument. Elle était entièrement nue, appuyée contre le tronc d'un arbre et Drong s'activait à lui dispenser le plaisir. Les jambes écartées, elle lui laissait largement accès à son sexe et elle ne tarda pas à passer une de ses jambes par-dessus son épaule. Je le voyais bouger légèrement la tête, signe que sa langue devait plonger entre les lèvres de la femme. Elle gémissait en rythme, poussant parfois de petits cris semblables à des couinements de jeune animal. Puis elle succomba au plaisir en un long cri guttural. Drong se releva et je vis son sexe dur se dresser vers elle. Il la maintenait fermement contre le tronc et s'enfonça en elle en poussant un grognement sourd. Elle cria à nouveau et bien vite, je compris qu'une nouvelle vague de plaisir l'avait envahie. Je crus alors que Drong lâcherait aussi son plaisir, mais je me trompais : il se retira d'elle, l'empoigna et la poussa vers le sol. Elle tomba à quatre pattes, se retourna pour le regarder et lui sourire en disant : "Oui, prends-moi ainsi maintenant !" Et il se rua sur elle, enfonçant son membre dans son antre que je devinais des plus humides. Il ressortait, s'enfonçait à nouveau, ressortait pour mieux y replonger. Il ne tarda cependant pas à venir et je me dis alors que j'allais rebrousser chemin tout aussi discrètement que j'étais venue, pour ne pas les déranger. Mais ce qu'il dit à la femme me plongea dans un profond désarroi, mâtiné de colère.
- J'aime le plaisir avec toi, Naya. Oui, vraiment.
- Et Ilya ? Tu ne veux plus d'Ilya ?
- Pff... Si... Non... Enfin, je ne sais pas. Je crois que je préfèrerais encore attendre avant de m'engager. Après... la vie devient plus compliquée. On est responsable de son foyer, on doit faire des tas de choses que je n'aime pas faire...
A ce moment, il se retira totalement de la femme qui se tourna sur le dos. Il se coucha alors sur elle et ils gardèrent le silence. Je décidai de partir pour de bon. Machinalement, je chargeai mes paniers sur mes épaules et je repris mon chemin vers le gué. Je traversai sans faire vraiment attention autour de moi et regagnai rapidement le campement. Je ne savais pas si je devais parler de cette rencontre fortuite à Ilya : savoir que Drong avait passé du temps avec une autre femme n'était pas le plus choquant ou blessant. Il n'était pas engagé avec elle et même s'il l'était, il lui était toujours possible de prendre du plaisir avec une autre. Néanmoins, on estimait que lorsqu'un couple voulait s'unir, il convenait mieux que chacun respecte son engagement vis-à-vis de l'autre aussi sur le plan sexuel. Non, le plus ennuyeux à mon sens était ce que Drong avait dit, les intentions qu'il avait exprimées, alors que mon amie se sentait prête à dessiner le cercle de pierres pour lui. S'il ne répondait pas à son appel, elle en serait cruellement blessée et s'il le faisait, elle s'engagerait alors avec un homme qui ne méritait pas sa confiance et qui ne saurait pas la soutenir comme il convenait.
Je décidai cependant de ne pas en parler encore avec mon amie, d'attendre après la chasse. Je voulais observer Drong à cette occasion, ce que je n'avais guère pu faire ces derniers jours, tout accaparée que j'étais de mon côté par Arouk.
**
Nous partîmes tôt, juste après le lever de l'aube. Gourn venait avec nous, alors que ma mère restait au campement avec ma petite soeur. Un grand nombre de chasseurs était là, jeunes hommes fougueux et anciens aguerris. Nous voyagions léger, car chacun savait bien qu'il serait mis à contribution pour ramener toute la viande au retour de la chasse. Nous marchâmes toute la journée, traversant une partie de la grande plaine qui allait en s'évasant de plus en plus au fil de notre parcours. La falaise qui surplombait la rivière était devenue douce colline vers le couchant alors qu'on ne voyait pas la fin de la plaine vers le levant.
Le premier soir, nous installâmes un campement succinct. Pas question non plus de s'éloigner les uns des autres, aussi Arouk et moi nous nous couchâmes cependant à l'écart des feux, emboîtés l'un contre l'autre sous nos fourrures. A l'abri du regard des autres, il délaça mes jambières, puis les siennes, et put aisément glisser sa main sous ma tunique pour caresser mes seins. Je retins mes gémissements autant que possible, non qu'il n'arrivait pas à un couple de s'unir en présence des autres - c'était même fréquent en hiver quand nous vivions tous dans nos grandes huttes. Mais enfin, je ne tenais pas à attirer l'attention plus que cela.
Tout en me caressant, il faisait courir ses lèvres dans mon cou, suçotant le lobe de mon oreille, mordillant délicatement la chair de mon épaule. Je ne pouvais le caresser car je lui tournais le dos, mais je m'employais à bouger lentement mes fesses contre ses cuisses et son ventre et je sentis bien vite son membre se dresser contre mes reins. Sa main abandonna alors ma poitrine pour se faufiler entre mes cuisses et se presser contre mon pubis, réveillant ainsi mon petit bouton. Je remuais toujours lentement mes fesses et il accompagna mon mouvement de frottements plus ou moins appuyés de son membre.
Sa main se fit plus aventureuse, entre mes grandes lèvres, et il posa deux doigts sur ma fente humide.
- Tu es déjà toute chaude, Ourga... Hum... Je ne vais pas te résister longtemps, ma belle...
- Je n'ai pas envie que tu résistes trop non plus..., lui répondis-je avec amusement.
- Comment fais-tu pour provoquer autant mon désir de toi ?, me souffla-t-il en réponse.
- Et toi ? Comment fais-tu pour que j'aie toujours envie de toi en moi ?, dis-je en retenant une plainte alors que ses doigts se glissaient maintenant dans mon antre et entreprenaient une caresse plus accentuée, comme une danse affolante.
Je fis remonter ma main sous ma tunique et caressai mes seins qu'il avait dû abandonner. L'effet de nos caresses conjointes ne tarda pas à se manifester et une onde chaude couvrit bientôt la main d'Arouk et l'intérieur de mes cuisses. Son membre cherchait son chemin sous mes fesses et je passai alors ma jambe par-dessus les siennes, pour lui faciliter l'accès. Il s'enfonça lentement en moi. Comme j'aimais le sentir ainsi ! Cette poussée lente et profonde de son membre entre mes chairs, m'ouvrant et me comblant tout à la fois, réveillant mes zones sensibles et me faisant perdre conscience de tout ce qui n'était pas nous, lui, moi.
- Ourga, lâcha-t-il à mon oreille. Oh, Ourga...
Sa voix devenait rauque, son souffle s'accélérait. Il s'enfonçait encore plus loin, ressortant pour mieux revenir, allant et venant, échauffant mes chairs au point de me brûler d'un feu dévorant jusqu'à ce qu'enfin, le plaisir nous inonde et se répande dans nos veines comme une source bienfaisante.
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