Le jour où mes Bras sont apparus
J’étais un magnifique manba noir avant, Jarra Massila, serpent explorateur, avide de découvert, joueur, … Mais cela ne me suffisait pas. Un jour en chassant, je découvris un plaisir inégalable. Affamé, je traquais un jeune faisan dans les bois. Quand je l’eus enfin trouvé, tel un éclair noir, je fondis sur lui et le mordit. Dans la panique ma proie se dégagea avant que je lui injecte assez de poison et s’enfuit. Je le suivis et le vis tituber, trébucher, cracher, gémir, je me réjouissais de le voir comme cela. Il se retourna et me regarda. Je sentis sa peur, intense, puissante, quelle sensation esquisse. Et ce n’était que le début. Je me mis à lui tourner autour, observant ses réactions, le mordant de temps en temps pour lui donner de petites piqures de rappels. Ma proie était morte peu de temps après. Trop court, ce n’était pas suffisant. Je savourai mon repas et me lança à la recherche de nouvelles cibles.
Cependant, un jour je dus apprendre une violente leçon. Je ne suis pas le plus fort. Ma soif envers ce plaisir nouveau m’entraina vers des adversaires de plus en plus puissants. Comme celui qui manqua de me tuer, un énorme lézard, bien plus gros que moi et insensible à mon poison. Impossible pour moi de battre je m’enfuis et arriva aux lacs d’émeraude, affaibli, blessé, assoiffé, je bu l’eau sans retenue. Je sentis mon corps changer, je grossis, deux membres poussèrent sur mes flans. J’observais ma nouvelle apparence, ces nouvelles excroissances, longue, dur mais pliable en certains points, ce terminant par cinq petits bouts, pliant eux aussi.
J’entendis un bruit derrière moi. Le lézard m’avait suivi. Il me sembla bien plus petit qu’avant. Sans attendre il se jeta sur moi, d’instinct je saisis un bâton grâce à mes nouveaux membres, fort pratique pour cela d’ailleurs, et lui enfonça dans la gueule. Il était mort.
Je mis quelque temps avant de m’habituer à ces bras et ce corps, plus fort, moins rapide, … je partis bien plus loin que tout ce que j’avais exploré à ce jour. Je rencontrai des humains lors de mon voyage, et je compris leur langue, j’en fus très étonné mais ils semblaient apeurés par mon apparence. Après les avoir tués je les fouillis, l’un d’eux avait une grande cape noire, capable de couvrir ma tête qui plus est. « Excellent » pensai-je avant de la mettre. Elle m’allait plutôt bien. Je récupérai aussi deux de leurs armes, un sabre et une dague je crois, je ne suis pas sure. Ils avaient aussi d’étranges morceau de métal doré, je me demandai à quoi cela pouvait bien servir et les gardai, le futur me le dira.
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