Prologue
J’ai toujours su qu’elle finirait ainsi. Je l’ai vu dans ses yeux. Elle avait la joie et la haine mélangées en une telle harmonie que son rire était si violent et si perturbant, qu’à chaque fois j’en avais les larmes qui me montaient. Elle avait cette chose si belle et si horrible en elle qui, je le sentais, la rongeait. Je la croyait même folle au début.
Un ange si souriant en toutes circonstances ne pouvait être que néant et enfer.
Son regard était dur et en même temps il implorait l’aide et la douceur. Il était sec et pourtant aimant. Cette pauvre femme était trop belle pour être bien. Trop gentille pour que son âme soit lavée de tous malheurs. J’ai toujours vus les démons qui l’entouraient. Je les ai toujours ressentis à travers la façon qu’elle avait de sourire, à travers la façon qu’elle avait de parler, de m’implorer, de me regarder. Elle était mon ange. Mon désir, ma crainte, ma haine et ma joie. Elle était tout à la fois sans s'en rendre compte. J’entends encore son rire qui résonne en moi par moment. Et elle répétait souvent cette phrase : " Tu oublieras mon nom". J’entends toujours sa voix qui vibrait plus fort encore que tout le reste. Cette chanson je la connais par coeur, la chanson de l'amour. Je la chantes pour elle, tous les jours. Moi qui croyais, incrédule, aimer une jeune fille de vingt ans à peine qui jouait à se cacher et à intriguer le monde.
Moi qui croyais aimer une jeune fille de vingt ans à peine, j’étais fou, mais fou, certainement le plus fou de tous les fous, d’une femme et non d’une enfant. J’étais devenu fou de son grain de peau si doux, fou de ses yeux si prenants et clairs, fou de sa voix cristalline et parfaite, fou de son corps. C’était la reine de toutes les divinités de toutes les religions. C’étais mon amour. Mais ses peurs la rongeaient. Le plus odieux c’est qu’elle n’a jamais sue pourquoi elle avait peur, qu’elle n’a jamais connue la cause de sa peur. Je l’ai vue pleurer. Je l’ai vue rire. Je l’ai vue comme une enfant, puis je l’ai vue comme une femme. Elle était la personne la plus forte, la plus courageuse, la plus intelligente et la plus belle que j’eu connue.
Elle m’a fait comprendre que la vie était d’une perversité monstre mais qu’elle pouvait également se montrer d’une beauté extrême. Cette femme faisait des paris avec le diable chaque jour, et chaque jour elle gagnait. Elle rabaissait les anges et faisait s’agenouiller tous les déchus. Elle régnait sur son royaume.
J’ai toujours su qu’elle finirait ainsi. Je l’ai vu dans ses yeux. Elle avait la joie et la haine mélangées en une telle harmonie que son rire était si violent, si perturbant, qu’à chaque fois j’en avais les larmes qui me montaient. Elle avait cette chose si belle et si horrible en elle qui, je le sentais, la rongeait. Je la croyait même folle au début.
C’était salement romantique.
Et nous avions adoré ça elle et moi.
Mais l’ange qu’elle fut est maintenant déchut.
On à toujours su que ça finirait ainsi mais la vérité est qu’on espérait plus de temps.
Nous n’aurions vécu que le temps d’une danse. Le temps d’une simple et torride valse. Les gens nous enviaient et nous craignaient. Sauf qu’en réalité c’était elle qui faisait valser les émotions de tous. C’était elle, le maestro qui faisait tourner les têtes et les regards. De ses yeux bicolores elle pouvait détruire toute une armée, ou bien rendre les armes, les hommages et les honneurs de million de combattant.
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