Belle comme un crépuscule d’été
Elle était belle comme un crépuscule d’été.
Elle avait cet air perpétuellement tranquille d’une journée de vacances, et cette fraîcheur du soir après les heures brûlantes qui vous fait oublier un temps la vie. Oui, je crois bien qu’à la regarder danser, inconsciente de sa jupe trop courte qui se soulevait parfois par mégarde - ou n’en n’ayant simplement cure - je plongeais peu à peu dans l’une de ces parenthèse qu’on ne vit qu’en vacances, près du roulis apaisé de la mer. Cette beauté oublieuse, ces longues mains brunes et son sourire carmin avait tout d'un alizé passager, un souffle d’apaisement dans l’air trop lourd du quotidien. Les couleurs chaleureuses de ses vêtements bariolés tourbillonnant sans failles et sans fatigues, semblaient les touches vives d’un tableau champêtre avec le bonheur comme évidence. Son rire enfin, comme une alouette qui s’élève sans entrave, avait la jeunesse et l’insouciance de mon adolescence, enfouie dans les souvenirs entassés.
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