Un grand bâtiment sans fenêtres, dans la zone industrielle « Le Tombeau des Géants », à la sortie de Caer Edyn.

Une odeur d’ozone et de plastique chaud plane sur les ordinateurs, qui zonzonnent et clignotent sans fin.

Petit à petit, les diodes de l’une des machines se mettent à briller plus fort. Le bruissement de ses ventilateurs s’accentue, et on croirait presque y entendre des voix qui se répondent. Les murmures indistincts ne seront entendus par personne : En cette veille de la Toussaint, les quelques techniciens affectés à la maintenance de cette ferme de serveurs sont chez eux, à l’abri : le bipeur les préviendra en cas de souci.

La nuit de la Shamaîn, la frontière entre le monde réel et le monde imaginaire s’amenuise comme une peau de chagrin : sur les disques durs loués à Scribay, les personnages s’agitent, caquètent et prennent vie. Que veulent-t-ils à leurs auteurs ?

Bientôt, très bientôt …

Le téléphone de Julie-Anne Bégin retentira dans la nuit. Est-ce vraiment un Mauvais Numéro ?

Une Bande Mal lunée de jeunes loups hurlera à la Lune, sous les fenêtres de MissJoMarch.

Nicolas Raviere sera pris d’une soudaine et irrépressible envie de fromage, de boudin noir... et de Muscat.

Sous les yeux d’un grand cerf Nwar prénommé Haris, Un Dragon Blanc renaîtra de ses Cendres.

Son livre échappera des mains du Molosse : les images auront, d’un seul coup, pris vie.

Personne ne pourra empêcher Peter Dussoni de flâner sous la douche, personne !

Bertrand Môgendre déposera quelques fleurs des champs sur la tombe de Madame Vignes.

L’armure de BruteBabar tombera en pleine nuit.

G..E Froideval s’endormira aux accents poignants d’une symphonie pour violon.

Etrangement, les billes de bains se transformeront en cubes mauves chez Gobbolino.

Hélène traversera la Galaxie.

Et chez Chuck Mac Cracker, la porte du placard de la chambre s’ouvrira en grinçant…