Coppa.... 8,90 €

Gaspacho.... 5,40 €

Bananes.... 2,30 €

Couches absorbantes homme… 58 €

Cinquante-huit euros !

Ticket à conserver, 28 avril 20 h 15

Le livreur a dû se poser des questions. Lui ouvrir la porte, récupérer les courses et le payer sans quitter des yeux l’aquarium… Pas grave. Il me croira sénile. Ce serait une explication logique. C’est tellement pratique notre âge. On n'a plus besoin de dire quoi que ce soit. On trouve les explications pour vous et avant vous.

Bon, et bien 21 h 05. Il est temps de boire un peu de Red Bull. La nuit va être longue. Mais avec tout ce que j’ai pris, j’ai de quoi tenir un siège ici. Et tant pis pour l’inconfort : je ne me lèverai plus même pour les besoins les plus physiologiques.

Allez, une canette de boisson énergisante pour résister à l’effet hypnotique de leur nage, nonchalante, souple, incessante. Certains jouent entre eux, d’autres sont plus craintifs… tiens celui-là passe sous le petit portail japonais, s’arrête et… commence à nager à l’envers en direction de l’autre côté du torii, par là même où il est entré. Il fait machine arrière, lentement, semble lutter contre un courant invisible, comme aspiré. Mais… sa queue n’apparait plus de l’autre côté !

Vite, mon smartphone. Seule la moitié avant du guppy dépasse encore du torii. Appareil photo enclenché, mode vidéo. Je ne vois plus que la tête. Démarrage. Non ! La focale se fait sur une poussière collée à la vitre ! Ne subsiste que sa bouche. Un scalaire passe devant la caméra. L’objectif refait le point sur son congénère qui fait écran. Une fois passé, il ne reste plus rien, plus aucune trace du guppy.

Le poisson s’est volatilisé !

Sur la vidéo, rien n’est utilisable. La captation n’a rien donné.

Pourtant, le phénomène que j’avais cru voir hier est avéré et vient de se reproduire.

Ça n’était pas dû à ma consommation d’alcool.

C’était bien réel.