Chapitre 20 : BACKSTORY - ÉVÈNEMENTS PARALLÈLES 

5 minutes de lecture

Wiliam McGraham est né en 1497 dans une famille noble d’Angleterre. Fils unique d'Edward McGraham, un riche commerçant et diplomate influent au service de la cour d’Henri VIII, Wiliam a grandi dans le confort des terres de son père, où les études et l’éducation étaient au cœur de son quotidien. Il a été éduqué dans les universités les plus prestigieuses d'Angleterre, notamment à l’Université d’Oxford. Dès son jeune âge, il a montré un intérêt marqué pour les affaires internationales et le commerce, un domaine dans lequel son père l’a encouragé à s’engager, voyant en lui un héritier capable de reprendre l’empire familial.

En 1522, à l’âge de 25 ans, Wiliam se retrouve à la tête des affaires de son père après que ce dernier, fatigué, lui ait cédé une partie de ses responsabilités. C’est à cette époque qu'il décide de partir pour le Nouveau Monde, emportant avec lui une partie de la fortune de son père et ses ambitions. Bien qu’il soit initialement venu pour étendre les activités commerciales de son père, il se retrouve rapidement impliqué dans le commerce des esclaves, en particulier dans l’échange entre les Portugais et les populations africaines. Les négociants comme lui achetaient des esclaves, principalement pris sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest, et les revendaient ensuite dans les colonies américaines.

Dans les cercles de la haute société anglaise, Wiliam a longtemps nourri un secret amour pour Isabelle Walford, une jeune femme qu’il avait rencontrée en Angleterre. Depuis son arrivée en Amérique, il n’a cessé de chercher à la séduire, persuadé que, étant donné la réputation de sa famille, il serait le prétendant idéal à ses yeux. Mais Isabelle a toujours refusé ses avances, en partie parce qu’elle restait fidèle à son cœur, déjà occupé par son amour secret pour un autre homme : Charles (Nkulu).

La rumeur en ville était claire : Wiliam était venu à la Nouvelle Terre, non seulement pour continuer les affaires de son père, mais aussi pour tenter de conquérir Isabelle, pour laquelle il avait déjà sacrifié bien des amitiés et brisé des alliances. Son obsession pour elle était bien plus profonde qu’une simple attirance physique. C’était un combat de pouvoir et de statut social, un moyen de prouver à tous qu’un homme de sa trempe méritait une femme aussi belle et issue d’une famille aussi influente qu’Isabelle.

Cependant, l’obsession de Wiliam avait aussi une autre facette : la haine et la rage qu’il nourrissait envers le seul homme qui se tenait entre lui et Isabelle : Nkulu, l’homme noir, un esclave devenu son rival. Le plus irritant dans tout cela, selon lui, était qu’Isabelle continuait de défendre cet homme comme si sa condition sociale n’avait aucune importance. Si Wiliam McGraham avait su une chose, c’était qu’il ne se laisserait pas vaincre par un esclave, peu importe les obstacles.

Alors, chaque jour, lorsqu’il se retrouvait face à Isabelle, il se jurait de mettre un terme à cette histoire. Et s’il fallait pour cela, faire disparaître cet homme noir, qu’il en soit ainsi.

En parallèle :

Pendant ce temps, loin des tumultes de l’Amérique et des intrigues de la Nouvelle Terre, le royaume Kongo vivait une période de tension, de déclin et de lutte. En 1522, le roi du Kongo, Alfonso 1er, était encore sur le trône, mais son autorité était de plus en plus remise en question. La traite des esclaves, qui avait commencé à prendre une ampleur inquiétante sous l’influence des Portugais, avait profondément perturbé l’équilibre du royaume. Les villages se retrouvaient dévastés, les terres pillées et les familles brisées par des raids réguliers des marchands d’esclaves portugais.

Les conversations entre les notables du royaume étaient chargées de frustration et de désespoir. Dans une petite salle du palais royal, des hommes d’un certain âge, portant des robes de coton et de soie de couleur sombre, écoutaient le roi Alvaro II. Leurs visages étaient marqués par le poids des décisions à venir. L’un d’eux, Nsaku, un homme âgé et respecté, s’exprimait avec gravité :

"Notre royaume se meurt, mon roi. Les Portugais n’ont cessé de corrompre notre terre. Nous devons prendre des mesures."

Le roi, dans ses vêtements royaux, constatait amèrement la situation. Il avait déjà signé plusieurs traités avec les Portugais, pensant que cela préserverait l’intégrité de son peuple. Mais ces alliances l’avaient en réalité conduit à sa ruine. Le royaume Kongo, jadis riche de ses cultures et de ses terres, se voyait désormais plongé dans une ère d’exploitation.

En dehors de la salle, des femmes et des enfants, vêtus de pagnes colorés et de colliers en perles de verre, s’étaient rassemblés dans les rues pour discuter de la menace qui pesait sur eux. Les rumeurs de la vente d’esclaves se propageaient comme un feu dévorant. Le bruit que des membres de leurs familles pourraient être envoyés au loin, dans des conditions atroces, les tourmentait. L’espoir semblait se dissiper.

---

Au Nouveau Monde - Isabelle et l'angoisse de l'attente

Pendant ce temps, dans la plantation où Isabelle vivait, l’incertitude l’envahissait. Elle regardait chaque jour l’horizon, espérant que la silhouette du navire de son père réapparaîtrait sur les vagues, lui apportant des nouvelles de l’Europe, de son père, mais aussi de son bien-aimé, Charles (Nkulu). Mais chaque jour sans nouvelle la plongeait un peu plus dans l’inquiétude.

"Et s'il ne revenait plus ?" se demandait-elle, alors qu'elle observait le ciel d'un bleu pâle se confondre avec l'immensité de l'océan.

Elle avait pris soin des affaires de son père pendant toute son absence, agissant comme le gardien de l’héritage de la famille Walford. Ses mains étaient devenues expertes dans la gestion des plantations, la comptabilité et les relations commerciales. Isabelle savait que son père comptait sur elle pour maintenir la prospérité de la famille. Mais au fond d'elle, son cœur se battait entre son devoir et son amour secret.

"Je ne sais pas combien de temps je pourrai attendre..." murmurait-elle, son esprit vagabondant vers Charles, son homme, celui qu’elle devait aimer en silence, loin des regards des autres.

Dans la maison, des esclaves noirs, toutes jeunes femmes formées pour parler anglais et gérer les affaires des maîtres, tentaient de lui apporter du réconfort. Mais Isabelle, même entourée, sentait une douleur silencieuse l’envahir.

"Tout ira bien, Madame," disait souvent Maria, une des esclaves, qui avait appris à gérer les affaires de la maison, son ton calme et rassurant contrastant avec les tourments d’Isabelle.

"Oui, tout ira bien," répétait Isabelle, même si ses yeux trahissaient l’inquiétude croissante qui l’envahissait.

Mais alors que la jeune femme essayait de contenir son angoisse, elle savait qu’un autre homme, William McGraham, avait pris une résolution bien plus sombre. Pour lui, l’attente ne serait pas le seul défi qu’il devrait affronter.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Lucas Ndingi Nlenda ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0