À ma jumelle partie dans la nuit éternelle; à ta lumière qui se réduit, j'ai connu ton éteinte avant mon éclosion.

Tu t'es évaporé avec la moitié de mon coeur estropié, il est si alangui et faible face à la vie. J'ai le souffle coupé vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Je suis coincé dans un monde évincé qui ne m'appartient pas. Je ne parviens pas à exister, mon corps dénué et mon âme accablée à l'étroit dans cette humanité où nul ne te connaît. Tu n'as pas de souvenir, tu n'as pas d'exitance comme dans le fantastique, où tout le monde ta oublié par une magie qui t'a effacé. Je suis seule et tu me manques, personne ne peut mettre des mots sur mes souffrances.

Je n'ai jamais voulu vivre, dans tous mes mouvements et mes activités ton absence m'ennivre. Je me tourmente d'être l'unique créature qui a connu ton coeur qui bat, tes cellules délicates et chaudes, tes mouvements de têtard. Tout aurait été plus entier, si tu avais rigolé avec moi, si je pouvais admirer ton regard, si tu avais vécu les mêmes moments que moi. Tous les individus vivent dans ton ombre.

Nous étions déminiatures, éphémères, frêles et impuissants bercées dans l'eau. Condamné par le placenta qui t'a retiré. Trop inoffensive pour comprendre ce spectre. Ils ont pu qu'enfreindre ton enterrement. J'ai tellement pleuré, pas un n'a compris mes larmes de nourrisson. Quel désarroi !

Je suis désolé, je ne pense qu'à me fauché. Tu m'héritais bien plus de vivre. Ma jumelle tu aurais pu te faire aimer des gens contrairement à moi. Etre si belle et si vivante mais la faucheuse t'a arraché.

Un jour sa sera la fin, un jour je partirais, un jour je te rejoindrais ma très chère jumelle et je serais enfin apaisé.