Chapitre 4. Chapitre où la relation bascule.

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### Maggy ###

Qu’est-ce qui me poussa à commettre l’irréparable ? Non, ce n’était pas mon désir que je voulus satisfaire. C’était juste lui rendre un service ! Manifestement sa verge dressée ne voulut pas abdiquer.

Je vins doucement dans son dos et encerclai sa verge avec ma main, en repoussant la sienne. Par expérience je sus qu’un homme bien excité pouvait se masturber en moins d’une minute. C’est en partie pour le soulager que je voulus le satisfaire.

Frank surpris, voulut m’interrompre.

– Non Frank, tu n’y arriveras pas ainsi, ferme les yeux et laisse-moi t’aider.

Je pris le gel douche pour masser son chibre sur toute sa longueur. Dressée, sa verge était impressionnante sans atteindre les dimensions de certains de mes frères de race, mon autre main caressa ses testicules lourds et pleins. Me trouvant dans son dos je lui fis des baisers sur la ligne de sa colonne vertébrale, sa réaction fut celle que j’attendis. D’abord quelques gémissements à peine audibles dans le bruit de la chute de l’eau.

Puis se ressaisissant peut-être, il se tourna vers moi, je vis vraiment la puissance de son érection.

– Non Maggy, tu n’es pas…

Je l’interrompis connaissant sa réplique :

– Je suis ton amie qui te soulage, comme toi, je soigne ta souffrance.

Sans attendre je pris sa pique loin dans ma bouche, son gland se coinça profondément. Mais je n’étais pas une débutante et je n’eus aucun problème à freiner la réaction du haut-le-cœur qui menaçait. En temps normal j’aurai fait durer le plaisir, je savais que les hommes adoraient la montée lente des sensations. Ici j’étais sur une urgence et j’enfonçai deux doigts dans l’anus pour masser sa prostate (eh oui, mot appris d’un médecin jouisseur !) son éjaculation fut puissante et abondante ! Je ne pus garder tout en bouche et laissai couler de ma bouche ce que je ne pus avaler.

Son goût me plut, mais je ne voulus pas insister, je rinçai ma bouche sous le jet et me retirai avec le sentiment d’avoir accompli une bonne action.

Je sortis de la salle de bains en chipant au passage un drap de bain et me couchai dans son lit.

Quelques minutes plus tard il s’étendit à côté de moi et glissa un « merci » contre ma joue. Comme je l’avais prévu, il s’endormit comme une masse.

Cette nuit-là, je n’eus pas de cauchemars.

Au matin totalement reposée, je battis Grace d’une bonne longueur dans la course de la préparation du repas.

Grace me sourit et me dit :

– Toi tu as quelque chose à te faire pardonner !

Je voulus répliquer quelque chose de gentil mais une voix grave dans mon dos répondit :

– Ce matin toutes bêtises sont pardonnées, car c’est une belle matinée !

Grace me regarda en souriant :

– Le Docteur est de bonne humeur ce matin !

Frank profita d’un moment d’absence de Grace pour saisir mon menton et me donner un bisou léger sur mes lèvres.

Ce fut effectivement une belle matinée !

J’alternai la cuisine et la lecture, Grace me conseilla un livre de cuisine, pour améliorer ma connaissance de la langue anglaise. Mes rudiments de lecture revinrent rapidement, Grace fut heureuse de voir que je compris aisément la recette.

La soirée fut cependant ternie par un appel de Frank qu’il devait assurer une urgence et qu’on ne devait pas l’attendre pour le repas. Cela devait arriver de temps en temps car Grace lui prépara une assiette à réchauffer dans le four à micro-ondes.

Je me couchai dans son lit avec le livre de cuisine.

### Frank ###

En rentrant tard cette nuit-là je découvris Maggy endormie sur un livre de recettes. Je parvins à retirer son livre et me couchai à ses côtés. Elle ne se réveilla pas, mais me surprit en se blottissant loin dans mes bras et sa main entourant ma verge.

Je fus profondément étonné mais je n’eus pas le courage d’interrompre son geste. Je me revis la veille sous la douche recevant ce plaisir que je n’avais plus connu depuis des années. Et là maintenant, j’eus une érection en la voyant dans mes bras alors que pendant plus de trois mois, je l’avais soignée comme une poupée désarticulée pour la réparer, la baigner et la ressusciter sans la moindre émotion.

Dans son sommeil elle réussit à détendre ma bite. J’étendis mes mains vers ses seins, je savais où la lame du couteau l’avait blessée. La blessure était guérie, mais inconsciemment j’évitai la zone. Tout comme le téton gauche que j’avais suturé avec soin, une prestation de chirurgie esthétique ! D’un seul coup j’eus un flash sur ma vie antérieure. La clinique en Europe où les femmes défilaient journellement pour améliorer leur aspect ou parfaire leur beauté. J’avais tiré un trait sur cette vie pour me consacrer aux femmes d’Afrique.

Et voilà que Maggy et sa vie centrée sur le sexe brisa la carapace que je m’étais fabriquée.

Ma verge se calma sous le contact de sa main, eh oui, il faudra encore patienter avant qu’elle retrouve la joie du coït. Mais mentalement je me refusais de profiter de son corps.

Je finis par m’assoupir après avoir embrassé ce sein reconstitué au bout de six heures de travail. La nature et les forces retrouvées avaient permis de retrouver cette femme très belle. Mais allait-elle retourner vers sa vie antérieure ? Ou trouver une activité dans l’humanitaire ou le social ?

Maggy, pour la deuxième nuit dormit paisiblement. Moi, par contre, je me retrouvai à nouveau plongé dans le maelström d’y a plus de cinq ans. Je dus faire un retour en arrière et me rappeler pourquoi je me retrouvai maintenant au Nigeria !

Cela faisait sept ans maintenant que Michèle était décédée après une courte maladie. Un cancer fulgurant que personne n’avait soupçonné. En moins de trois mois, la femme pétillante qui me secondait, mourut sans que mes amis et collègues dont de nombreux oncologues, ne puissent enrayer sa maladie. Mes filles déjà adultes et mariées trouvèrent un appui et une consolation auprès de leur conjoint.

Moi, j’errai dans une maison silencieuse où tout me rappelait à son souvenir. Ce n’est que mon travail de chirurgien esthétique qui pouvait me sortir de mon chagrin. En fait, il causa presque ma perte.

Une patiente ayant appris mon veuvage voulut s’introduire dans mon lit et y parvint. Dans un premier temps elle gagna des batailles, scandalisant mes filles et les amis de mon épouse.

Mon entourage se réduisit comme peau de chagrin. Professionnellement, je risquai des problèmes.

Puis un soir, je rencontrai en sortant de la clinique un vieil ami rentré récemment du Nigeria. Il était engagé depuis de nombreuses années dans une ONG qui soignait des africaines ayant survécu à un cancer, mais qui nécessitaient de la chirurgie pour améliorer leur vie de tous les jours. Oui, il y avait quelques cas de cancers du sein, mais la grande majorité était victime de problèmes au niveau de l’estomac et du système digestif. Il me décrivit les problèmes pour trouver des chirurgiens expérimentés qui étaient prêts à abandonner leur carrière en Europe pour se consacrer à une action humanitaire.

Ce fut le déclic.

Je démissionnai de mon poste très bien rémunéré à la clinique, je rompis avec ma maîtresse/patiente. Je mis ma maison en location et deux mois plus tard je me retrouvai à Lagos en salle d’op devant un cas désespéré. Elle s’appelait Grace.

La patiente avait subi une opération qui s’avérait être un désastre non pas pour la technique de l’opération mais pour l’infection générale qui avait suivi.

Arrivée par hasard dans la clinique, je réussis à la sauver de la mort presque par un coup de chance au moyen de désinfectant et d’antibiotiques. Je restai à son chevet impuissant comptant ses globules tous les jours en compagnie d’une infirmière qui ne comptait pas ses heures.

La patiente était indigente et la direction financière refusait de la prendre en charge. Apprenant la situation, je pris en charge le prix de la chambre et les médicaments. Je voulais qu’elle puisse dans le pire des cas mourir dignement.

Elle survécut ! Au fur et à mesure de son rétablissement, Happy et moi nous avions tissé des liens avec Grace et j’appris qu’elle avait longtemps travaillé comme gouvernante d’expatriés. Au moment de signer son bon de sortie, elle me remercia mais avoua qu’elle n’avait pas de solution. Je venais de signer le bail d’une grande maison confortable et je l’engageai pour organiser ma maisonnée. Grâce me parut le bon choix.

Première surprise, le propriétaire de la maison voulut vendre la maison, croyant que la venue d’un locataire allait améliorer la valeur de vente, ce fut une méprise. Personne ne voulait acheter cette bicoque immense au centre-ville.

Entre-temps, il y eut l’incident de l’attentat contre le High Commander qui connaissait très bien mon propriétaire.

De fil en aiguille je reçus une proposition de racheter l’immeuble pour une bouchée de pain. Renseignements pris auprès d’une agence immobilière réputée, j’eus la confirmation que le prix était beaucoup trop bas et on suspectait un défaut caché de l’immeuble. L’agence me fournit une expertise complète et j’eus la confirmation que la maison était saine et que le propriétaire avait d’autres projets.

Grace me confirma que la maison ne demandait pas d’investissement supplémentaire. Dans les jours qui suivirent, elle me raconta sa vie et ses déboires. Elle était veuve sans le sou car la famille de son mari avait annulé le testament, jugement confirmé par un juge corrompu.

Elle devint ma confidente, ma vie devint agréable et très rapidement des automatismes s’installèrent. Elle cuisinait admirablement avec un grand souci d’économie.

Jusqu’au jour de l’arrivée de Maggy !

Heureusement pour moi, Grace comprit la raison de mon comportement, elle se revoyait quelques années auparavant.

Elle prit cette fille sous son aile. J’étais son médecin jusqu’au jour dans la douche…

Je ne voulais pas la heurter, mais son passé de pute (contre son gré), d’esclave, me fis douter à la fois de l’honnêteté de son comportement et de ma santé mentale.

Le lendemain, j’étais en repos, profitant de ma journée pour revoir avec Grace notre organisation, je lui confiai, l’incident de la douche sans cacher les détails.

– Ah tout de même dit elle en souriant, le grand docteur a un talon d’Achille. Enfin un talon placé à un autre endroit. – Frank, pas de panique ! Tu es un homme, bien foutu, tes besoins sexuels ne te permettent pas encore de vivre comme un moine dans un monastère. Il n’y a pas mort d’homme. Ce n’est pas quelques gouttes de sperme qui vont changer la face de l’univers !

– Mais elle est ma patiente !

– Ce n’est pas la première !

– Grace, ce fut une erreur !

– Oui Docteur, mais il n’y eut aucune plainte ! Et ta patiente d’aujourd’hui a eu un moment de charité, croyant de plus te rembourser, te remercier !

Elle contourna mon bureau et vint s’asseoir sur mes genoux.

– Frank, j’aurai dû faire pareil, il y a quelques années !

– Grace, je n’ai rien entendu !

– Non Docteur, Maggy n’a pas ses yeux en poche ! Elle dort avec toi, chastement il est vrai, ses cauchemars sont terribles, je les ai entendus. Tu connais le corps des femmes, mais elle connaît le corps des hommes et les signaux qu’ils émettent. Tu devras choisir entre tes besoins physiques, tes sentiments et ta déontologie et la morale.

Grace se leva, libérant mes genoux et me fit une gentille bise sur la joue.

– Tu vas nous promener aujourd’hui ou tu vas faire ton apostolat à la Mission protestante ?

– Non je ne vais pas à la Mission, il n’y a personne de malade aux dernières nouvelles. Par contre j’ai reçu à l’hôpital une invitation de visiter le parc de Lekki, on nous offre le lunch. Akka nous conduira avec sirène et gyrophare. C’est obligé car il y a une circulation impossible.

– Oh oui fit Maggy, on verra des animaux ?

– Je n’en sais rien, sans doute des singes et des crocodiles, il y a aussi un grand pont entre les arbres. L’invitation comprend aussi une nuit dans la réserve si on désire.

– Alors ? Oui ! dit Grace, demain c’est le week-end, don on pourra rester sur place.

– Alors on y va ! Akka sera ici dans vingt minutes, bagage minimum svp les filles !

NDA : un moment de détente en vue !

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