Chapitre 3 (1/2)
— Comment tu te sens ? demanda Laura. Ne nous dit pas bien pour nous faire plaisir, soit honnête, si tu veux qu'on t'aide à reconquérir le corps de ton fiancé.
— Je me sens... commença Marie, la voix tremblante. Je dois avouer que je n'ai pas l'habitude d'être dans une telle tenue. Thomas m'a souvent dit que ça ne servait à rien d'acheter de beaux sous-vêtements, de toute manière, il me les enlève avant de faire l'amour... Même si bon, ça fait très longtemps que ce n'est pas arrivé...
Leur dernier rapport datait d'un an, voir plus. Marie n'avait jamais porté de grande attention au sexe, trouvant ça banal. Malgré tout, elle aimait se lier aussi intimement avec son fiancé, c'était à cet instant-là qu'elle se sentait le plus proche de lui. C'était dans ces moments-là qu'elle se sentait aimée. Malheureusement, pour elle, depuis qu'il avait eu son nouveau poste dans son entreprise, son comportement avait changé du tout au tout. Il n'était plus le gentil compagnon attentionné et pleins d'amour, qui n'avait pas peur de montrer ses sentiments. Elle se souvenait des longues soirées qu'ils passaient ensemble, à argumenter sur des sujets divers et variés, se regardant les yeux pleins d'envies. Elles finissaient généralement en partie de jambes en l'air. Marie regrettait cette époque, de petites billes salées dévalaient ses joues, emportant avec elles ses peines.
— Marie ? s'inquiéta Vanessa. Ça va ?
— L'ancien Thomas me manque tellement... Je sens que quelque chose s'est brisé entre nous, je ne sais pas quoi faire pour que ça aille mieux... J'ai tellement peur de le perdre, je n'ai que lui dans ma vie... (les larmes coulaient de plus belle sur ses joues roses.) Vous savez les filles, je suis avec lui depuis toujours, je ne suis pas sûre de réussir à me débrouiller s'il n'est plus là.
— C'est peut-être ça, le problème... s'interrogea Clémence.
— Que je ne puisse pas vivre sans lui ? C'est ça le problème ?
— Non, je ne voulais pas dire ça. Juste, tu n'as eu que lui... Peut-être que tu as besoin d'expériences supplémentaires, histoire de voir autre chose que ta petite vie, à priori parfaite.
La jeune femme continuait de se regarder dans le miroir tout en réfléchissant à ce que venait de lui dire son amie. Ses courbes étaient belles et élancées, sa poitrine était d'une taille moyenne et bien formée, ses hanches étaient larges et enrobées d'une petite couche de graisse. Elle se trouvait attirante, pourquoi ne l'était-elle pas aux yeux de son chéri ? Aller voir ailleurs, au risque de faire du mal à son bien-aimé ? L'idée ne lui plaisait pas du tout, mais, en même temps, l'intriguait énormément. C'était vrai qu'elle n'avait rien connu d'autre que Thomas, que ce soit dans sa vie ou même sexuellement. Leurs rapports se résumaient à de rapides préliminaires pendant lesquels monsieur restait allongé pendant que mademoiselle lui faisait du bien, échangeant rapidement les rôles pour s'assurer que son vagin était assez humide pour l'accueillir, pour ensuite partir sur un classique missionnaire qui ne durait que quelques minutes. Serait-ce réellement mieux ailleurs ? Elle ne le saurait qu'en essayant.
— Je ne vais pas tromper Thomas, je le respecte trop pour ça...
— Putain mais ouvre les yeux ! s'énerva Vanessa, les joues aussi rouges qu'elle. Tu crois qu'il te respecte lui, en te laissant tous les soirs seules dans ta tristesse ? Tu dois te ressaisir Maire, tu dois reprendre ta vie en mains. Sinon, je ne donne pas cher de ta peau, tu va finir en vieille femme qui regrettera de ne pas avoir fait quelque chose. Et, à ce moment-là, je te regarderai de là où je serai en te disant que je t'avais prévenue. Tu es tellement têtue.
— Je sais que tu n'aimes pas Thomas, mais je ne te permets... commença Marie, la colère commençait à monter en elle.
— Marie, l'interrompu Clémence, je crois qu'elle a raison. On le sait très bien, de nos jours, avec toutes les tentations, les réseaux... Une relation ne peut pas tenir si une des deux personnes n'a rien connu avant... Cette situation va à Thomas parce qu'il a pu s'amuser avant de te connaître.
— Mais je m'amuse avec lui...
— Tu en es sûre ?
Marie haussa les épaules et se rhabilla en pensant à toutes les informations que lui avaient lancées ses amies, que devait-elle faire ? S'amusait-elle réellement ou était-ce une illusion ? Elle n'en savait rien, elle devait se laisser le temps de la réflexion. Ça pourrait être un mal pour un bien.
Sauver son couple étant une priorité pour la jeune femme, elle décida d'y mettre un peu du sien, voulant apporter un peu de piment. Avec les précieux conseils de ses amies, elle continuait d'arpenter les rayons de ce magasin de charme, riant à pleine gorge. Elle faisait défiler dans sa tête tous les conseils que lui avaient données ses amies, autant de techniques, de positions et de choses qu'elle n'aurait jamais osé imaginer. Ses mains se posaient instinctivement sur de gros objets ressemblant fortement à un membre masculin. Comment une chose si grosse pouvait entrer dans cette si petite ouverture qu'était un vagin ? Vanessa riait en lui disant qu'avec beaucoup d'expériences et de pratique, on pouvait y faire entrer tout ce qu'on voulait. La jeune femme s'esclaffa de plus belle et se dirigea vers la caisse, ayant opté pour l'ensemble bleu nuit auquel Laura avait rajouté des bas et des porte-jarretelles. Elle était plus que déterminée à reconquérir le cœur de son fiancé.
Il ne pourra pas te résister, se murmura-t-elle. Tu es magnifique, Marie, tu peux le faire ! Sauve ton couple !
Le groupe d'amies continua de faire les boutiques jusqu'à tard dans la soirée, elles n'avaient pas vu le temps passer. Entre rigolade et vieilles boutiques qui leur rappelaient des multitudes de souvenirs, le moment de dire au revoir était arrivé. Épisode que redoutait plus particulièrement Marie, cet instant signifiait qu'il était temps de reprendre le cours de sa vie, de rentrer dans la banalité de sa routine. Les quatre jeunes femmes se prirent mutuellement dans les bras, se serrant toutes très fort. L'étreinte dura quelques minutes et Vanessa prit l'initiative d'y mettre fin.
— J'espère qu'on se reverra vite les filles.
— Il y a plutôt intérêt ! De toute manière, on se revoit bientôt pour trouver la robe de sa vie à Marie, dit Clémence.
— Pardon ? demanda Marie, étonnée.
— C'est pas possible, s'exaspéra Vanessa, tu en es à oublier ton propre mariage !
Son mariage. Les choses étaient allées tellement vite depuis ces derniers temps qu'elle avait totalement oublié cet événement, qui devrait être le plus beau jour de sa vie. Depuis plus d'une année, ils étaient sensés le préparer, mais rien n'était fait.
Elle lança un sourire ravi à ses amies avant de vite rejoindre sa voiture. Un éclair de génie traversa rapidement son esprit, le mariage était la solution à tous ses problèmes. Elle se dirigea rapidement vers son agence pour récupérer sa voiture afin de rentrer au plus vite chez elle.
J'arrive, Thomas !
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