Certains diront que je donne trop la parole à mes démons. C'est sans doute le cas. peut-être qu'en écrivant et décrivant en leur nom, je leur permets d'avoir un pouvoir sur moi ? Ou c'est peut-être l'inverse qui se produit ? Peut-être que c'est en leur prêtant ma plume que je parviens à garder le contrôle sur eux ? Que par ces mots, je me défais de leurs griffes et les empêchent de lacérer davantage mon âme déjà en lambeaux.

D'autre part, comment pourrait-il en être autrement ? Devrais-je vraiment réduir ces ombres sinistres au silence plutôt que de les laisser hurler sur le papier ? Devrais-je à ce point dissimuler la noirceur qui m'habite ? Devrais-je feindre qu'il ne s'agit pas là de la part la plus important qui compose mon être, ce que je suis ? Peut-être suis-je trop fataliste et pessimiste ? Que c'est cette fabulation de mes démons qui est à l'origine de mon mal être ? C'est sans doute vraie. Mais il faut aussi comprendre que Amour n'a jamais été ma muse.

J'écris en déssiminant des fragements de mon âme et de mon coeur à travers mes phrases. Et c'est ceux derniers n'ont que trop peu cotôyé Amour pour que je sache comment utiliser son encre.

Si mon âme est aussi froide et sombre, ce n'est pas à cause de pensées morbides, mais parce qu'elle est aussi vide que le vide spatial. Et je me sens seule dans cet espace dévourvu d'étoiles. Le monde semble si loin. Même ma plume semble loin, rendant mes mots hors d'atteintes.

Penser est devenu un enfer. Ecrire est devenu un cauchemar éveillé. C'est le chaos autant en moi qu'autour de moi, mon existence redevient le fléau que je redoutais. Mon esprit se meurt et c'est mon corps qui en pâtit avec des douleurs que la science ne parvient pas à justifier. J'ai mal hors de moi en étant vide.

Et je dois vous faire une confession, à vous. Je suis terrifiée par l'obscurité et mon âme en est remplie...