Chapitre 04 - Une créature unique [Emilio]
J’arrive au labo et je vais choper directement le Doc’. Après tout, si le business baisse, c’est aussi de sa faute. De toute façon, vu mon état de nerfs, il faut que quelqu’un prenne. J’ai pris cher à cause de leur putain d’incompétence !
— C’est quoi le problème, Doc ?
— On n’a pas assez de donneuse. Le cartel El diablo (le diable) est en train de prendre pas mal de parts de marché.
— El diablo ? Tu te fous de ma gueule là !
— Écoute Emilio, je bosse pour la famille depuis assez longtemps pour savoir que vous avez tout construit, mais d’autres familles ont fait pareil. Il y a trop de monde sur ce créneau.
Et mierda ! Je regarde la femme allongée devant moi, elle est essouflée par sa peur. Elle va mourir et elle le sait. Cependant elle ne se doute pas, par contre, qu'elle ne sera pas endormie. Nos organes sont purs et sans aucun traitement. Oui, ça fait mal, mais ça se saurait si ça me posait un problème.
— T’as dû sacrément merder pour être là toi. T’as tous les critères pour être une bonne pute.
— Pena (Pitié) !!!
Comme toujours je souris face à l’espoir qu’elles mettent dans ce petit mot. Cependant, si elle est là, c’est que Mateo n’a pas été satisfait, soit une rébellion, soit une faiblesse quelconque. Je caresse son corps encore entier pendant que le toubib prépare ses instruments.
— Ayúdame (Aidez-moi). Appelle-t-elle
— Elle est magnifique, je suis presque déçu de devoir l’abîmer, annonce le doc.
— On a besoin d’organes, alors fais ce que t’as à accomplir.
— Et toi, règle le problème de la concurrence.
— Je sais ce que j’ai à faire.
Je m' apprête à repartir lorsque mon portable sonne.
— Ouais ?
— J’ai un petit cadeau pour toi, hermano (mon frère)
— Un cadeau ?
— Ouais, mon rencard ne s'est pas passé comme je l’aurais voulu.
Je ricane alors que la scie commence à gronder derrière moi. Je montre que je suis au téléphone et le médecin glisse un morceau de tissu dans la bouche de la demoiselle. Alors que mon frère me raconte ses mésaventures, je vois la fille perdre la vie doucement et dans d'atroces souffrances.
— J’ai deux reins là, rapporte le doc à l’équipe de livreurs qui emmène les organes directement au receveur, qui nous a payé cher pour avoir la vie sauve.
Minutieusement, il retire les organes, alors qu’elle est encore en vie malgré les convulsions de son corps.
— Le doc prépare la fille que t’as ramené, tu m’expliques ? demandé-je à mon frère .
— La blonde ?
— Ouais.
— Cette connasse m’a mis un coup de pied dans les couilles.
J’éclate de rire, Mateo et ses aventures, je pourrais en écrire un bouquin. Tant mieux pour moi, ça me fait des donneuses. Le foie est prélevé ainsi que le pancréas, les poumons, les intestins et bien sûr, le cœur. La vie la quitte ce qui donne un coup de boost pour notre spécialiste . Les organes sont mis dans de la glace, mais doivent être retirés rapidement afin de ne pas être détériorer.
— Et voilà! m'informe-t-il fièrement en s’attaquant au nettoyage.
Je ne crie pas victoire trop vite, je préfère voir avec Barbara, ma cousine, qui gère les finances de mon business. Elle est plutôt rondelette, a les yeux vert, elle casse pas des briques, mais elle est riche, ça attire n’importe quel mec dans son plumard
— Alors ? demandé-je
— Transactions faites.
— Combien ?
— 300 000 dollars.
Puta ! C’est pas assez pour Mamá ça. Il faut que je stoppe le business des Diablo. Mais d’abord je vais aller relever les compteurs, histoire qu’on ne m’oublie pas. Je me mets au volant de mon bolide, sillonne les rues de mon territoire et me gare près d’un restaurant chinois. Alors eux, ce sont mes préférés. Ils ont tenté de ramener leur mafia ici mais ils se sont heurtés à un mur et depuis ils ont une pénalité de 20 %. Je sors de ma voiture et je vois déjà les regards sur moi. Quelques mères font rentrer leurs gosses comme si j’étais la peste.
— Bonjour. Me lance une jolie rousse qui me croise.
— Besoin de travail, ma jolie ?
— Non, mais si t’as besoin de te détendre, on pourrait...Glapit-elle comme une chienne en chaleur
— J’ai pas le temps pour ça, mais je suis sûr que t’as besoin de travail.
Elle perd à l’instant son sourire et je fais signe à mes hommes de la ramener. Dehors, à la vue de tous, la garce se fait embarquer. Il me suffit de leur lancer un regard pour que leurs yeux se dirigent vers n’importe quel point, pourvu que ce ne soit pas moi. J’enfile mes gants de cuir noir et entre dans le restaurant où la chinoise va me chercher le chef cuisto. L’odeur des épices embaument toute la pièce, ça me donne faim. Dans un jargon que je ne comprends pas, il tente de s’exprimer. Il me temps un cahier où il y a les relevés de ce qu’il gagne. Je fais un rapide calcul et lui en demande 60 % de la totalité. Il faut leur laisser un peu de quoi vivre quand même.
— Bien, maintenant, installe-moi à une table, je n’ai pas encore déjeuné. Allez me chercher la pute, on va discuter elle et moi.
Le regard embué de larmes, le maquillage qui coule, elle tremble devant moi. Elle a vite perdu son assurance.
— Por favor, je ne voulais pas vous offenser. J’ai une famille, des amis et je fais mes études pour devenir institutrice, je vous en prie, laissez-moi partir.
— Je ne suis pas du genre à revenir sur mes décisions. Tu es venue à moi, tu m’as proposé ton corps, pourquoi je m’en priverai ? Donne-moi une bonne raison et je te laisserai repartir.
Elle panique, elle sait que sa vie se joue maintenant.
— Je n’ai pas d’expérience et je vous ferais perdre votre temps. Vous méritez mieux que moi, Senior.
J’éclate de rire. Elle a au moins ce mérite-là.
— Es-tu vierge ?
— Euh…
— Attention ne me mens pas, sinon je vais devoir te prendre autre chose que ton corps comme un parent, une sœur ou une amie. Alors, est-ce que tu es vierge ?
Vu comment elle m’a chauffé, je connais déjà la réponse.
— Non, mais j’ai eu très peu de partenaires et je ne vous servirai à rien.
— Aucune femme ne sert à rien mais en effet, tu peux me faire perdre des clients si tu n’y mets pas du tien.
— Je ne serais pas à la hauteur, pitié, laissez-moi partir Senior.
Je la regarde tout en dégustant mon plat.
— Je réfléchis, voyons est-ce que tu pourrais être une bonne pute ou juste me servir de boîte à organes.
Elle écarquille ses yeux, comprenant qu’il y a bien pire que de faire du trottoir. Elle a des rondeurs et des vergetures sur les cuisses. Ça ne plaira pas à Matéo. Il est plutôt pointilleux sur la qualité de ses putes. Je fais venir le chef et lui demande de m’apporter plusieurs plats que je propose à la demoiselle.
— Je t’en prie, mange.
Elle hésite puis obéit. Je la regarde se forcer à avaler bouchée après bouchée, alors qu’elle n’a pas faim.
— Mange encore.
— Je n’ai plus faim.
— Mange.
Elle tremble et reprend sa fourchette. Elle avale un peu d’eau pour faire passer les aliments. Je fais venir encore des plats et je sens qu’elle est bien remplie.
— Bien, je vais faire un tour et toi, tu vas rester là. Quand je reviendrai te chercher, je veux que tous les plats que j’ai commandés soient mangés.
— Pitié Senior !
Je caresse sa joue pleine de larmes puis repars avec mon argent. Une fois mon tour fini, je reviens comme prévu chercher la rousse au visage livide.
— Amenez-là au labo, dites au doc qu’elle est bien pleine.
Elle hurle, crie, supplie alors que mes hommes l’emmènent le foie bientôt gorgé, travaillant durement pour être transplanté dans un corps dans le besoin. Plus l’organe travaille et plus la greffe est bonne. On peut dire que mes clients sont chanceux que je sois aussi professionnel. Je passe quelques coups de fils puis je vais rejoindre Mateo et son cadeau. Quand j’arrive il tient une fille par les cheveux, elle se débat comme une tigresse.
— Hijo de puta !!! (Fils de pute), hurle t-elle
— Ferme-là ! Tiens, cadeau, me lance-t-il en me balançant la fille à mes pieds.
Je la regarde me fusiller de ses grands yeux verts entourés de longs cils noirs.
— Debout ! ordonné-je
— Bésame el trasero (Va te faire foutre) crache-t-elle en tentant de se relever.
Je ricane devant cette furie qui joue avec sa vie. Je l’attrape par la gorge et la hisse sur la pointe des pieds. Elle hurle comme si je l'égorgeais alors que je n’ai encore rien fait. Je regarde son corps qui se tend et qui semble loin d’être dégueulasse à regarder. Elle a une poitrine suffisamment grosse pour voir ses courbes à travers le tissu, et ses longues jambes lui donnent une silhouette de mannequin.
— Ses yeux..hummm...ce regard, je l’ai déjà vu quelque part ? interrogé-je mon cadet
— Si hermano (frère), elle était au collège avec nous ! Tu te rappelles de la gentille petite fille qui se cachait tout le temps dans un coin dès que tu passais ?
— Oh mais attends ! c’est en train de me revenir… ses yeux, ce visage, ses cheveux, cette peur, oui, je me souviens de cette petite brune, à l’époque tu me craignais, et aujourd’hui, tu ne sais pas ce qui t’attend, rigolé-je
—Tu as vu un peu comme elle est bien roulée aujourd’hui ? on est loin de l’adolescente boutonneuse.
— Tu ne la veux vraiment pas ? Parce qu’elle ferait un malheur, expliqué-je à Matéo
— Elle est ingérable, j’ai pas que ça à foutre de faire dans le dressage de chienne.
— Il suffit juste de lui montrer qui est le maître, n’est ce pas, mi belleza ?
Je caresse, du bout de mon pouce, ses lèvres pulpeuses et elle me crache à la figure. Je la frappe du revers de ma main et son visage s’abîme un peu plus.
— J’adore quand on me résiste, tu vas voir, on va bien s’amuser tous les deux.
Je décroche ma ceinture et elle se met à paniquer. Je suppose que Matéo a dû s’amuser un peu pour qu’elle réagisse comme ça.
— Du calme, j’ai pas encore ta laisse.
Je mets la ceinture en guise de collier et l’amène dans ma chambre où je l’attache au pied de mon lit. Je prends mon téléphone et passe commande pour mon nouveau jouet. On vient m’installer dans la soirée une cage à hauteur d’homme, à l'intérieur, elle aura un seau pour ses besoins et un matelas. Je l'enferme, et de mon lit, je peux admirer cette créature hurler, tout en frappant les barreaux. Bordel ! Ce qu’elle est bandante !
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