Putain mais je ne sais même pas quoi dire.

Je me sens juste consummée de l'intérieur par ce truc. Je ne sais pas ce que c'est. Je sais juste que ça fait des jours et des jours que ça dure. Enfin... Des jours...

Des jours que c'est aussi fort. Sinon ça fait des semaines et des mois.

Je ne sais pas ce que c'est. Peut-être que je suis atteinte? Instable?

J'aimerais tellement pouvoir lui en parler à lui. Mais merde. Je hais. Je vous hais tous. Je hais ce putain de monde de merde. J'en ai ras-le-bol.

J'en ai marre de devoir rendre des comptes, j'en ai marre de devoir voir le monde, j'en ai marre de devoir contrôler mes pulsions, étouffer ma colère, j'en ai marre de devoir être correcte et de communiquer.

Imaginez un peu...

Vous êtes allongé sur votre lit, votre journée s'est passée à la perfection, et en un claquement de doigts, tout part en vrille. Vous vous énervez d'un coup, et le moindre mouvement que vous faites augmente cette colère. Vous êtes tellement sur les nerfs que la seule chose que vous désirez, c'est envoyer valser contre le sol ou contre un mur tout ce que vous touchez du bout des doigts.

Vous vous retenez de claquer les portes, et de hurler votre âme face au miroir de votre salle-de-bain. Vous essayez juste de noyer cette colère sous le jet d'eau froide, mais c'est peine perdue.

Cette colère est si poignante, poignardante je dirais même; que vous ressentez une vive douleur près de votre coeur.

Vous voudriez dormir, vous souhaiteriez dormir pour échapper à tout ça, comme vous échappez d'habitude à la réalité, mais entre le moment où vous fermerez vos yeux et celui où vous partirez dans les bras de Morphée, vous n'allez que penser, penser, penser encore et encore, à des choses qui aggraviront votre état.

Vous aimeriez courir, vous défouler, frapper, mais à la place de ça, vous êtes coincé dans une pièce. Coincé dans un corps. Coincé dans un monde.

Alors à la place vous écrivez. Tant de pensées se bousculent derrière vos paupières, mais vos yeux sont si embués que vous voyez à peine les lettres de votre clavier.

Mais peu importe car c'est le seul moyen pour l'instant d'extérioriser toute cette fureur, toute cette haine.