Un pommier en hiver
Alors, c'est comme ça qu'on est remercié ? Un semblant d'attention, pour la forme, et un maximum d'indifférence dans le fond ? Ça prétend aimer mais ça fait l'autruche quand tu essayes d'alimenter le lien, qui à force, te semble plus séché qu'un jambon resté au soleil depuis des semaines, des mois, des années...
C'est comme ça que les gens s'aiment ? On veut la pomme, l'ombre du pommier, mais on ne lui procure ni eau, ni affection... ? Quand l'arbre sera mort, on ira chercher un poirier, lui faisant miroiter l'idée que nous nous occupons bien des arbres fruitiers avant de le laisser crever au milieu du verger, dévasté par notre égoïsme ? Je ne dis pas que tout le monde devrait aimer de la même manière, mais il y a quand même quelques bases non ?
Pour se plaindre auprès de toi, ah les gens sont des "amours" en puissance ! Ils sont là, te cherchent, te veulent, car il n'y a que toi qui prends le temps ! Mais , à leur guise ils disparaissent, réapparaissent, sans jamais s'intéresser ne serait-ce qu'une seule seconde à comment toi tu vas. On va me dire : " Ouais, mais si on ne t'écoute pas, n'écoute plus non plus ! Basta ! Puis t'es quelqu'un de fort, t'as besoin de personne ! " Woaw. Quelle mentalité de merde ! Les gens sont de moins en moins aimables, et c'est pour cela que moi aussi je suis de moins en moins aimable. Oh non, je ne dis pas que j'aime moins, bien au contraire, j'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup plus, mais je sais qui aimer quand bien même je commence à aimer en silence, en secret, à distance, parfois dans l'espoir, parfois dans le regret de ne plus savoir que faire pour qu'on prenne cet amour désœuvré. Mais là, c'est à moi de réapprendre les bases pour ceux qui m'aiment plus que je ne le crois. Ils sont peu. Pour le reste, c'est pas de ma faute si je vous ai bannis. Vous m'avez drainé mon temps, mon énergie, pour augmenter la vôtre et m'effacer.
L'empathie ? Oui, on veut l'avoir, mais on ne peut plus l'avoir, c'est une mort lente et assurée pour notre cœur. C'est un calvaire de ressentir , de se mettre à la place de l'autre, au point qu'il fasse de nous un réconfort de passage. On nous rature, dès que ça va mieux ! Résultat ? Perte de confiance globale. Envers nous même, envers les autres. Et bim, nous reculons, nous bétonnons, nous devenons distants, froids, agressifs. Nous voilà dans les maillons d'une longue chaîne de déçus. Qui aimer , juste après soi ? Il parait que si on s'aime, on saura ! J'ai aimé les autres avant de m'aimer moi-même. Une erreur que je n'aurais jamais pensé être aussi grave que ça.
Va trouver ta pomme ailleurs, le pommier ne donne plus de fruit. C'est l'hiver dans mon cœur, c'est l'hiver dans ma tête. Pour les quelques personnes qui me considèrent, et que je considère tout autant, n'allez pas trop loin, vous savez qu'il y a encore quelques pommes sur le sol. Restez, l'été finira bien par revenir ! Si vous ne restez pas, eh ben quoi ? Je dirais "tant pis!", la vie continue. On s'adapte à son environnement, aux saisons, et à ceux qui ramènent le froid quand on ne le voulait pas... Je suis le pommier qui ne fera pousser ni pomme, ni feuillage, le temps de voir que cet hiver intérieur n'aura fait fuir que ceux qui ne m'aimaient que pour ce que je donne, et non pas pour ce que je suis. Qu'importe, si il ne reste personne à la fin. Vous reviendrez comme trop souvent, et je pardonnerai peut-être, comme un imbécile parce que vous aurez faim et qu'une pomme, ça fait du bien.
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