Après tout...
Cela faisait énormement de temps que je n'avais pas ressenti cette envie de reprendre la plume, sous cette forme. Cette plume m'avait manquée, mais cette plume est restée loin de moi, pour je ne sais quelle raison. J'ai même cru que je n'avais plus rien à écrire... C'était pour moi un éclair de lucidité que de le ressentir ainsi. C'est alors que d'innombrables évènements se sont glissés dans mon existence. Et après des semaines, des mois, peut-être des années, me voilà au vingtième chapitre de "Lucide". Un chapitre pour dire que rien n'est figé. Aussi intensément qu'on puisse le croire, tout se bouscule. Tout se transcende !
Je l'écris, ce chapitre, parce que j'en ai besoin. Comme on a besoin de sa pause clope après une longue, longue, longue réunion ou un long trajet dans les transports en commun, stressant, angoissant, ennuyant. Ou alors, pour enlever tout le côté addictif de la chose, je dirais plus comme des retrouvailles merveilleuses. [Dieu sait] que j'ai vécu bien moins de retrouvailles que d'adieu. J'ai eu tellement peur que cette envie d'écrire s'en aille. Pourquoi la peur ? La réponse est simplement une question : si ce n'est l'écriture, que me reste-t-il ? Elle est si libre, l'écriture. Et la retrouver me ramène à mes sentiments premiers, lors de ma rencontre avec elle, à cette croyance profonde qu'elle serait pour toujours et à jamais ma plus fidèle compagne. Alors qu'elle soit libre, et encore plus libre qu'avant. Il m'est improbable à l'instant T de réaffirmer que je vais la perdre. C'est un art, ancré en mon âme. Il ne s'agit pas de maitrîser cet art mais de l'aimer ! L'aimer comme si c'était une entité à part entière, dans une vie ou les gens et les choses qu'on aime sont susceptibles de nous décevoir, de nous oubliés. Mais c'est alors que l'écriture ne m'efface jamais de sa mémoire. Si on est un temps soit peu claire sur le fait que l'écriture possède une mémoire, on comprend vite à quoi je fais référence : " les paroles s'en vont, les écrits restent. "
Quoi de plus lucide que d'écrire parce qu'on aime le faire ? Il est temps pour moi de faire rester ce qui m'anime. Toutes ces choses qui vibrent dans mon esprit et mon coeur me réclament d'exister. J'ai trop parler avec ma bouche, alors que c'est dans mes doigts, mon stylo, sur cet écran ou sur une feuille blanche que mon silence se fait vérité.
Toi, qui écrit, ne laisse jamais ce feu d'inspiration s'éteindre. Et puis de toute façon, il ne suffira que d'une étincelle pour que l'incendie reprenne. Alors, pour clore ce chapitre, je ne dirais pas "bon vent" , mais "bonnes flammes".
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