Chapitre 10

10 minutes de lecture

Löwenn

Löwenn sortit de la salle de bain et rejoignit son frère aîné dans le salon, celui-ci contemplait le carnet de voyage de son frère.

- On a sorti son plus beau costume à ce que je vois ! Tu vas sortir avec Gerda c’est ça ? lui lança Löwenn, étonné

- J’ai un dîner important avec des généraux hauts gradés, répondit Jérémiah sans sourciller.

Löwenn le fixa dubitatif.

- J’envie ton insouciance ! Pas de responsabilités, pas d’obligations et tu n’as pas mère sur le dos, lui confia Jérémiah, en changeant de sujet

- Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tu es la fierté de la famille ! Tu as toujours été le préféré de père et de mère ! répondit-il, en remettant sa prothèse.

- Dans ce cas, pourquoi mère s’inquiète autant pour toi ? Toi qui es le meilleur épéiste que je connaisse ! Pourquoi te laisse-t-elle voyager autant ? demanda-t-il révolté

- Parce que son handicapé de fils ferait tâche en présence de la haute société, répondit Löwenn l’air sombre.

- Faux ! Elle sait pertinemment que cela te tient à cœur ! ta sécurité, ton bien-être a toujours primé par rapport à la mienne. Enfant, elle te laissait jouer des journées entières dans notre domaine, pendant que moi j’étais obligé d’étudier. Je n’ai pratiquement pas eu d’enfance et ça m’a toujours mis en rage ! avoua-t-il amer

- C’est pour ça que tu me volais toutes mes petites copines, lança Löwenn en se moquant de lui.

Les deux frères éclatèrent de rire.

- Blague à part, il faudrait que tu songes à passer au domaine, voir mère. Cela lui ferait plaisir de te voir, lui confia Jérémiah l’air grave.

Löwenn concéda à la demande de son frère.
- Amuse toi bien ! lui souhaita-t-il avant de regagner sa chambre.

Will

Retranchés dans l’arrière-boutique du restaurant, Hàlcon et le reste des résistants préparaient la suite de l’opération.
- J’ai parlé avec Raecknor, il est d’accord pour nous prêter main forte quand le moment viendra. Nous allons bientôt nous réunir pour organiser la rébellion, expliqua-t-il
- Tu comptes te rendre au quartier général des Guanas seul ? ça peut être un piège ! s’exclama Kenneth.

- C'est possible, mais je compte sur toi Will pour trouver une faille ! Cette soirée sera décisif fit il en se tournant vers elle.

Celle - ci souffla dépitée, puis partit se préparer. Dans la journée, Jérémiah lui fit parvenir de somptueuse toilette, dont une robe qui se portait près du corps ne laissant pas de place pour une arme.

Elle enfila cette légère étoffe, qui mit en valeur, sa silhouette musclée. Elle se maquilla et coiffa sa chevelure flamboyante. Se préparant psychologiquement, elle se retint de frapper le mur, les blessures sur ses mains la trahiraient.

Will décida de garder ses bottes sous sa robe au cas où. Puis elle attendit nerveusement l’heure du rendez-vous lorsqu’ un cocher se présenta à elle. Jérémiah dans sa plus belle tenue de haut gradé sortit du carrosse, l’invitant à prendre place à ses côtés.

Will sentit des hauts-le-cœurs, tendue, elle vint s’assoir à côté de lui. Jérémiah plongea son regard dans le sien, ravi qu’elle se joignait à lui.

- Vous avez l’air nerveuse, ajouta-t-il en lui touchant le visage. Elle détourna le regard pendant une fraction de seconde, écœurée par son parfum.

- Je n’ai pas l’habitude d’autant de luxe, répondit-elle, en touchant le tissu satiné de sa robe.

- Vous vous habituerez ! lui dit-il en lui baisant la main et il fit signe au cocher de démarrer le carrosse.

Après quelques minutes, ils s’arrêtèrent devant le plus luxueux restaurant de la ville. Jérémiah aida Will à descendre les marches.

-Vous n’avez pas reçu les chaussures qui étaient avec la robe ? s’exclama t-il surpris en regardant les bottes de Will.

- Je dois vous avouer que j’avais jamais mis de chaussure à talon de ma vie, je ne voulais pas vous embarrasser, feignit -elle en brodant une histoire.

- Ce n’est pas grave ! lui répondit-il, en gardant son calme.

Puis ils entrèrent dans le fastueux restaurant. Ils furent accueillis par un serveur qui les mena à leur table. Foulant le sol en marbre, Will fut éblouie par les moulures en or des murs et des plafonds. Faisant une forte impression sur les clients du restaurant, Will sentit les regards se poser sur elle et sa robe dorée et transparente. Serrant les poings et les dents, elle se hâta à rejoindre la table.

-J’avais des doutes au début mais cette robe vous va à ravir, lui dit -il en plongeant son regard dans le sien.

Elle voulut le tuer pour ça. Mais Will refreina ses pulsions meurtrières derrière un gloussement et un faux sourire, en scrutant la carte. Le serveur revint en attendant leur commande.

- Nous allons prendre votre grand cru d’Orfenheim, ainsi que deux Terrines Maison aux Foies de Volailles et ses condiments, pain toasté, commanda Jérémiah

- Je vais plutôt prendre votre velouté de légumes, coupa Will, en lui rendant la carte.

Puis elle déplia sa serviette qu’elle mit sur ses cuisses, sous le regard intrigué de Jérémiah.

- Vous êtes nouvelle en ville, d’où venez-vous Will ? lui demanda-t-il intrigué.

- Mon père et moi tenions une petite ferme à la frontière de Reilisium, mais avec les rebelles, nous avons préféré tenter notre chance à la capitale, broda t-elle avec un sourire radieux.

Le serveur revint avec le grand cru, servant Will et Jérémiah.

- C’est ce que je pensais, vos mains ressemblent aux miennes, déclara t-il en caressant les métacarpes rugueuses de Will, du bout des doigts.

Celle-ci frissonna de dégoût à son contact mais elle le laissa faire, se noyant dans le vin rouge.

- En plus, vous savez lire et probablement écrire, je me trompes ? Ce qui est rare chez les sujets les plus humbles d’Orald, lança t-il en analysant sa réaction.

Will se figea, cherchant une histoire, une excuse à raconter mais rien ne vint. Elle se leva soudainement, sortant sur la terrasse du restaurant.

Elle reprit ses esprits, en prenant une grande bouffée d’air. Sa soif de vengeance la poussait à y retourner, en prétextant que le vin lui aurait monté à la tête, alors que ses convictions la supplièrent de fuir. Son corps entier bouillonnait de rage et de dégoût. Lorsque Jérémiah partit à sa rencontre.

- Est-ce que vous allez bien ? demanda t-il inquiet.

- Je suis désolée, le vin sans doute, fit-elle en feignant d’être légèrement ivre.

- C’est ma faute, j’aurais dû commander des amuses-bouches, s’excusa t-il en la faisant s’assoir sur un banc.

- Je vous ai embarrassé ? lui demanda Will en se penchant vers lui.

- Pas vraiment, lui répondit -il en plongeant son regard dans la poitrine qui s’offrait à lui.

- J’aimerai vous revoir, Jérémiah, lui avoua t-elle, en lui caressant la cuisse avant de remonter doucement vers son entre-jambe.

- Moi aussi, mais pas ici, lui murmura t-il en attrapant sa main.

- Demain soir, se tient un dîner avec les généraux et leurs concubines. J’aimerai que vous m’y accompagnez, lui demanda t-il en portant sa main à sa joue.

Will accepta, en sachant qu’elle se rapprochait de son but.

Haydée

Blake fit passer Haydée par les toits. En équilibre sur les tuyaux, il l’emmena jusqu’à la fenêtre d’une petite mansarde qu’il ouvrit, l’aidant à descendre dans la petite chambre. En posant les pieds au sol, la petite Reila fit danser la poussière autour d’elle.

- Voici mon plan B ! dit-il en lui montrant la petite chambre spartiate.

- Ce n’est pas aussi grand que mon abri, c’est un peu bruyant par moment, mais il y a un lit et même un placard, affirma t-il ironiquement.

Puis le jeune homme ouvrit le placard, sortant un sac prêt à l’emploi et vérifia ses affaires de secours. Haydée vint s’assoir sur le lit suivit de Blake qui s’affala dessus. La petite Reila lui tendit une note où il était écrit

- Je suis désolée.

- Tu m’excuseras si j’ai un peu les boules ! ajouta-t-il dégoûté.

Puis le jeune homme sortit une bouteille d’alcool de sous le lit.

- C’est une bouteille d'alcool que j’ai volé aux Guanas, il y a bien longtemps. Je la gardais pour les jours de merde, affirma t-iI, en ouvrant la bouteille

- Qu’est-ce qui s’est passé avec les Stoltz ? Et plus précisément avec le prince Karsten ? Demanda Blake intrigué.

La petite Reila changea d’expression, elle prit la bouteille de Blake, en buvant une grosse gorgée, elle écrivit un message sur le mur.

- Cela a commencé par des fleurs, des cadeaux, des invitations puis c’est partit trop loin, mentit-elle.

Haydée était tétanisée, elle craignait d’être démasquée et d’être vendue par Blake s’il découvrait la vérité. Celui-ci releva sa réaction et poursuivit.

- Je vois le délire ! Jérémiah, le toutou du prince, met l’Underworld à feu et à sang pour un coup de bite ! s’exclama t-il dépité.

Haydée ne le contredit pas, le laissant dans ses extrapolations.
- Le prince Karsten est le genre de mec à qui tu ne dis pas “non” ! Si jamais il nous retrouve ! Moi je vais finir, castré, dépecé vivant ou pire…dit-il en s’asseyant, livide.

Haydée rassurée, lui rendit la bouteille d’alcool. Blake en but une grosse gorgée avant de sourire avec une idée derrière la tête.

- Et si on jouait à un jeu ? lui proposa Blake.

La petite Reila le regarda perplexe.

- Le jeu s’appelle « je n’ai jamais » ! Ça consiste à dire ce que tu n’as jamais fait. Si ton adversaire a déjà fait le contraire, il est obligé de boire, lui expliqua-t-il avec enthousiasme.

La petite Reila hocha la tête, un peu perplexe.

- Par exemple, je n’ai jamais porté de petites chaussures à talons aiguilles, déclara Blake sûr de lui.

Haydée d’une mine boudeuse, but une gorgée. Pour se venger, elle inscrivit sur le mur.

- Je n’ai jamais couché avec des filles, écrivit-elle avec un sourire satisfait.

Blake s’inclina buvant sa gorgée d’alcool, puis il ajouta :

- Si tu pars sur ce terrain là ! Je n’ai jamais fantasmé sur des jeunes hommes ! déclara t-il en observant attentivement les réactions de la petite Reila.

Celle-ci devint rouge pivoine et but sa gorgée.

- Je n’ai jamais été embrassé par un homme, inscrivit-elle avec fierté.
- Bah ça, c’est cinquante - cinquante ! dit –il en buvant une gorgée avec le sourire.

Haydée se sentit mal à l’aise et si stupide, l’alcool lui montant à la tête.

- Et pourquoi à cause de ta religion ? demanda le jeune homme concerné

- Cela ne te regarde pas, écrivit-elle, morte de honte.

- C’est parce que tu es trop fière et trop exigeante ! Et que tu ne laisses aucun mec t’approcher, affirma-t-il avec assurance.

- De quoi as-tu peur ? La plupart des hommes ne sont pas des harceleurs et savent se tenir. As-tu déjà couché ? demanda-t-il intrigué.

La petite Reila s’énerva, entourant sa phrase
- Ça ne te regarde pas

- Ça veut dire non ! insista Blake avec le sourire.

Réalisant que sa vie était en danger, Haydée trembla en buvant une grosse gorgée, faisant couler de l’alcool sur sa chemise. Blake lui retira la bouteille.

- J’ai si peur de lui, aide-moi s’il te plaît, écrivit-elle en broyant du noir.

Puis elle se laissa peu à peu happer par le chagrin, des larmes coulèrent de ses yeux. Ses lettres tremblaient, vibrant au rythme de ses sanglots. Blake la fixa le regard remplit de compassion. La petite Reila retint ses pleurs, essuyant ses larmes.
- Une femme devrait rire, s’épanouir, s’énerver, hurler de plaisir quand on lui fait l’amour mais elle ne devrait jamais pleurer, affirma t-il désolé, en la regardant dans les yeux.

Haydée ne comprit pas ce qu’il se passait, était-ce l’alcool ? Etait-ce la chaleur ? Etait-ce la tristesse ou le désespoir ?

A cet instant, elle le trouva si beau, si attirant, lui et ses yeux noirs irrésistibles. Haydée s’approcha de lui, pressa ses lèvres contre les sienne, lui offrant un chaste baiser. Lorsqu’elle se rendit compte de ce qu’elle venait de faire, celle-ci se retira, gênée.

La petite Reila n’osa pas le regarder en face. Blake lui sourit, puis il lui retourna son baiser, l'embrassant langoureusement. Haydée frémissait, enveloppée dans ses bras, elle le désirait ardemment. Blake parcourut sa nuque de doux baisers brûlant, déboutonnant fougueusement sa chemise. Dévoilant sa poitrine laiteuse, elle passa sa main sous son débardeur, caressant son torse, défaisant sa veste, réclamant son corps contre le sien.

En croisant le regard remplit de désirs du beau jeune homme, son cœur s’emballa. Blake baisa délicatement sa petite poitrine qui pointait déjà, puis lui lécha doucement les mamelons. Une sensation électrisante parcourut tout son corps. Il passa sa main dans sa culotte humide, plongeant ses doigts en elle, jouant de son doigté de voleur. Haydée se tordit de plaisirs, gémissant d’une petite voix à moitié voilée. Blake la regarda jouir, en savourant chaque seconde, la faisant se tordre dans tous les sens. Puis il retira ses doigts trempés, avalant le liquide salé, sous les yeux pleins d’envies de la petite Reila. Il se jeta sur elle, l’embrassant à pleine bouche, sa langue chevauchant la sienne. Déboutonnant son pantalon, il se frotta contre elle, pour finir par la pénétrer dans un mouvement de hanche.

Haydée se raidit, tant la douleur était intense et atroce, elle se mit à hurler de toute sa voix. Sentant son hymen se fendre pour finir par se déchirer à l’intérieur. Elle serra les dents, s’agrippant à Blake tant ses coups de reins étaient puissantes. Libérant un cri de douleur à chaque va et vient, elle se retint de pleurer, souhaitant qu’il termine au plus vite.
Après un long moment, Blake se déchargea en elle et il se retira brusquement, en reprenant son souffle.

Haydée ne sentant plus le bas de son corps, s’effondra les cuisses dégoulinantes de sperme et de sang. Des larmes coulèrent malgré elle sur ses joues, quelles s’empressa d’essuyer. Blake, en sueur, remit son pantalon avant de s’assoir à côté d’elle. La petite Reila se couvrit du mieux qu’elle put, un sentiment de dégoût et de honte l’animait profondément. Blake passa ses doigts dans sa longue chevelure argentée, rabattant quelques mèches qui cachaient le visage grave et triste de sa princesse.

- Est-ce que ça va aller ? lui demanda t-il accablé.

Haydée lui adressa un regard triste et intense à la fois, mais finit par lui sourire en lui hochant la tête.

- Menteuse ! lui lança t-il, dépité.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire ShameLess ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0