RÉVEIL EN CAMPAGNE
Le pas d'un cheval, trottant dans la rue déserte m'avait enlevée à ma rêverie. Le réveil affichait 07h00.
Je me suis étirée, écoutant l'écho des sabots ferrés qui se dirigeait vers la fontaine. J'étais bien, sous mes couvertures tièdes et pleines d'images.
Le cheval revenant, je me mis à la fenêtre, en robe de nuit, dans la fraîcheur de l'air. C'était un cheval blanc, sans cavalier, qui avait belle allure, dans sa liberté. Je l'ai regardé passer, crinière flottant telle une écharpe, puis traverser le lit du ruisseau à sec, semblant retourner à son pré, après son échappée matinale.
Je regardais passer les nuées maritimes qui filaient au galop vers d'autres contrées. Le vent sur mon corps était frais, mais sans violence, et je restai un long moment à regarder le ciel entre bleu et gris, goûtant la douceur de souvenirs hors du temps, écoutant les notes des oiseaux qui jouaient leur partition en plein vol. Tout était paisiblement parfait et je glissai entre mes draps, profitant de ces instants.
Le parfum des lilas se mêle à celui des genêts.
Assise à la table du jardin, sous le toit que me fait l'arbre à papillons, je savoure un café bien chaud. Sous l'averse blanche d'un vol de pétales d'abricotier, emportés par le vent, je sirote cet élixir odorant.
Quelques-uns de ces purs confettis flottent dans ma tasse. Est-ce là ce que l'on nomme : un nuage de lait ?
Plus loin, les brebis discutent et leurs cloches ponctuent leurs dires. Parfois le bélier se mêle de la conversation, ramenant son troupeau vers l'herbe drue...
Hier, c'étaient les vaches qui avaient décidé de changer d'herbage.
La nature reprendrait-elle ses droits ?
Le jeudi 16,04,2020.
Mazaria
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