Dérangé par des montagnes de nuages de sombre gris en mouvement, l'été s'est éclipsé pour aller rôtir d'autres parties du monde. Le ciel de ce matin a comme un air de fin. Fin des temps dans le pire des cas, ou le meilleur. Fin de vie bien que l'on ne meurt pas seulement les jours de mauvais temps.

Je suis née en été, en fin du signe du lion. Ce pourrait être bien aussi de partir comme je suis arrivée. Partir en cueillant des mûres, surprise par un de ces orages d'août en écoutant le tonnerre, caressée par les larmes du ciel.

Je pourrais aussi abandonner ma carcasse assise au pied d'un arbre, en lisant ou en regardant ses branches faire de grands signes d'amitié au ciel.

J'aimerais mourir en hiver en regardant la neige danser avec le vent ayant pour musicien le silence ou le feu.

Mais pas dans un de ces hotel-usine où l'on persécute la mort pour prolonger les vivants. Mourir d'une mort paisible et être confiée à la terre dans une forêt, simplement.