Cerise et Milla reviennent avec un landau, Milla porte des sachets de croissants et du lait de soja.

Cerise : On est revenu !

Milla : Je n'ai pas vu la voiture de ton homme en revenant.

Cerise : (regarde dehors) Ah oui ? Où sont-ils allés.

Milla aperçoit le post-it en posant les croissants sur le comptoir de la cuisine.

Milla : "Nous sommes parti faire un footing" (rigole) Elle est bien bonne celle-là !

Cerise : Un footing ? Dans leur état ? Si ça peut les remettre d'aplomb !

Milla : Je n'ai jamais vu Matt en short, je ne sais même pas si j'en ai vu un chez lui ... alors un footing !

Cerise : On découvrira bien assez tôt ce qu'il trafique (emmène le landau dans la chambre)

Milla : T'as raison, les hommes ne savent pas mentir contrairement à nous !

Cerise : (ferme la porte délicatement) On a toujours un moyen de pression imparable (initiant un booty shake)

Milla : Ca marche autant pour obtenir des aveux que pour s'excuser.

Cerise : Ils ne le savent pas mais les femmes dominent déjà le monde !

Milla : On les mène à la baguette !

Le téléphone de Kevin sur le comptoir annonce qu'il s'éteint.

Cerise : (prend le téléphone) Il est à toi ce téléphone ?

Milla : Non ! Mais Matt avait ce téléphone tout à l'heure. Mais ce n'est pas le sien !

Cerise : Il est déchargé, je serais curieuse de savoir ce qu'il y a dedans. T'as un chargeur d'iPhone ?

Milla : (sort un chargeur de son sac) Jamais sans mon chargeur ! Je ne sais jamais si je rentre à la maison. (tend le chargeur à Cerise)

Cerise : Et Matt est au courant ?

Milla : Plus ou moins ... il sait ce qu'il doit savoir !

Cerise : (branche le téléphone) Je ne sais pas si je dois t'envier !

Milla : C'est pas tous les soirs non plus. je ne suis pas une fille facile !

Cerise : Je n'arrive pas à croire ce qu'on a fait hier soir.

Milla : T'as aimé ?

Cerise : Je dirais plutôt oui, mais j'ai peur de la réaction de Fred.

Milla : Tous les hommes rêvent d'avoir deux femmes dans leur lit, t'as qu'à lui promettre ! ... et si tu trouves personne, je suis là ... et hop, le tour est joué !

Cerise : Et Matt ?

Milla : Chaque chose en son temps !

Cerise constate les restes de bouteilles et de pizzas.

Cerise : Bon, (pointe du regard les déchets) tu m'aides ?

Milla : no problemo ... j'avais déjà commencé tout à l'heure !

Cerise et Milla s'affaire à ramasser les bouteilles et les boîtes de pizzas. Elles laissent juste le cake sur la table basse.

La sonnerie de la porte d'entrée retentit.

Milla va en cuisine pour tout ranger. Cerise ouvre la porte à un officier de la police nationale.

Cerise : Bonjour, que puis-je pour vous ?

Paul : Bonjour madame, Lieutenant Paul Desormes de la police nationale, je vous ai laissé un message sur votre répondeur pour vous annoncer ma visite.

Cerise : Désolé, je viens tout juste de rentrer et mon mari est absent. Quel est l'objet de votre visite ? J'imagine que c'est dans le message que vous nous avez laissé, je vais aller l'écouter de ce pas !

Milla : C'est qui ?

Cerise : La police !

Milla : (à mi-voix) Merde, je peux pas les blairer !

Paul : Cela ne sera pas nécessaire, je vais vous expliquer la situation, si vous pouviez vous asseoir toutes les deux. (à Cerise en désignant Milla de la tête) C'est votre fille Eva ?

Cerise : Ho non, je dois faire plus vieille que je ne le croyais (à Milla) ou alors tu fais super jeune ?

Milla : Oui Maman !

Paul : Veuillez m'en excusez !

Milla : (va s'asseoir) Bonjour Monsieur le policier, (coquine) j'adore l'uniforme !

Paul : (décontenancé) Heu ... merci !

Cerise : (désigne le canapé) Installez-vous ! Vous voulez un café ?

Milla : Un lait de soja pour moi !

Paul : Un verre d'eau pour moi, merci !

Cerise : Je vous amène ça !

Cerise s'affaire en cuisine pour servir le verre de lait et le verre d'eau avec un pichet.

Milla : (à Paul) Vous êtes ici dans quel but ? Fred a eu un accident ? Comment va Matt ?

Paul : Non, non !

Cerise amène les verres et les croissants puis s'assoie.

Cerise : voilà !

Paul : Merci !

Milla : Alors ?

Paul : (boit une gorgée) Oui, alors ... pour faire concis. Connaissez-vous un certain Kevin Ortega ?

Cerise : Vous devez parler de Kevin, on ne connaît pas son nom. C'est le copain de Sonia, ma copine d'enfance.

Milla : Kev' d'hier soir ? Celui qui s'est pris pour un cocker toute la soirée ?

Paul : Hum hum ...

Cerise : (dubitative, à Milla) Heu oui, ce Kev' là !

Paul : Hum hum ... J'imagine que votre soirée a été bien arrosée !

Cerise : Oui, on s'est, pour ainsi dire, bien amusé !

Milla : Oui, c'était plutôt festif ... mais rien d'illégal monsieur l'agent !

Paul : Ne vous inquiétez pas, ce qui est du ressort du cadre privé ne me regarde pas ! Non, je suis là pour autre chose. L'avez-vous vu ce matin ?

Milla : Heu oui, il faisait caca !

Paul : hum hum ...

Cerise : Ha, tu l'as vu toi ? Pourtant les gars m'ont dit qu'ils ne l'avaient pas vu et ils ont supposé qu'il avait pris le bus comme sa voiture était encore là !

Paul : Donc c'est bien sa voiture devant la porte.

Milla : Que lui est-il arrivé ?

Cerise : Rien de grave ?

Paul : Je ne peux pas m'avancer mais il n'a pas donné signe de vie à sa compagne, son magasin est toujours fermé et il a offert la journée à ses employés par SMS ce matin même. Que pensez-vous qu'il ait pu faire ? (voit le cake) Je peux ?

Cerise : Oui allez-y ! Pourquoi Sonia ne m'a pas appelé ?

Paul : Je n'en ai pas la moindre idée (croque dans le cake)

Milla : Il a peut-être pris conscience qu'elle était invivable, t'as vu le nombre de textos qu'elle lui a envoyé pendant la soirée ?

Cerise : (paniquée) Oui, elle est pas facile, c'est une angoissée de la vie ... mais quand même, il n'irait pas jusqu'à se suicider !

Paul : Je n'élabore aucune ... (sent des bouffées de chaleur) hypothèse ...

Paul se desserre un peu la cravate.

Paul : Vous auriez un autre verre d'eau ? Je ne me sens pas très bien !

Cerise va pour prendre le verre mais Milla la devance.

Milla : Laisse, je vais y aller !

Cerise : Merci ! (à Paul) Vous n'avez pas une petite idée ?

Paul : Aucune (enlève sa casquette et sa veste) ... Nous avons essayé de localiser son portable et sa voiture ... tout nous ramène ici !

Milla : Je croyais que c'était que dans les films qu'on voyait ça (donne le verre et se sert une part de cake)

Cerise : Oui, c'est ... c'est ... C'est aussi flippant que rassurant !

Milla : (La bouche pleine) Big Brother is watching you ! Hashtag J'ai plus de vie privée, Hashtag Tu sais quand je fais pipi, Hashtag Secret Story !

Paul : Notre service n'est pas équipé ... Mais ... (déboutonne sa chemise)

Cerise : Comment ça se fait que vous le cherchiez déjà ?

Milla : C'est pas après 24h que commencent les recherches normalement, Mister Jack Bauer ?

Paul : ... C'est son oncle ... qui ... (se verse le verre sur la tête)

Cerise : Monsieur l'agent ? Que se passe t-il ?

Milla : C'est un flic fontaine !

Paul : ... Service secret !

Paul s'évanouit sur les genoux de Cerise.

Cerise : Monsieur l'agent ?

Milla : Wahou, t'as double zéro 7 entre les jambes ! Agent secret ... ça claque ! Tu lui as mis quoi dans l'eau ?

Cerise : (se dégageant délicatement) Non, mais rien, de l'eau du robinet ! (à Paul, lui tapotant l'épaule) Monsieur l'agent !

Milla : Appelle les pompiers ?

Cerise : (touche le front) Il est brûlant !

Milla : T'as un thermomètre ? Anal ou buccal ? (suggestive) Tu préfères quoi ?

Cerise : (perplexe) Heu, c'est pas le moment de plaisanter ! Il est dans la salle de bain. (montre la chambre)

Milla : J'y vais ! Désolé pour la vanne ... je ne sais pas ce que j'ai, j'ai super envie de ...

Cerise : Oui mais c'est pas le moment !

Milla va dans la chambre. Cerise allonge Paul sur le canapé sur le dos.

Cerise : Monsieur l'agent ? ... Répondez-moi !

Milla (Off) : Donne lui une claque !

Cerise : Quoi ? ... Mais t'es malade, c'est un flic !

Milla : (revient avec le thermomètre à la main) Raison de plus pour en profiter ! (donne une grosse claque à Paul)

Paul : Aïe ! (se redresse) Mais vous êtes malade ! (s'évanouit de nouveau)

Cerise : Mais t'es malade !

Milla : Non, c'est bon signe s'il réagit !

Cerise : Tu crois ?

Milla : Oui mais appelle les pompiers quand même, tu vas pas garder un flic à moitié nu sur ton canapé.

Cerise : Oui, tu as raison !

Milla : A moins que ce ne soit un de tes fantasmes ?

Cerise : Heu non, je passe mon tour !

Cerise va appeler sur le téléphone fixe de la cuisine, compose le numéro.

Milla enlève les chaussures et le pantalon de Paul.

Cerise : Oui bonjour, ... Oui c'est urgent ! Oui, ha oui, d'accord ... Cerise Thévenin, 3 allée des oliviers à Sucé-sur-Erdre.

Milla : C'est sympa comme nom de bled ! Cerise, elle suce les olives (retourne Paul sur le ventre)

Cerise : (à Milla) Oh ça va ! (au téléphone) Non ça va pas très bien, enfin moi si ! Non, c'est l'agent de police qui est venu chez moi qui ... (aperçoit Milla qui veut baisser le caleçon de Paul pour mettre le thermomètre) Non mais tu fais quoi là ?

Milla : Je vais prendre sa température ?

Cerise : (à Milla) C'est sous le bras celui là ! (au téléphone) Désolée ! Donc oui, je disais qu'un agent de police s'est évanoui sur mon canapé !

Milla : (à Paul) Désolé ! ça sera sous le bras ! (mets le thermomètre sous le bras de Paul)

Cerise : Oui il a réagit quand mon amie l'a frappé ... enfin pour voir s'il se réveillait ! ... Ah ? Elle a bien fait !

Milla : Et bien tu vois, je ne suis pas "malade" !

Cerise : Il a de la fièvre ... Combien ? (à Milla) Combien ?

Milla : 38,4 ... pas mal !

Cerise : 38,4 degré Celsius ... Ha, faut pas que je m'inquiète ... OK ... OK ... Oui, OK, d'accord, je lui donne un doliprane et je vous rappelle dans 1h. C'est noté ! Merci (raccroche)

Milla : On lui donne comment le doliprane s'il dort ?

Cerise : Mais je n'ai plus de doliprane, j'ai juste celui pour Eva en pipette (montre la boite rose)

Milla : C'est bien ça !

Cerise : Oui mais non, il faut donner en fonction de son poids.

Milla : Oh ... il doit peser dans les 80 kilos à vue de nez ! Mais je peux me tromper ... ça dépend de ce qu'il a sous le caleçon, tu veux que je vérifies ?

Cerise : (prend les clefs de la voiture) Non, non, ça ira ... je n'en aurais pas assez, tu pourrais aller à la pharmacie ? Je vais le surveiller (donne les clefs à Milla)

Milla : Il ne va pas s'échapper ... ou alors tu veux le garder pour toi toute seule coquine ! (prend les clefs)

Paul : (fait un râle) Rrrrrhaaaaaa !

Cerise : T'as vraiment un grain toi !

Milla : Non mais je déconne ..

Cerise : Oui mais c'est vraiment pas le moment là ! (pointe Paul)

Milla : Ouais ouais ... Elle est où ta pharmacie ?

Cerise : Tu prends à droite en sortant, tu tournes à gauche au troisième rond-point, celui avec une statue bizarre, presque un menhir, et tu continues et tu vas tomber dessus.

Milla : Ok ok, c'est quoi un menhir ?

Cerise : un gros caillou vertical, on appelle ça aussi un mégalithe je crois ... enfin bref, tu tournes à gauche au troisième rond point !

Milla : Ouais ok, je devrais m'en sortir ! A tout' !

Paul : (fait un râle) Rrrrrhaaaaaa !

Cerise : Dépêche toi !

Milla : ça roule ma poule, prend soin du zombie (fait une démarche de zombie vers la porte) Rrrrhaaa !

Cerise : (rit) Houlà j'ai peur !

Milla tire la langue et sort.

Cerise : Elle est complètement barrée cette fille ! Ils se sont bien trouvé tous les deux !

Cerise va dans les toilettes.

Cerise : Ha oui, non, merde, c'est bouché ! Bon, je vais me retenir (passe un coup de désodorisant, aperçoit quelque chose par terre) ... Tiens, c'est quoi ça ? ... un portefeuille ! (ferme la porte) Tiens, c'est celui de Kevin. Ha oui Kevin Ortega, un vrai nom de baron de la drogue ... Il y a au moins 300€ là dedans ! (pose le portefeuille sur la table basse avec la carte d'identité apparente) ... Monsieur, voici le portefeuille de celui que vous cherchez ! Monsieur ? (pose la main sur le front de Paul) La vache, il est bouillant ! (à Paul) ça va monsieur ? Je vais chercher des glaçons.

Cerise va dans la cuisine prendre un torchon et des glaçons dans le friseur.

Eva se met à pleurer dans la chambre.

Cerise : Oui chérie, maman est là ! Ne t'inquiète pas !

Cerise met les glaçons dans le torchon et retourne auprès de Paul, elle ferme torchon avec un élastique.

Cerise : ça devrait tenir comme ça ! (pose la poche de glaçons sur la tête de Paul) Voilà !

Paul : (se cabre) Rrrrrrrrrhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa (et retombe comme une masse)

Cerise : (a peur et manque de trébucher) La vache ... elle m'a fait peur avec ses zombies !

Cerise réajuste la poche de glaçons pour ne pas qu'elle tombe.

Eva pleure de plus belle et on entend qu'elle régurgite.

Cerise : Ho non Eva, c'est pas le moment ! (fonce vers la chambre et sort)

Paul : Rrrhaaaa Rhaaaaa

Cerise revient en trombe. Eva se remet à pleurer !

Cerise : C'est pas le moment, c'est pas le moment, c'est pas le moment ! (va dans le garage)

Paul : Rrrhaaaa Rhaaaaa

Cerise revient avec un grand sac poubelle !

Cerise : Il aurait pu appeler le plombier, il abuse ! ... un footing, non mais genre ! (va dans la chambre)

Paul : Rrrhaaaa Rhaaaaa

Cerise revient avec la poussette, on aperçoit qu'elle a mis Eva sur le sac poubelle.

Cerise : Je suis désolé monsieur, (prend un post-it et note un mot) j'ai une autre urgence ! (colle le post-it à côté du portefeuille) Ma fille s'est vomit dessus, nous n'avons plus de douche, je ne peux pas la laisser comme ça, j'espère que vous comprenez !

Paul : Rrrhaaaa Rhaaaaa

Eva se remet à pleurer.

Cerise : Oui, Eva, on y va, on va prendre une douche ! Le monsieur fait des bruits bizarres mais il n'est pas méchant ! A tout à l'heure Monsieur le policier, quelqu'un devrait bientôt arriver ! (sort)

Cerise sort par la porte d'entrée avec la poussette mais ferme mal la porte.

Sonnerie du téléphone fixe puis message répondeur.

Répondeur (avec la voix de Cerise) : Bonjour, vous êtes bien chez Frédéric, Cerise et Eva, nous ne sommes pas là mais laissez-nous un message ! Bisous !

Répondeur (Fred) : Coucou chérie, c'est moi ! ... On a eu un souci avec la voiture, on a crevé sur une route de campagne, on vient de repartir !

Répondeur (voix de Matt) Dis lui qu'on n'avait pas réseau !

Répondeur (Fred) : On n'a pas pu t'appeler avant, on n'avait pas de réseau... Bon ben, bisous, heu ... à toute à l'heure quoi !