Il fait chaud, moite. Un liquide poisseux enveloppe mon corps si fragile. Je ne sais pas où je suis, mais c’est oppressant et en même temps… si rassurant. Pourquoi je peux respirer alors que je suis sous l’eau ? Où suis-je ? Qui suis-je ? Je ne sais plus… j’ai oublié. Je devrais tout juste arriver c’est ça ? Mais j’ai l’impression d’avoir fait mon temps. Je ne comprends pas…

Pourquoi je me sens si faible ? Mon esprit s’étiole, mes forces me quittent, alors que je devrais me battre pour sortir, pour devenir vivant, pour recevoir mon nom, une fragile étiquette dans un monde qui bouge.

Qui suis-je ? Le monde devient si sombre, mais pourquoi était-il si rouge ? J’aimerai donner un coup de pied, tambouriner de mes poings malformés, mais je ne les ai plus. Ils ont disparu dès l’instant où l’idée m’a traversée. Une idée qui, comme les autres, s’évapore vers le vide me tendant ses bras froids et vindicateurs.

Je ne veux pas partir ! Je veux vivre ! Je n’ai pas fini, rien n’est fini ! Je voulais juste rêver, pas me conforter dans la froide existence du monde. Au final tout ça importe peu n’est ce pas ? Le destin est écrit dès l’instant où nous naissons. Que ce soit d’un côté ou de l’autre, nous disparaissons vers le vide.

Tout est clair maintenant. J’ai des souvenirs plein la tête, alors que c’est à peine si elle est formée. Je ne devrais pas être conscient, mais je le suis alors que mon corps se dissout vers le néant. Ma conscience est arrivé bien tard, là où elle aurait dû m’être insufflé si tôt. J’aimerais juste avant de disparaître me souvenir de mon nom… Un si petit nom serpentant entre les bancs sablonneux de l’orthographe. S… S comme Sémantique, Sérieux , Serein. Bon sang, qu’est… que… était ?

Sébastien…