Chapitre 34

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Chérron, Efdéème, Utopia, 5 janvier 1994

Jack avait réussi à atteindre la capitale efdéème incognito. Pour cela, il avait emprunté l'une des navettes personnelles de Wilson. Ce dernier accordait une grande importance à la discrétion. C'est pourquoi, ses navettes étaient assez classiques, afin de ne pas attirer l'attention.

Il n'eut aucun mal à trouver le palais impérial, siège du régime efdéèmois. Il était assez facile à trouver à cause de sa taille impressionnante et les colonnes présentes à l'entrée. Le temps était très couvert. Jack pensa qu'il n'allait pas tarder à pleuvoir. A peine eut-il le temps d'atteindre l'entrée du palais, que le tonnerre se fit entendre. La pluie s'en suivit.

—Eh vous ! cria un un garde. Qui êtes vous ?!

—Je souhaiterais rencontrer votre empereur tout de suite.

Le garde regarda ses collègues présents à côté de lui. Tous prirent le jeune homme pour un demeuré.

—Ouais, c'est ça... Dégage de là ! lui cria le garde avant de s'adresser à ses collègues. Sans doute un fou.

Jack ne bougea pas d'un centimètre et resta debout, raid, en face du garde qui pointa on fusil vers lui. Il fut très vite imité par les autres.

—Eh ! T'as pas entendu ?! On t'a dit de dégager espèce de détraqué !

—Je n'ai pas été suffisamment clair sans doute, fit Jack en serrant le poing. Je DOIS voir votre empereur.

—Et nous on te répond que tu ne peux pas le rencontrer espèce de connard ! Maintenant dégage de là où on sera contraint de tirer ! Dernière sommation.

Jack ouvrit le poing. Des étincelles commençaient à y jaillir. Les gardes comprirent que l'individu à qui ils avaient affaire était un paranormal.

—Ok, on l'allume ! cria le garde.

Les dix sentinelles qui protégeaient l'entrée du palais ouvrirent le feu sur le paranormal qui arrêta les balles. Les soldats étaient époustouflés. De son côté, même s'il était conscient de ce qu'il venait de réaliser, Jack savait qu'il ne pourrait pas arrêter plus de balles, tant la concentration nécessaire était tellement importante. Il laissa tomber toutes les balles au sol, sauf une.

—Mais qu'est-ce que... commença l'un d'entre-eux avant de se prendre une balle dans la tête. Sa propre balle que Jack lui renvoya droit entre les deux yeux.

—Bordel ! Mais c'est qui lui ?!

Jack utilisa ses pouvoirs pour projeter ses adversaires sur les mûrs. Le choc était assez important pour tuer. Tous moururent sur le coup. Sauf un qui tenta de se relever pour sonner l'alerte.

—Oh... non, lui dit Jack en lui brisant la nuque par la force de sa pensée. Tu n'alerteras pas tes petits copains.

Une fois l'entrée "sécurisée", le paranormal pu s'introduire librement dans le palais, ignorant qu'il avait été vu par les caméras de surveillance. Ainsi, il arriva dans un couloir dans lequel l'attendaient une bonne vingtaines d'hommes armés jusqu'aux dents, prêts à vider leurs chargeurs sur sa personne.

—Il est là ! Ouvrez le feu ! hurla un officier chargé de la sécurité.

Tous ouvrirent le feu. Mais Jack eut le temps de se mettre à couvert derrière une large colonne de marbre. Les gardes, pris de panique, continuaient à tirer sur la colonne.

—Cessez le feu ! cria l'officier. Cessez le feu ! Ne tirez qu'à vue ! Ne gâchez pas vos munitions !

Il fit signe à deux de ses hommes de contourner par les flancs, pour surprendre l'intrus. Ce dernier, à couvert derrière la colonne pouvait entendre le tonnerre gronder dehors et pouvait ressentir la peur chez les soldats efdéèmois. Il se souvint alors qu'il y a quelques années, c'était lui qui en avait peur. Aujourd'hui, il se délectait de les savoir terrifiés devant tant d'audace et de puissance. Ils ne semblaient pas à la hauteur de son potentiel.

Il se concentra pour faire léviter tous les objets présents dans la salle. Naturia aurait été époustouflées devant ce qu'il était en train de faire. Même si elle n'aurait cependant pas approuvée la raison pour laquelle il le faisait. Ainsi les soldats furent distraits, les deux hommes qui étaient en train de s'approcher de lui par les flancs s'immobilisèrent devant la scène. Ils n'avaient tous simplement pas l'habitude de voir des chaises, des tableaux, des meubles léviter sans aucune raison. Ce qui offrit à Jack une fenêtre pour attaquer. Il fit retomber les objets au sol puis se mit à découvert pour envoyer valser sa foudre sur les soldats. Une dizaine d'entre-eux furent foudroyés avant que Jack n'utilise ses pouvoirs pour déplacer un autre garde en face de lui afin de lui servir de bouclier humain. Le pauvre garde fut criblé de balles. Des balles tirées par ses propres frères d'armes.

—Attention où vous tirez ! cria l'officier, bien qu'il était déjà trop tard pour le pauvre soldat.

Le paranormal envoya le corps du soldat valser sur ses opposants avant de renvoyer sa foudre sur les quelques soldats restants. En même temps qu'il tuais les derniers opposants, il riait. Ces derniers temps, il avait l'impression d'être l'un des être les plus puissants qui n'aient jamais existés. Il se sentait à la hauteur du potentiel qu'avait ressentit Naturia lorsqu'il l'a rencontra au Pays des Rêves. Jamais elle n'avait ressentit un tel potentiel avait-elle dit.

La voie était libre. Il se dirigea vers la gigantesque salle du trône, elle aussi gardé par une trentaine de soldats qui attendaient de pied ferme la venue du paranormal. L'empereur était assis fièrement sur sont trône, cachant sa peur. Tous attendaient que le monstre franchissaient la porte. Après quoi ils ne chercheraient pas à comprendre avant de vider leurs chargeurs sur lui.

—Il est puissant, dit Emilien à ses hommes. Tirez à vu ! Ne le laissez pas franchir le seuil !

Tous avaient les yeux rivés sur la porte, attendant qu'elle s'ouvre. Quelques secondes plus tard, Jack l'ouvrit grâce à ses pouvoirs. Les soldats de la garde ouvrirent le feu. L'ex résistant dalkien arrêta et dévia quelques balles avant d'arracher les armes des mains des soldats. Ainsi, il pu les braquer à son tour avec leurs propres armes, des fusils d'assaut ARK-45, les mêmes que ceux qui équipaient le Efdéème lors de la guerre de Dalkia. Les soldats levèrent les mains comme pour montrer qu'ils se rendaient. Jack esquissa un petit sourire. A présent, il s'avançait vers l'empereur Emilien. Ce dernier n'en revenait pas de le voir face à lui. Comment avait-il pu franchir toutes les lignes de sécurité ? Emilien comprit qu'il n'avait plus affaire au jeune que Neg avait réussi à capturer des années avant.

—Trop de sang a coulé, lança Jack en tenant en joug les soldats efdéèmois. Faites les sortir.

L'empereur ne fit pas attendre le paranormal et s'exécuta.

—Laissez nous ! cria-t-il à ses soldats.

Les trente-six gardes sortirent rapidement de la salle. Une fois sortis, Jack referma la porte par la pensée et laissa tomber les armes.

—Comment as-tu réussi à faire tout ça ? Tu es conscient qu'une fois que tu m'auras tué, ils voudront te faire la peau. Même TOI tu ne pourras pas faire face à TOUTE l'armée efdéème. Tu ne pourras pas vaincre toute mon...

Jack exerça une pression au niveau de la trachée de l'empereur, l'empêchant de terminer sa phrase.

—Je ne suis pas venu ici pour vous tuer... mais si vous ne me donnez pas ce que je suis venu chercher, je le ferais.

L'empereur se débattait contre cette force invisible qui l'empêchait de respirer.

—Qu... Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il.

Jack relâcha la pression et laissa l'empereur reprendre sa respiration avant de poursuivre.

—À Dalkia vous m'avez parlé d'un carnet que vos hommes avaient retrouvés dans les décombres de là où vivait mon père.

Emilien voyait très bien de quel carnet parlait le jeune homme. Il se souvint de lui en avoir parler lorsqu'il y a quelques années, Jack était à sa merci, sous l'effet de l'anti-parapsychique conçu par l'exotien, celui qui avait fini par trahir le Efdéème avant de se révéler être un paranormal lui aussi. Il devina assez aisément ce que voulait Jack.

—Je veux ce carnet, reprit ce dernier.

—Il... Il n'est pas ici, répondit Emilien tout en frottant son coup de sa main. Il n'a jamais été ici.

—Quoi ?! demanda Jack qui commençait à croire qu'il avait fait tout ça pour rien.

—On ne l'a pas ramené. On l'a étudié sur place avant de le laisser. D'après ce que j'en sais, ce sont les kataloniens qui l'auraient récupéré avant de le ramener à Raenimor.

—Raenimor, dit Jack tout bas à lui-même.

—Raenimor oui... là où votre... père s'est fait connaître. Et là où mon frère a péri.

L'empereur se releva et s'appuya sur son trône. Jack releva le regard sur lui avant de lui lancer :

—Je vous laisse la vie sauve. Mais envoyez vos hommes tenter de me tuer... et je reviendrais.

Sur ces paroles, Jack tourna les talons et sortit de la pièce. L'empereur le regarda s'éloigner. Il avait compris que ses hommes n'étaient pas à la hauteur face à lui. C'est pourquoi il suivit les recommandations du jeune paranormal, celles de ne pas lui envoyer ses hommes.

Quelques secondes plus tard, un petit groupe de soldats arriva dans la pièce où se trouvait l'empereur.

—Majesté ! Vous allez bien ? demanda leur chef, un homme d'une quarantaine d'années, de taille moyenne, la peau blanche, les joues creuses, les cheveux blonds, portant le grade de capitaine.

—Oui.

—Devons nous le poursuivre ?

—Non... Non laissez le. Il paiera pour ce qu'il a fait. Mais pas aujourd'hui.

Emilien avait déjà vu des paranormaux. Mais jamais il n'en avait vu d'aussi puissant. Un paranormal lambda n'aurait jamais réussi à s'introduire dans l'enceinte du palais. Il n'avait jamais vu de paranormal arrêter autant de balles en même temps. C'était ahurissant.

—Vous... vous êtes sûr ? demanda le capitaine.

L'empereur se tourna vers lui.

—Contactez l'Amiral Neg, ordonna t-il sans répondre à la question de l'officier. Je sais où il va. Contactez l'Amiral Neg et dîtes lui de déployer sa flotte à proximité de Raenimor et d'attendre les ordres.

—Bien majesté, fit l'officier avant de quitter la pièce suivit par deux hommes.

—Nous verrons si tu es de taille à affronter notre flotte, se dit l'Empereur à lui-même à propos de Jack.

***

Pendant ce temps Jack, était dans les rues de la capitale. L'orage grondait toujours et sa petite démonstration de force dans le palais avait attiré la police, la Force Écarlate et les journalistes. Il prit son téléphone portable et appela Elena.

—Elena ?

—"Jack ? Tout va bien ?".

—Oui... oui. Je n'ai pas trouvé ce que je cherchais. Mais je sais où le trouver.

—"Comment ça ?"

—Le carnet de mon père... c'est pas le Efdéème qui l'a. Ils l'ont laissé là où ils l'ont trouvé. Ce sont les kataloniens qui l'ont récupéré. Et ils l'ont rapporté à Raenimor à Pacifia.

—"Laisse moi deviner..." fit la jeune femme. "Tu comptes aller à Raenimor, c'est bien ça ?".

—Oui, répondit simplement Jack. Il faut que j'y aille. J'ai vraiment besoin de ce carnet, tu comprends ?

—"Oui... Je comprends. Alors bonne chance, reviens nous vite, compris ?"

—Je ferais aussi vite que je le peux, promis.

—"Et si ça dégénère ?"

—Comment ça ? demanda Jack qui ne voyait pas du tout où son amie voulait en venir. Pourquoi ça dégénérerait ?

—"Eh bien je sais pas moi... peut-être parce que le carnet que tu recherches, les pacifiens l'ont très certainement planqué dans un endroit de très haute sécurité gardé par les guerriers d'élite Elfe."

Jack se mit à rire.

—Ne t'inquiètes pas Elena. J'ai réussi à faire face aux soldats Efdéèmois aujourd'hui et pendant la guerre de Dalkia... T'inquiète, je crois que je peux gérer les Elfes.

—"Mais Pacifia n'est pas notre ennemi, si ?" questionna la jeune femme. "Je croyais que dans ta vision, le Nouvel Ordre dont tu parlais, venait d'une nation... humaine."

Jack comprenait l'inquiétude d'Elena. "C'est vrai" pensa-t-il. Il n'avait pas pensé à ça. Autant le Efdéème était une nation "ennemie", autant ça n'était pas le cas de Pacifia. Et comme elle venait de le lui rappeler, dans la vision que lui avait fait montrer Harmonie, ce qu'il appelait le "Nouvel Ordre", semblait émaner des Humains, et non pas des Elfes.

—Je sais, répondit Jack qui tenait à rassurer son amie. Mais il faut absolument que je retrouve ce carnet. Je te promet que j'essaierais de ne pas déclencher de combats... Mais s'ils m'attaquent, je serais contraint de me défendre.

—"Très bien... alors fais ce que tu as à faire et reviens vite."

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