Chapitre 40

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Usine secrète de Desmond Wilson, localisation secrète, Utopia, 15 janvier 1994

De retour dans leur QG caché, Jack et Elena étaient à présent dans la salle où était entreposé le prototype de bot. Celui qu'Elena lui avait présenté quelques jours plus tôt. Jack y avait apporté le chaperon rouge afin de l'essayer sur le bot.

Il s'avança vers le prototype et sortit le chaperon de son sac avant de le lui enfiler. Après quoi il recula de quelques pas pour revenir à côté d'Elena.

—Et maintenant... fit cette dernière, voyant qu'il ne se passait rien.

—Attends, peut être qu'il faut du temps, j'en sais rien.

—Ou alors, ça ne marche que sur les êtres vivants et pas sur les robots.

Quelques secondes plus tard, alors qu'il ne se passait toujours rien, Elena perdit patience.

—Bon... je vais retourner à mes occupations. Préviens moi si quelque chose se passe.

Jack laissa son amie quitter la pièce avant de s'approcher du bot, en veillant tout de même à conserver une certaine distance de sécurité. Si le chaperon était vraiment dangereux, il avait peur que le bot ne se réveille d'un coup et tente quelque chose contre lui.

—Je ne sais pas si tu m'entends ? demanda-t-il au manteau. Mais si j'ai fait ça, c'est parce que je pense que tu peux m'être utile. On m'a dit que tu savais transformer n'importe qui en tueur hors pair...

Jack s'arrêta avant de reprendre.

—Voilà que je parle à un manteau maintenant. En plus, si ça se trouve, tu n'es même pas "maudit".

À son tour, il quitta la pièce après avoir éteint les néons et refermé la porte derrière lui, laissant le bot et le manteau dans l'obscurité.

Il avança dans le couloir, tête baissée, repensant à cette épée de l'Amour. "Où pouvait-elle être ?" Il était pourtant si proche de l'avoir. Il se rassura en se disant que de toute façon, il aurait très bientôt son armée de bots, lui permettant alors de conquérir le monde et de lui apporter la paix.

Fatigué par ces dernières journées, il décida de regagner sa chambre. Ou du moins cette pièce de l'usine qui était à l'origine un bureau, qu'il avait réaménagé pour en faire sa chambre. Il ferma les stores pour être dans l'obscurité et s'allongea sur son lit. Quelques minutes plus tard, il trouva enfin le sommeil.

Il fut plongé dans un rêve, ou plutôt un cauchemar dans lequel il se retrouva dans un petit village probablement nord-véerèmois, dans lequel des gens criaient en courant, comme pour fuir quelque chose. Jack était le seul à s'avancer vers ce qui semblait être l'origine de leur peur. Il arriva sur une petite place où il n'y avait personne mise à part une petite fille agenouillée au dessus de plusieurs cadavres. Il y avait du sang partout. Jack s'avança vers elle. Elle était de dos et portait le chaperon maudit. Le paranormal s'agenouilla aux côtés de la fillette qui sanglotait.

—Ça va ? lui demanda-t-il en posant la main sur son épaule.

La jeune fille se tourna brusquement vers lui. Jack réalisa qu'il n'avait pas affaire à une petite fille. Mais à un monstre. Un monstre qui avait l'apparence d'une fillette dont les joues avaient été entaillées. Elle se mit à rire, dévoilant des dents sans doute aiguisées comme des lames de rasoirs. Jack la repoussa et tomba violemment sur le dos. Après quoi il se réveilla en sursaut. Le chaperon l'avait tellement marqué qu'il venait s'introduire dans ses rêves.

Il se leva et décida d'aller marcher un peu. Il retourna vadrouiller dans les couloirs de l'usine high tech. Au bout d'un moment, il passa à côté de la pièce où se trouvait le manteau maudit. Il vit que la pièce était ouverte. Comme si quelqu'un était entré dedans. Il se dirigea vers elle et constata qu'il n'y avait personne. Pire encore, le bot et le chaperon avaient tout deux disparus. Sachant que personne n'aurait pu s'introduire dans la base sans déclencher les systèmes d'alerte, tout cela ne pouvait alors signifier qu'une seule chose : son idée avait fonctionné. Mais pourquoi le chaperon partirait-il ? "C'est un tueur" repensa Jack qui compris alors qu'il était sans doute parti chercher sa prochaine victime. Et dans cette usine à bots, en pleine nuit, il n'y avait plus que lui et...

—Elena ! S'exclama-t-il avant de commencer à courir vers les quartiers de la jeune femme.

Elena était dans ses quartier, allongée sur son lit en train de dormir. Les dernières journées avaient été épuisante pour elle. Elle n'arrivait pas à comprendre comment faisait Jack pour tenir, tout en vivant des journées encore plus dures qu'elle.

Un bruit la réveilla. Comme si quelque chose s'était fracassé. Elle se redressa et alluma sa lampe de chevet. Rien d'anormal autour d'elle. Elle pensa que le bruit qu'elle avait cru entendre venait de son rêve. Elle se leva tout de même pour inspecter un peu plus ses appartements. Elle finit par découvrir que la porte avait été forcée.

—Il y a quelqu'un ? fit-elle d'une petite voix, avant de se souvenir qu'à cette heure-ci, il n'y avait qu'elle et Jack dans l'usine.

Elle eut l'impression que quelque chose venait de passer derrière elle. Elle se retourna en un éclair mais il n'y avait rien.

—Jack ? demanda-t-elle avant d'entendre des cliquetis mécaniques derrière elle, la forçant à se tourner à nouveau.

Ce qu'elle vit alors, l'horrifia. Ce que Jack espérait s'était réalisé. Le chaperon était bel et bien maudit et fonctionnait également sur les robots. Celui qui se tenait en face d'elle était donc contrôlé par ce manteau, qui faisait de lui l'un des tueurs les plus redoutables. Il tenait dans sa main un couteau qu'il avait probablement trouvé dans l'armurerie. Il le leva contre la jeune femme qui comprit qu'il était là pour la tuer. Elle ne s'attendait pas à voir son prototype fonctionnel et encore moins à le voir dressé contre elle.

Elle chercha alors son pistolet, avant de se souvenir qu'elle l'avait laissé dans son bureau. "Quelle idiote" se dit-elle. Elle était complètement désarmée. Sa seule solution était de fuir. Mais le robot s'interposait entre elle et la sortie. Elle chercha désespéramment quelque chose à portée d'elle qui aurait pu lui servir d'arme, au moins pour lui dégager la voie et sortir de ses quartiers. Elle ne trouva que son parapluie, qu'elle saisit afin de porter un coup à cette chose issue de sa conception et d'une idée tordue qu'avait eu son ami. une idée qui allait peut-être lui coûter la vie.

Mais le bot arrêta du bras gauche le parapluie et l'arracha des mains de la jeune femme avant de la jeter à travers la chambre. Puis il se jeta sur elle, la plaqua au sol. Elena ne pouvait plus rien faire, elle était à la merci du bot. Elle sentit sa fin approcher lorsque soudain, le bot fut projeté contre le mur situé derrière elle.

Elena se redressa et vit sur le pallier, Jack, le bras droit tendu vers eux, la paume de la main ouverte.

—Jack... fit la jeune femme, heureuse de le voir.

—Écarte-toi, lui ordonna-t-il, en entrant dans la chambre.

L'ingénieure s'exécuta pendant que le bot, se releva pour tenter une autre attaque.

—Non ! lui hurla le paranormal en le plaquant contre le mur, via ses pouvoirs, l'empêchant de bouger.

Le bot tenta de bouger le bras dans lequel il tenait toujours le couteau, avant que Jack le lui arracha.

—Je suis bien plus puissant que toi. Lui dit Jack, s'adressant au Chaperon rouge. Je peux t'anéantir par ma simple volonté. Si je t'ai enfilé à ce bot, c'est parce que j'ai besoin de toi. Si tu ne m'es d'aucune utilité, je t'arracherait de ce corps mécanique et je te ramènerai là d'où tu viens.

Le bot arrêta de lutter. Probablement le manteau avait-il compris qu'il ne servait à rien de lutter contre les pouvoirs de son adversaire. Comme il venait lui-même de lui dire, il était bien plus puissant que lui.

Jack, sentant que le chaperon maudit avait arrêté de résister, le libéra de son emprise.

—Qu'en dis-tu ? lui demanda-t-il.

Le bot s'agenouilla devant le paranormal.

Face à cette scène, Jack jeta un rapide regard à son amie tout en lui adressant un léger sourire. Puis il s'avança de deux pas en direction du bot avant de s'agenouiller à son tour afin d'être sûr qu'il allait entendre ce qu'il s'apprêtait à lui dire.

—Avec moi, tu peux faire partie de quelque chose de plus grand. Tu veux tuer ? Crois moi, tu en aura l'occasion. Mais essaie de t'en prendre à mes amis et tu le regretteras. Essaie encore une seule fois de t'en prendre à l'un d'entre-eux et je te détruirai.

Lorage se releva avant de reprendre.

—Maintenant, relève-toi.

Le bot se redressa et resta en position debout, fixe, devant les deux amis.

Elena regardait la scène. Encore une fois, son ami venait de faire la preuve de son immense pouvoir. Il venait de faire plier le chaperon maudit à sa volonté.

—Je vais le raccompagner dans la vitrine, fit Jack. Une fois là-bas, je retirerai le chaperon. Nous lui mettrons que lorsque nous aurons besoin de lui. Et je veux que Wilson soit là demain... Il faut qu'il voit notre nouvel arme.

—Une arme qui a failli me tuer, lui rappela Elena.

—Ça ne se reproduira plus. Je te le promet.

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