Les unités une, deux et trois de la force d'intervention dalkienne, arrivèrent devant ce qui semblait être une petite entrée secondaire. Une porte à peine plus grande qu'une porte d'entrée d'une maison.

—Ok, fit Zack en faisant signe au autres de s'arrêter. On entrera par-là. Unités deux et trois, vous contournez l'usine et attendez, de l'autre côté. A mon ordre, vous sortez les lance-roquettes, compris ?

Les chefs d'escouades hochèrent la tête et invitèrent leurs escouades respectives à les suivre.

—Très bien, fit Zack en se tournant vers son équipe. On s'approche le plus possible de l'entrée, on attends que les unités deux et trois soient en position et ce sera à nous de jouer.

Quelques minutes plus tard, les équipes deux et trois furent en position. Zack leur donna l'ordre à eux et aux unités quatre et cinq de tirer les roquettes.

Les chefs des quatre unités donnèrent l'ordre de tirer au lance-roquette sur l'usine. Aucune cible précise n'étaient désignée. Le but était de faire sortir les bots. Ainsi, des soldats armèrent leur lanceur et tirèrent sur les murs de l'enceinte. Ce qui déclencha l'alarme. Après quoi, les unités deux et trois se replièrent un peu plus dans les bois, pendant que les blindés arrivèrent en renfort.

***

Pendant ce temps, dans l'usine, Jack qui avait été surpris par les explosions, se précipita pour retrouver Elena.

—Je rêve ou on vient de tirer des roquettes sur nos murs ?!

—Je... je comprend pas, répondit Elena. Comment c'est possible ? Je croyais que personne ne pouvais nous retrouver...

—Pas le temps de réfléchir à ça. On envoie tous les bots au combat, ordonna le paranormal avant de s'adresser à CyberStone. Toi tu emmènes Elena en sécurité.

—Mais... Fit Stone avant d'être interrompu.

—Tu emmènes Elena au hangar, vous prenez une navette et vous fuyez ! Est-ce que c'est clair ?!

—Très clair, répondit le cyborg qui aurait préféré prendre part aux combats.

—Et toi ? demanda Elena à son ami.

—Je vais mener les bots au combat. Je me débrouillerais pour vous rejoindre.

***

Quelques minutes plus tard, près de cinq-cent bots LB-01 sortirent de l'enceinte. Les forces dalkiennes ouvrirent le feu. Là encore, les bots ne faisaient pas le poids face à des soldats entraînés. C'était presque trop facile pour les dalkiens.

—"Les bots sortent de l'usine !" fit le chef de l'escouade deux, par radio.

—Bien reçu unité deux. On entre dans l'usine, répondit Zack avant de s'adresser à son unité. On y va !

L'unité une, entra, comme convenu, dans l'usine. La première chose qui les frappa était l'apparence de l'intérieur de l'usine. La couleur dominante était le blanc. Ce qui évoquait plus un hôpital qu'une usine. Même si la plupart des usines high tech d'Utopia optaient de plus en plus pour ce genre de couleurs. La seconde chose qui les marqua était le fait qu'elle semblait déserte. Alors qu'ils s'attendaient à tomber sur quelques bots et des employés à la solde de Jack, il n'y avait personne.

—Je pige pas, fit Zack. Pourquoi il n'y a personne ? Vous n'allez pas me dire que Jack à lancé toutes ses troupes dehors, si ? Si c'est le cas, ça va nous faciliter encore plus la tâche. Et... où sont les employés ?

—J'en sais rien, lui répondit sa sœur. Peut-être qu'il n'y a jamais eu personne d'autre que Jack tout compte fait. Peut-être que la fabrique est entièrement automatisée.

—En tout cas on ne va pas s'en plaindre, lança Dwayne.

—Ok, on avance, dit Zack. Et on reste prudents.

Naturia le devança.

—Ça ne vous dérange pas si j'ouvre la marche ? Je peux arrêter les balles.

Zack jeta un regard rapide sur Olympe et Dwayne avant de répondre à l'Elfe.

—Euh... Oui, vous avez raison, c'est plus sûr. Bah allez-y, je vous en prie.

Naturia lui lança un léger sourire avant d'avancer.

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent à un couloir qui donnait sur plusieurs pièces. Zack fit signe à ses hommes de s'arrêter.

—On va fouiller ces pièces. Peut-être apprendra-t-on des choses sur Jack et ses complices. Jack n'a sûrement pas agis seul et il faut qu'on sache qui est dans le coup. On se sépare en petits groupes et on fouille tout ça.

—Bien chef, firent certains soldats.

—Et surtout, ne baissez pas la garde.

Zack, sa sœur, Dwayne et Naturia, entrèrent dans l'une des pièces qui ressemblait à une salle de travail. Une salle dans laquelle, visiblement, on travaillait sur la conception de machines de guerre, comme l'attestait la présence de dessins et de plans. Certains plans montraient des bots assez ambitieux, certains grands de deux mètres si on en croyait l'échelle, dotés d'une armure renforcée. Un autre dessin représentait un bot plus petit avec une apparence plus humaine. Mais ce qui bouleversa le plus l'unité fut cette étrange photo. Étrange par le fait que la personne qui y était représentée leur était familière.

—Attendez... Mais c'est Elena ?! s'exclama Zack.

—Elena ? La fille qui était avec nous pendant la guerre ? Demanda Olympe en prenant la photo. Ouais... C'est elle.

—Oh putain, la connasse, fit Dwayne. J'y crois pas.

—Eh bah ça explique pourquoi ça fait des années qu'on ne la pas revue, fit Zack. Et ce sont ses bots qu'on combat...

—Elle a proposé à notre gouvernement d'équiper l'armée avec des unités robotiques, ajouta Olympe. Le gouvernement a refusé, disant que ça n'était pas fiable. Jack est sans doute allé la voir et lui a offert la concrétisation de son projet sur un plateau d'argent.

—Ouais, fit Dwayne. Bah c'est pas pour dire, mais là le plateau, il est plutôt en or.

Zack, Olympe et Naturia braquèrent leur regard sur lui.

Ils n'arrivaient pas à comprendre comment il arrivait à rester décontracté en toutes circonstances.

—J'ai rien dit, reprit-il.

—Bon... En tout cas, compléta Zack. On sait qui a conçu ces machines. Reste à savoir à qui appartient cette usine... Même si il est fort probable qu'elle appartient aux Industries Technobot, vu que l'île appartient à Wilson.

Zack, Dwayne, Olympe et Naturia entrèrent dans une autre pièce, plus petite, qui semblait être une chambre.

—Bordel, c'est quoi ça ? se demanda Dwayne. Rien à voir avec le reste du bâtiment.

—On dirait une chambre, lui répondit Zack en voyant le lit.

—C'est celle de Jack, ajouta Olympe.

—Qu'est-ce qui te fait croire ça ? lui demanda son frère.

La jeune femme prit le sac à dos qui était posé au pied du lit.

—Ce sac... C'est celui qu'il avait lorsqu'il est revenu chez moi, il y a sept ans.

—Et celui qu'il avait lorsqu'il était chez moi, compléta Naturia.

—Ok, dit Zack. Alors on fouille la chambre et on voit ce qu'on peut en tirer.

Quelques dizaines de secondes plus tard, Dwayne ouvrit un tiroir et y trouva un carnet d'apparence assez ancienne. Il le feuilleta et pu y lire des informations sur les épées magiques dont Naturia et Zack parlaient quelques temps avant.

—Eh regardez ! fit-il. J'ai trouvé un carnet où il parle des épées magiques.

Naturia s'avança vers lui et lui demanda de lui passer le carnet. Elle tourna rapidement les pages.

—C'est le carnet de son père.

—Le père de Jack ? demanda Olympe.

—Oui. Ce carnet renferme des informations sur les épées magiques et les origines de Jack.

—Alors on le prend, fit Zack. On le ramènera à Seed pour voir ce qu'on peut en tirer. Même si on parvient à éliminer Jack aujourd'hui... Il pourra nous révéler l'emplacement de la deuxième épée.

—Je ne crois pas, fit Naturia. Auquel cas Jack l'aurait déjà retrouvé depuis longtemps.

—C'est pas faux. Mais bon... On le prend quand-même.

Naturia tendit le carnet à Zack qui le rangea dans son sac, puis elle s'avança vers les fenêtres. Pendant qu'Olympe fouillait le sac à dos de Jack sans rien trouver de significatif. L'Elfe était figée devant les fenêtres, bien que les stores de celles-ci étaient fermés.

—Olympe, fit Dwayne, avant de lui désigner l'Elfe du menton.

La jeune dalkienne se dirigea vers elle tout en essayant de comprendre ce qu'elle faisait.

—Tout va bien ? lui demanda-t-elle.

—Il est ici.

Sur ces paroles, Zack et Dwayne se tournèrent vers elle, paniqués.

—Pas dans ce bâtiment. Mais il n'est pas loin, compéta-t-elle.

—Et ça veut dire quoi "pas loin" ? Demanda Zack.

Naturia se concentra. Elle essaya de connaître un peu mieux la position de Jack. Le silence régnait dans la chambre.

—"Commandant... On a perdu le contact avec l'unité trois", fit le chef de l'escouade deux par radio.

—Quoi ?! Comment c'est possible, ça ?! Demanda Zack.

—"J'en sais rien. Ils ne répondent plus chef. On se dirige vers leur dernière position."

—Dites leur de se replier vers nous, dit Naturia.

—Quoi ? Mais c'est du délire...

—L'unité trois est tombée sur Jack.

—Qu'est-ce que vous en savez ? demanda Dwayne.

—Parce que les bots n'auraient jamais réussi à vaincre vos hommes aussi rapidement.

Zack réfléchit quelques secondes avant d'écouter Naturia.

—Négatif unité deux... Je vous ordonne de vous replier sur notre position...

Le chef de l'unité deux ne donna aucune réponse.

—Unité deux, vous me recevez ? Sergent Tanis ?! Putain c'est pas vrai !

Zack tapota son communicateur avant de se rendre compte qu'il fonctionnait très bien. Soudain, le sergent Tanis reprit contact. La fréquence était brouillée, mais Zack pouvait très clairement entre des coups de feu.

—"zzzt ahh. C'est un zzziège, il est partout !

—Tanis, vous me recevez ?! Qu'est-ce qui se passe ?!

—"Il a tué zzzt sergent !" hurla un autre soldat de l'unité deux. "On se replzzzt vers arrgzzt !".

Zack comprit que l'unité deux venait d'être décimée. Et qu'il était très probablement arrivé la même chose à l'unité trois. Il jeta son regard sur Naturia.

—Dîtes aux reste de vos hommes de nous rejoindre ici, fit-elle. Ou ils subiront tous le même sort.

Zack, paniqué, fit ce que l'Elfe lui demanda de faire.

—Unité quatre et cinq, vous me recevez ?

—"Oui" répondit le chef de l'unité cinq.

—"Affirmatif" lança celui de l'unité quatre.

—Je veux que vous vous repliez sur ma position. C'est un ordre.

Les deux chefs d'escouade s'exécutèrent. Après avoir transmis ses ordres, Zack resta les yeux dans le vide.

—Leurs fusils étaient en automatique, fit-il. Tanis disait "il est partout". Il n'y avait qu'une cible. Putain contre quoi on se bat exactement ?!

Naturia s'avança vers lui et posa sa main sur son épaule.

—Je suis désolée. Mais on peut encore arrêter Jack. C'est pour ça que je suis venue.

—Le temps que les unités quatre et cinq reviennent, reprit Zack. On va installer des charges explosives là où sont produits ces foutus bots.

—Alors on a plus qu'à trouver la chaîne d'assemblage, fit Olympe.

—On ne perd pas de temps, on se magne !

Lorsque Zack, Olympe, Dwayne et Naturia sortirent de la chambre, ils virent à quelques mètres d'eux, trois cadavres étendus au sol. Il venait d'y avoir un combat et ils n'avaient rien entendus. Ils épaulèrent leurs armes et balayèrent le couloir du regard. Il s'agissait de cadavres de soldats dalkiens.

—Putain ! Merde ! Fit Zack. Il est là !

—Non, le corrigea Naturia. Ce n'est pas Jack. C'est quelque chose d'autre.

—Quoi ? demanda Olympe.

—"Chef", fit un soldat de l'unité une par radio, "on est attaqués par un robot".

—Un seul ? Demanda Zack.

—"Il est rapide ! Et porte une espèce de cape rouge à capuche !".

—Un manteau rouge à capuche ?! Putain, qu'est-ce que c'est que ça encore ?! demanda Zack.

—Le chaperon rouge, répondit l'Elfe. Je ne savais pas qu'il pouvait prendre le contrôle d'un robot.

—Le... je te demande pardon ?! fit Dwayne. J'ai bien entendu "Chaperon rouge" ?

—Oui.

—Comme dans les histoires pour enfants ? questionna Olympe.

—Non. Celui-ci est maudit et transforme n'importe qui... ou en l'occurrence n'importe quoi l'enfilant, en monstre sanguinaire.

—Génial... un deuxième Jack, fit Dwayne.

—Naturia, dit Zack. Allez secourir nos hommes. Nous, on se charge d'aller poser les charges.

La jeune Elfe fit un signe de tête à l'agent McNamara avant d'aller aider le reste de l'unité une.

—Nous on file poser les charges, fit Zack à sa sœur et à son ami.

Ils trouvèrent la chaîne de montage quelques minutes plus tard et commencèrent à installer les charges. Ils n'en avaient que dix. Ils devaient donc les placer avec parcimonie, à des endroits clés. Zack et sa soeur prirent avec eux trois charges, laissant les quatre dernière à Dwayne.

Tous les trois, étaient impressionnés par la taille de cette usine. Elle était gigantesque et ne comprenaient pas comment elle avait pu échapper aux radars pendant des années.

—J'ai placé toutes mes charges ! cria Olympe.

—Moi aussi ! répondit Dwayne quelques secondes plus tard.

—Et moi encore une... dit Zack tout bas à lui-même, juste avant que quelque chose ne l'agrippe et le pousse au sol.

—Putain... fit Zack effectuant une roulade et en braquant son arme, tout en restant au sol, vers l'endroit d'où il venait d'être projeté.

Mais il n'y avait personne. Le dalkien se releva et contacta Olympe et Dwayne par radio.

—Les gars... On est pas seuls.

Le jeune homme entendit du bruit derrière lui. Lorsqu'il se tourna, il vit ce fameux robot vêtu d'une cape rouge. Il s'agissait de Gary. Zack n'eut pas le temps d'ouvrir le feu que le robot lui donna un coup de pied dans le buste, l'envoyant valser avant de retomber au sol. Après quoi le robot sortit une lame et porta un coup au jeune homme qui l'arrêta avec son fusil.

—Zack ! Cria sa sœur, qui assista à la scène.

La jeune femme pointa son fusil sur le bot avant de le mitrailler.

Gary se prit quatre balles mais réussit à se mettre à couvert, laissant le temps à Zack de se relever et d'épauler son fusil. Lorsque le robot rejaillit pour tenter une nouvelle attaque. L'entité du chaperon rouge n'avait pas repéré la présence de Dwayne qui arrive derrière lui et qui le mitrailla à son tour. Au même moment, Naturia arriva avec le reste de l'unité une et utilisa ses pouvoirs pour retirer le chaperon du bot. Gary s'écroula au sol.

Zack, Olympe et Dwayne s'approchèrent du robot.

—Il est... désactivé ? demanda Olympe.

—Apparemment, répondit son frère.

—Il n'a jamais été actif, corrigea Naturia. C'est le chaperon qui le contrôlait. Sans lui, ça n'est qu'une coquille vide.

—Ouais bah... commença Zack avant de sortir son pistolet pour coller une balle en pleine tête du bot. Maintenant on est sûr qu'il ne se relèvera plus.

—"Chef !", fit le leader de l'unité quatre, on ne peut pas entrer dans l'usine. Les bots protègent l'entrée !"

—Compris unité quatre. On a placé les charges... On arrive en renfort !