Chapitre 9
L’esprit dans les vapes et le crâne au bord de l’explosion, Léo peine à émerger des profondeurs du sommeil. Ses muscles sont tellement courbaturés qu’il en grince des dents lorsqu’il essaie de lever le bras pour se frotter les yeux. Bordel, mais qu’est-ce qu’il a foutu hier ? Réfléchir le fait souffrir et il grogne des soupirs étouffés. Pour arranger les choses, il se trouve apparemment allongé sur le sol, avec un tout petit bout de couverture tirée sur lui. Le brouillard épais qui règne dans sa tête brouille la majeure partie de ses souvenirs de la veille. Mais vu l’état pâteux de sa bouche, il ne fait aucun doute qu’il s’est bourré la gueule. Pourquoi et comment… ? C’est le trou noir absolu, tout s’arrête à leur arrivée au village et la crise de panique de Kai. Il glisse une main dans ses cheveux pour les écarter de son visage en fronçant le nez. Pourquoi a-t-il l’impression de rater un détail important ? La connasse au bar lui revient et le fait grimacer de plus belle. Il n’a quand même pas été drogué par cette pouffe ? Non… Étrangement, il est convaincu que ce n’est pas le cas.
L’image d’un bras livide se posant sur son épaule resurgit et il se redresse brusquement avec horreur. C’est bien pire qu’une stupide serveuse qui l'aurait drogué ! Kai s’est carrément volatilisé et il a laissé ce type dément le balader comme un con sans même en tirer une seule réponse ! Il grimace en s’efforçant de rassembler les fragments en lambeau dans sa tête. Mauvaise idée, car d’un, cela lui donne encore plus mal au crâne, et de deux, le souvenir du sourire de tarer de Kano fait remonter une vague de colère incontrôlable. Putain, il espère qu’il est dans ce fichu lit pour qu’il puisse lui pulvériser la gueule ! Ignorant la douleur fulgurante qui lui traverse le cerveau, Léo se hisse gauchement sur le matelas avec l’intention d’arracher les draps. Au moment où sa main s’empare du revers du tissu, il se fige brusquement. Il s’attendait à trouver Kano en train de dormir telle une étoile de mer peu gracieuse, voire éventuellement un lit vide… Mais pas à y trouver Kai… Ses cheveux noirs, parsemés de blanc, couvrent la moitié de son visage endormi, mais c’est bien lui, aucun doute. Sa colère retombe aussitôt pour laisser place à de l’incrédulité.
Par crainte de le réveiller, Léo s’assied sur le rebord du lit pour analyser la situation. Clairement, il se sent dépassé. Il a tellement de questions qui restent sans réponse… Mais il est également fasciné par ce qu’il voit. Kai semble dormir à poing fermé avec la couverture enroulée entre ses bras et ses jambes tel un polochon improvisé. Tout en glissant un regard curieux sur ses traits assoupis, Léo a un instant de confusion en distinguant des démarcations plus claires sur son visage. Le même genre de marque couvre par ailleurs ses avant-bras dénudés. Captivé, il se penche un peu plus près pour pouvoir admirer cette découverte. Inconsciemment, il glisse un doigt sur les contours d’une marque un peu plus large sur son poignet. Il arrête son geste lorsqu’il s’en rend compte et se rétracte aussitôt. Le tube de fond de teint dans la salle de bains lui revient alors vaguement à l’esprit. Un sourire se dessine sur ses lèvres, même avec son cerveau à moitié engourdi, une première pièce du puzzle vient de s’emboiter. Il commence même à se demander si la crise de panique ne serait pas à cause de ça justement… Une lueur d’espoir émerge en lui, toute petite. Si c’est vraiment ça la raison, alors peut-être que tout n’est pas foutu ? Reste encore à découvrir l’implication de Kano dans tout ça. C’est une énigme à part entière…
Il s’installe contre l’appuie-tête du lit, et contemple silencieusement Kai en train de dormir et trouve presque dommage qu’il cache cette imperfection avec du maquillage. Sans faire trop de mouvement, Léo attrape son téléphone sur la commode à côté de lui pour y effectuer quelques recherches, mais se ravise au dernier moment. Le goût dégueulasse dans sa bouche s’impose un peu trop et il faut qu’il s’en débarrasse tout de suite. Il glisse doucement hors du lit et se rend dans la salle de bains pour se rafraîchir et ramasse au passage la trousse de Kai encore au sol. Jusqu’à présent, il n’avait encore jamais ressenti le besoin de protéger quelqu’un d’autre que sa sœur. Il est donc un peu surpris quand la possessivité qui l’avait envahie le premier jour en croisant le regard de Kai, lui revient avec une nouvelle facette.
Une fois débarrassé du résultat de ses déboires de la veille, il retourne s’installer sur le lit et pose un verre d’eau sur la tablette de nuit. Avant même qu’il n’ait le temps de commencer ses recherches sur son téléphone, un grognement endormi attire son attention. Il reste immobile et observe Kai grimacer en ouvrant un œil encore encroûté par le sommeil. Il ne peut cacher un petit sourire discret en croisant les iris ambrés épris d’une confusion profonde. Trois secondes suffirent pour que le visage de Kai se torde avec effroi. Voyant qu’il s’apprête à bondir hors du lit, Léo lui saisit le bras pour le retenir.
“Oh, non. Tu vas pas t’enfuir une nouvelle fois.” Affirme-t-il en se disant que cette tendance à lui agripper le bras devient une mauvaise habitude. Bref, ce n’est pas le moment pour contempler ce penchant maintenant ! “Si ça peut te rassurer, je ne t’ai pas touché.” Ajoute-t-il avec fausse certitude, car en vrai, ses souvenirs sont encore assez vagues. En posant ses yeux sur sa main autour du poignet de Kai, il s’empresse de préciser. “Enfin, pas de façon inappropriée… ” Maladresse, bonjour !
Kai semble se détendre brièvement jusqu’à ce que son regard se pose sur son bras nu. Léo comprend rapidement qu’une nouvelle crise de panique est sur le point d’éclater. Il voudrait pouvoir le rassurer et l’apaiser, mais ne sait pas comment l’exprimer de la bonne manière. Alors il opte une nouvelle fois pour la franchise, au moins ça, il sait faire. Que ce soit pour dire à quel point les gens le font chier, ou pour dire le fond de sa pensée. Alors, il répète les mots qu’il lui a déclarés la veille avant de le laisser seul dans cette chambre, dans l’espoir que cette fois-ci, ils parviennent à l’atteindre. “Tu me plais, Kai… Vraiment… ” Sa voix est presque suppliante, mais tendre et sincère. Léo ne décroche pas son regard un seul instant et peu voir le visage de Kai passer par une multitude d’émotions. La panique qui menaçait d’exploser se transforme en surprise avant de passer à l’incompréhension la plus totale.
“Je… comprends pas… Comment ?” Bégaye-t-il en lui rendant un regard perplexe au possible. Comme s’il venait de lui sortir le plus grand mensonge de la terre. Léo ferme les yeux en prenant une longue inspiration. Ça passe, ou ça casse… “J’en sais rien, franchement. Tu fais que me fuir et pourtant je continue à te trouver ce quelque chose que je n’arrive pas à expliquer. C’est pas juste physique, même si honnêtement, je suis captivé à en perdre la raison.” Il redresse son regard sur Kai, prêt à se faire remballer. Il a l’air toujours un peu décontenancé, mais reste cloué sur place. Léo n’a aucune idée s’il s’agit d’une bonne chose ou non… Mais il peut voir les incertitudes défiler dans ses yeux effarés. Le silence se prolonge, lourd et pesant.
Kai finit par sortir de sa paralysie et ouvre la bouche avec hésitation. “Je… euhm… Ne sais pas quoi dire… ” Avoue-t-il en se passant une main nerveusement sur le front. Au moins, c’est un début, songe Léo, un peu déçu quand même par la réponse peu éclairante qu’il vient d’obtenir en déballant ce qu’il avait sur le cœur. Toutefois, c’est mieux que de le voir flipper, ou l’entendre lui aboyer, d’aller se faire voir. Cependant, les questions flottent encore dans son esprit et il est un peu indécis quant à ce qu’il peut demander. C’est peu probable que tout ne soit qu’un mauvais rêve dû à l’alcool ou autre substance qu’il aurait avalé la veille, mais quand même… C’est un peu insensé ce qui est arrivé, non ? S’il a inventé Kano de toutes pièces, il risque de se faire passer pour un con, et ce n’est pas vraiment le bon moment pour ça. En revanche, il y a une question qu’il peut déjà éliminer de la liste. “Hier… Tu as fait une crise de panique, parce que tu ne voulais pas que je voie les marques sur ta peau ?”
Tout en détournant le regard, Kai hoche la tête. “Je ne savais pas très bien comment tu réagirais.” Murmure-t-il gêné. Léo retient un sourire victorieux de justesse et tente de garder son calme. Cela ne confirme rien du tout ! Juste qu’il complexe vraiment fortement sur sa condition… Pas besoin de se faire un film.
“Je crois que je peux comprendre… Tu te souviens de ce qui s’est passé hier ?” Tente-t-il pour découvrir ce qui s’est déroulé après qu’il a quitté la chambre, et surtout tâter le terrain au sujet de Kano.
Kai se raidit à la question. “Pas vraiment… Je pense que j’ai perdu connaissance peu de temps après que tu sois parti.” Il marque un temps de pose avant de reprendre la parole. “J’ai fait quelque chose de bizarre hier ?”
Léo grimace, il n’en a aucune idée… Le mystère s'épaissit à son grand dépit. “Je pense pas, non… Enfin, j’en sais rien… ” Avoue-t-il en soupirant. Remarquant qu’il a encore le poignet de Kai enfermé dans sa main, il le relâche doucement. “Je suis un peu perdu, en vrai.” Ajoute-t-il, consterné de ne pas arriver à comprendre. Il observe Kai se lever pour commencer à faire les cent pas devant lui, comme s’il avait la peur aux trousses… OK, il y a un truc qu’il ne lui dit pas, c’est évident. Après lui avoir laissé terminer son cinquième va-et-vient, il se lève à son tour et lui saisit une nouvelle fois le bras. Bon sang, il faut absolument qu’il arrête avec ce réflexe ! Mais c’est plus fort que lui. Il fait pivoter Kai, et le regarde intensément.
“À force de tourner en rond comme ça, tu vas me rendre fou. On va pas y passer la journée, t’as quelque chose qui te fait flipper, et j’aimerais vraiment que tu m’expliques de quoi il s’agit.” Les mots sortent avec un peu plus d’amertume qu’il ne le souhaite, mais sa patience commence à s’épuiser de minute en minute. Kai lui lance un regard surpris et hésitant.
“Je… Je suis pas sûr que tu comprennes, c’est trop compliqué, même moi, j’ai du mal… ”
Léo essaie de prendre sur lui, mais le mal de crâne combiné à l’incompréhension le pousse à bout. Il s’emporte malgré lui. “Si tu m’expliques rien, c’est certain que je risque pas de comprendre grand-chose ! Merde, depuis hier, je m’efforce de te faire comprendre à quel point tu me plais, et tu me sors que c’est trop compliqué à expliquer ? J’ai passé une journée de dingue hier ! Alors c’est bon, arrête de tourner autour du pot et déballe ton sac !”
Un peu trop fort ? Peut-être bien oui, mais toujours est-il que cela fait réagir Kai, qui démarre au trois-quarts de tour.
“Comment je peux te plaire alors que je ressemble à une vache avec toutes ces marques ! T’as pas idée de ce que j’endure !”
“J’en ai rien à battre que tu penses ressembler à une vache, tu me plais putain ! Tu me donnes même pas l’occasion de te connaître, Kai ! Je demande que ça ! Si tu ne me dis pas ce qui t’affecte tant, je peux pas partager le poids que tu portes sur tes épaules !”
Kai lui assène un regard noir, empli de colère et de reproches.
“Qu’est-ce qui te dit que j’ai envie de le partager ?! T’en fait toujours qu’à ta tête sans te soucier des autres ! T’es qu’un égoïste, Léo !”
Léo le relâche, comme brûlé à vif. Les mots l’ont heurté au point de le galvaniser et il peut entendre son cœur crier à quel point il se sent meurtri. Il baisse le visage, assombri par un sourire pitoyable. Dire qu’il y avait vraiment cru, l’espace d’un instant. Kai part s’asseoir sur le rebord du lit et enfouit son visage dans ses mains. Léo le regarde, sans réellement le voir, tellement il peine à se remettre de ce qu’il vient d’entendre. Comment a-t-il pu se laisser à croire qu’il avait une chance ? Bon sang, ils ne se connaissent que depuis quelques jours… Alors pourquoi est-ce que ça le touche autant ? Il s’est lamentablement trompé sur toute la ligne. Sa main tremble lorsqu’il balaie ses cheveux en arrière et il ferme les yeux pour contrôler les émotions qui l’assaillent. Le pire, c’est qu’il ne peut même pas totalement lui en vouloir… C’est vrai qu’il n’en fait qu’à sa tête… Mais c’est faux qu’il ne se soucie pas de lui. Il ne peut pas être sérieux en disant ça… C’est vraiment l’impression qu’il donne ? Il ne veut pas y croire. C’est sur le coup de la colère, c’est forcément ça… Il le faut, car Léo n’a pas encore envie d’abandonner. Même si intérieurement, il sait que c’est par pure obstination. Il ravale sa fierté et s'accroupit en face de Kai. De toute façon, il n’a rien à perdre, alors autant essayer de passer outre la colère et la douleur.
“Kai… T’es pas obligé de souffrir seul, sans jamais en parler à personne. J’ai conscience que je suis pas le plus avenant, et que j’ai parfois tendance à m’obstiner pour plein de choses. Mais je suis sincère, quand je te dis que j’aimerais vraiment te comprendre.” Cette fois-ci, il a moins d’hésitation à poser ses mains sur ses genoux. C’est stupide, mais il espère que ce contact rassure Kai sur ses intentions. Ce dernier fait glisser ses mains de son visage et le regarde avec découragement. “C’est vraiment pas une bonne idée… ” Soupire-t-il.
“Alors quoi, tu veux tout garder pour toi, te noyer dans tes problèmes ?” Le raisonne Léo avec sérieux.
Un nouveau soupir s'échappe des lèvres de Kai. “Parfois, c'est mieux ainsi… ” N'importe quoi ! Léo mord sa joue pour ne pas ironiser la situation.
“Hmm, arrête-moi si je me trompe, mais tu bloques toute opportunité de vivre, par peur de dévoiler ce qui te ronge. À force de continuer comme ça, tu vas réellement finir par ne plus arriver à surmonter le poids de ton fardeau.” Il se laisse retomber en tailleur au sol avant de poursuivre. “Hier, j’ai cru que tu te foutais de ma gueule, tu sais ? T’as disparu de la pièce et un type qui te ressemble bien trop s’est pointé au bar. J’ai bien cru que je devenais dingue, et je continue à me demander si j’ai pas tout inventé.” Les yeux exorbités de Kai le font brusquement douter. Il a tout rêvé, n’est-ce pas ? Et il vient de balancer le peu de crédibilité qu’il avait par la fenêtre… Bravo.
“Comment ça, un mec qui me ressemble ?” Bredouille Kai avec une pointe de panique dans la voix. Okay, peut-être qu’il n’a pas tout imaginé s’il réagit de la sorte… Mais ça veut probablement aussi dire, que ce qu’il cache, a un rapport avec Kano. Ce n’est pas sûr que ce soit une bonne nouvelle à vrai dire. Léo soupire, autant aller au bout maintenant qu’il a lancé le sujet. “C’était plutôt troublant, ouais… S’il avait pas eu un comportement si différent du tien, j’aurais cru que c’était toi. Enfin avec des yeux bleus, des cheveux blancs et une peau un peu trop pâle, quoi… ”
Si Kai avait été stupéfait quelques secondes plus tôt, ce n’est rien comparé à l’horreur qui étire ses traits à présent. C’est définitif, Léo est sûr que les évènements de la veille n’étaient pas simplement un coup de son imagination. “Désolé, mais je vais vraiment avoir besoin que tu m’expliques un minimum, qui est ce Kano ? Et qu’est-ce qui s’est passé hier ?” Son ton est ferme sans pour autant être agressif. Il lui faut juste des réponses avant qu’il ne devienne véritablement fou. Enfin, c'est peut-être déjà le cas, vu les scénarios invraisemblables qui commencent à se former dans sa tête. Il peut voir à quel point Kai est crispé et peine à trouver les mots. Mais il ne peut que le regarder avec une empathie mélangée à de l’impatience. S’il ne veut toujours pas lui parler, alors il ne le fera probablement jamais.
“Je… ne sais même pas par où commencer… ” Murmure Kai avec difficulté. Il semble tellement abattu que Léo sent la culpabilité pointer le bout de son nez au fond de lui. Alors, il resserre doucement ses mains sur ses genoux pour lui donner un peu de courage. “Hier encore, j'essayais de me convaincre qu’il n’était pas réel… Que je faisais des hallucinations et des crises de somnambulisme… ” Sa voix tremble sous l’émotion et il mord sa lèvre avant de poursuivre. “Je suis pas sûr de comprendre comment j’en suis venu à le voir et à l'entendre, mais je suis convaincu que c’est lié aux marques sur ma peau. Je ne supporte pas de les voir, et j’admets en faire un énorme complexe au point d’en devenir parano. Elles ont commencé à apparaître vers mes douze ans, juste après la mort de ma mère…. ” Il fait une pause pour déglutir péniblement et Léo se fait violence pour ne pas l’enlacer. Il n’ose pas s’imposer par peur de franchir un cap que Kai n’est pas encore prêt à passer, alors il le laisse poursuivre en lui accordant toute son attention.
“Cette maladie de peau me hante et me pourrit la vie, et je pense pas qu’elle soit naturelle. Enfin, je veux dire que mes symptômes ne sont pas tout à fait concordants avec la vraie Vitiligo. Kano a vraiment commencé à se manifester juste après que je te rencontre… Mais jusqu’à présent, je croyais qu’il ne vivait que dans mon esprit. Je craignais tellement d’être considéré comme un fou… Ça me terrorise qu’il puisse prendre le contrôle… ”
Léo n’y tient plus et se redresse pour saisir le visage de Kai entre ses mains. Il plonge son regard dans le sien avec une telle urgence, qu’il en est un peu déconcerté lui-même. Mais peu importe… Maintenant qu’il connaît la vérité, ou tout du moins une partie, hors de question qu’il le laisse souffrir seul dans son coin. Alors il fait passer toute l’intensité de ce qu’il ressent dans ces quelques mots. “Regarde-moi bien, Kai. T’es plus seul, d’accord ? Peu importe que tu sois possédé par un double au sourire de taré, que tu complexes sur ta peau, qu’on en vienne à devenir de simples amis ou plus. Tu pourras toujours t’appuyer sur moi. Quoi qu’il arrive.”
Des larmes coulent le long des joues de Kai, et Léo en perd ses moyens. Il l’attire contre lui sans réfléchir et l’enlace aussi fort qu’il peut. Son cœur bat à tout rompre dans sa poitrine, ses émotions débordent et il s’enivre de l’avoir dans ses bras. C’est fulgurant, effrayant, tellement nouveau et il craint de ne jamais pouvoir se rassasier de ce sentiment précieux.
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