Sous l'eau
La pression diminue, l'air se raréfie
Pourtant, mes yeux s'émerveillent devant un réel monde marin
Où les couleurs fluctuent en fonction de la lumière presque iréelle
Tanguante au dessus de ma tête
Les différentes espèces se côtoient dans un espace multidimensionnel
Où les règles me sont étrangères, tout comme certaines espèces
J'observe avec émoi ce joli balai
La surface est encore proche
Tout comme cet habitat,
pas si différent de moi
Le fond
Je touche le fond
Mes pieds peinent à rester collés à cette paroie rocheuse et sableuse
Pourtant je marche, tel sur la Lune, où ce qu'on m'en a raconté
Par petit pas d'abord, puis énormes - mais silencieux - bonds
J'évolue au ralenti, le temps semble s'étirer
Les plus petits êtres me frôlent et les algues marines semblent vouloir s'accrocher à mes jambes
J'ai de nouveau une terre et un ciel
Je suis chez moi
Creuvasse
Je descend encore, plus profond
Dans une faille aussi noire que l'espace
La pression est si forte que tout mon corps est pris de tremblements
Mes oreilles sifflent et ma vue se trouble
Pourtant je respire encore, par accoup, lentement, très lentement
Un mince filet d'air s'insinuant dans mes poumons
Un mince filet d'oxygène transporté dans l'eau
La faune et la flore semblent avoir disparues
Je suis dans le Néant
Et le Temps s'est arrêté
Autre-monde
Je descends toujours, même si je n'en ai pas la moindre sensation
Alors une lumière apparait, puis d'autres
Des centaines d'autres
Et ils me regardent de leur yeux, leurs corps tout transparents et lumineux
Eclairant juste leurs silhouettes étranges
fascinantes créatures tout droit sorties d'un rêve,
ou d'un lointain souvenir...
Les êtres qui hantent ces lieux me sont étrangers
Je ne suis pas chez moi, Où-suis-je ?
Dans cette obscurité pesante et dans ces eaux glaciales,
La vie a trouvé son chemin, où-est-ce le commencement ?
Réchauffée, je sens mon coeur battre
Du néant naît la Lumière
Et c'est cette lumière et cette sagesse étrangère que j'emporte avec moi,
une partie changée à jamais
Le monde à l'envers
Je descends toujours
Soudain, tout se Renverse
Le monde des abysses se termine
Et laisse place de nouveau à la chaleur et la lumière
A la vie que je connais
Il n'y a plus d'eau, plus d'espèces étranges
Je déboule sans transition dans un boulevard bruyant et plein de "vie"
Le monde m'apparait gris, le Soleil ne me réchauffe plus comme avant
Mais en moi brille une Lumière nouvelle,
qui jamais plus ne s'éteindra.
FIN