Elle
Mon train arrive avec 47 minutes de retard. Tous mes plans tombent à l'eau. J'avais listé les horaires des métros jusqu'à 24 minutes de retard. Je commence à paniquer, je n'avais pas prévu non plus ce stress, les gens autour de moi, qui m'empêchent de repérer la sortie. Ma valise est lourde et une des roues est cassée. Il est 19h47, j'ai faim, j'ai froid. J'essaie d'avancer en suivant le mouvement et quelques minutes plus tard je me retrouve dans un grand hall, les gens commencent à se disperser. J'y vois un peu plus clair. Je lève les yeux et vois enfin les panneaux d'indications. J'emprunte donc la sortie, qui me ménera au métro, qui me permettra de rejoindre enfin mon hôtel, mon lit.
Dehors, il commence à neiger. J'ai horreur de ça. Il fait froid, ça glisse. Bon c'est vrai des fois, c'est joli. A la montagne, en vacances. Quand tu peux rester au coin du feu et la regarder par la fenêtre. Pas quand je dois marcher avec une valise cassée et sachant que mon potentiel de chute sur la neige est de 10/10. Une fois, j'ai réussi à tenir quand même 9 secondes sans tomber. Je n'étais pas peu fière... Allez je me concentre, un pas, deux pas, trois pas... Ca l'air d'aller finalement. Quatre cinq, six... Tout va bien. Sept, huit, neuf... Dix, onze, douze... Je commence à avoir un peu trop confiance, mais je me dis si je ralentis, je perds le rythme, si j'accélère chute assurée. Je maintiens donc ma cadence. Je ne suis plus qu'à un mètre de la bouche d'entrée et .... Patatras, qui n'a pas vu la plaque d'égoût ?! Me voilà les fesses sur le sol, trempées, et les gens autour de moi. Des jeunes rigolent, j'entends des moqueries, mais aussi de la compassion. Un couple m'aide à me relever.
- Merci beaucoup !
- De rien, c'est normal ! Vous savez, c'est comme ça qu'on s'est rencontré tous les deux, j'étais tombé et elle m'a aidé à me relever. Le coup de foudre...
Bla bla bla, beurk. Je hais l'amour, je hais ma maladresse et je hais la neige...
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