Passion
C’était juste une nuit, juste le temps d’un songe
Que je voulais, plus que tout, passer avec lui.
Car il est tel un rêve dans lequel on plonge,
L’échappatoire indispensable à ma survie.
Durant longtemps, j’avais pensé à ce moment…
Nous nous retrouverions le soir, au crépuscule,
Il m’aurait attendu, seul, près du vestibule,
Moi, sa joueuse, lui, à jamais mon amant.
Là je me serais assise face à son corps,
Sur lequel, doucement, j’aurais posé mes mains,
Pour accomplir alors, le plus beau des accords.
Je me souviendrais de toutes nos fausses notes,
Des « erreurs » qui, sur la partition, dénotent.
Et dire que nous nous étions connus gamins…
Le touché délicat, la splendide harmonie,
Nous conduirais alors à la parfaite osmose.
Pour concevoir la somptueuse symphonie.
Puis, nous arriverions à la fin du morceau,
Le plus ravissant selon moi que l’on compose
Je me lèverais, mélancolique, laissant loin derrière mon amant : mon beau piano.
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