CONCILIATION.
Un soir de septembre, en rentrant du travail, comme à son habitude, la mère de famille se rend au courrier. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une convocation pour une médiation judiciaire à la demande du voisin.
Elle se doutait bien que rien n’était fini. Ce n’est pas parce que nous ne voyons plus le problème qu’il n’existe plus.
Les regards pourtant en disaient long. A chaque fois que l’un voyait l’autre, les visages se durcissaient, les regards devenaient agressifs, provocants. Ni l’un, ni l’autre ne baissait les yeux.
Les amis de la famille, envoyaient des demandes de participation à des émissions « conflits de voisinage, venez témoigner ». C’était devenu le sujet de discussion principal. Chacun à sa manière tentait de soutenir la famille, de réduire les tensions et d’en rire.
La mère de famille ne se reconnaissait plus. Elle, qui trouvait toujours des arguments pour éviter que la haine entre les hommes ne s’installe. Sa foi en l’être humain s’affaiblissait, elle en était venue à détester l’Autre, a haïr ce que l’être humain faisait de son humanité. A croire que l’homme dans toute sa mansuétude venait à disparaitre. Son seul Salut semblait être l’écriture, la lecture des mots d’inconnus doués de bienveillance, sans préjugé ni jugement.
Pour ajouter à cet accaparement, il fallait bien que le pays soit à nouveau plongé dans un confinement, une restriction de tous les loisirs, les échappatoires à cette triste réalité, tout était confisqué.
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