18 janvier - 17 heures

2 minutes de lecture

" Ma chère Gabrielle, là je ne te comprends pas."

L'homme souriait, satisfait. Son sourire était ironique et il s'accordait à merveille avec ses yeux clairs, plissés d'amusement.

" André, de quoi m'accuses-tu encore ?"

Gabrielle du Plessis tendit les mains devant la cheminée ; le feu qui y brûlait, réchauffait ses doigts glacés par l'hiver.

" Mais de rien, très chère. De rien."

André Laroche s'étira et contempla la femme qui jouait les ingénues. Cela le ravissait.

Il attendait, patient, qu'elle s'expliquât enfin.

Il n'attendit pas longtemps.

" J'ai besoin d'un soutien, avoua la cocotte.

- Tu as encore fait des folies ? A combien cela s'élève cette fois ?

- Ce n'est pas ça.

- Ton prince russe ne peut pas t'aider ? Un battement de cils et Sernine te payera toutes les factures de couturière que tu peux avoir.

- Ce n'est pas ça, te dis-je et le prince Sernine n'est pas là."

Laroche se leva et s'approcha de la femme. Il posa ses mains sur ses épaules et lui sourit.

" Tu n'es pas en train de me dire que tu n'as que moi comme ami ?! Allons Gabrielle ! Ton lit est ton carnet d'adresse. Il n'y a vraiment que moi ?"

Gabrielle du Plessis fronça le nez et réussit à garder son calme. La gifle qu'elle s'apprêtait à donner à ce malapris ne partit pas.

" Oui, je le crains.

- C'est trop fort ça ! Je suis flatté. Si si, je veux bien l'admettre. Flatté !"

Gabrielle haussa les épaules et s'énerva.

" Puisque tu ne fais que te moquer de moi, je m'en vais."

Il la retint d'une pression de ses mains.

" Non, reste et explique-moi ton problème. Je me sens bon prince aujourd'hui. Dis-moi !"

Gabrielle le regarda dans les yeux, elle accepta l'accord tacite.

A sa manière !

" Je suis venue te voir, André, car je te sais homme du monde.

- Ah ! Doublement flatté !"

Gabrielle caressa du bout de ses doigts la joue de Laroche.

" Homme du monde et cultivé. Capable de finesse et de sensibilité.

- Mhmmm. Gabrielle, tu me combles."

La cocotte se dressa sur la pointe de ses pieds et embrassa André sur le coin de ses lèvres.

" Et fin lettré. Ta bibliothèque et ton cercle de relation comptent de nombreux poètes.

- Où veux-tu en venir ? Tu souhaites un poète dans ton lit ? Je suis navré de ne pas pouvoir te présenter Apollinaire, l'homme est trop sérieux.

- Il me faut un haïku."

André Laroche fut si surpris qu'il mit quelques secondes à se reprendre. Il éclata de rire et contempla Gabrielle bien en face.

" Un haïku ? Moi ?

- Ou de la part de tes amis. Je dois en écrire chaque jour et je ne suis pas...capable...

- Ma pauvre chérie.

- André, c'est sérieux !

- Je n'en doute pas."

Lentement, doucement, André Laroche appuya sur les épaules de la cocotte pour la forcer à se mettre à genoux devant lui.

" Jusqu'où es-tu prête à aller pour avoir ton haïku ?

- Jusqu'au bout. Mon cher André."

Gabrielle, à genoux, glissa ses doigts sur l'entrejambe d'André Laroche, ravie de sentir durcir un sexe d'une belle taille sous ses caresses.

Elle cessa et releva la tête en souriant, taquine à souhait.

"Encore faut-il que le haïku en vaille la peine, mon cher André.

- Il la vaudra !"

De ses doigts habiles, la cocotte défit la braguette et exhiba la bite du riche industriel.

Ensuite, de sa bouche, non moins habile, elle s'en chargea.

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