1er février - 14 heures
La cour servant aux manoeuvres de la Légion étrangère était quasiment vide. Quelques soldats attendaient le début des exercices et s'ennuyaient fermement.
Puis leurs regards s'illuminèrent lorsque parut une femme joliment habillée. Robe de velours noir avec des carreaux rouges.
Gabrielle du Plessis fit une entrée remarquée dans le mess des officiers.
Ces messieurs jouaient aux cartes en digérant leur déjeuner.
L'un d'eux l'aperçut et se leva, le front soucieux.
" Gabriella ? Un problème ?"
Gabrielle s'approcha de l'officier et posa ses mains sur son bras.
" Un terrible problème qui nécessite votre aide.
- Maintenant querida ?
- Si, señor.
- Bueno. Je viens."
Devant ses collègues amusés, Don Luis Perenna s'excusa. Le devoir l'appelait.
Manifestement, tout le monde se doutait de ce que le devoir signifiait exactement.
Gabrielle du Plessis se retrouva fougueusement embrassée dans le bureau du capitaine. Don Luis Perenna l'épingla contre le mur.
" Devant mes camarades. Tu ne pouvais pas m'attendre ici ?, souffla le légionnaire.
- C'est plus drôle comme ça, non ?
- Si, si. Mujer descarada.
- Descarada ?"
Luis Perenna se mit à rire et serra Gabrielle dans ses bras.
" Descarada veut dire effrontée.
- Je ne suis pas effrontée.
- Ho si, tu l'es, querida."
Gabrielle du Plessis se dressa sur la pointe des pieds pour atteindre l'oreille du légionnaire.
" Non, je suis une femme du monde. Je sais me tenir.
- Chiche ?
- Mhmmmm. A toi de voir..."
Ils le virent.
Et les soldats en pleine manoeuvre dans la cour aussi.
Don Luis Perenna avait plaqué Gabrielle contre la fenêtre, exposant ainsi sa poitrine dénudée. Il la tenait contre lui, la robe retroussée sur les fesses, et la besognait hardiment.
" J'ai ton haïku, Gabriella, susurra-t-il en lui mordillant la nuque.
- Hoooo. Luis. Et mon sonnet ?
- Mhmmm. Il me faudra plus de temps...
- Demain ?
- Patience, querida. Dieu, patience."
Les manoeuvres furent difficiles à mener ce jour-là. Allez savoir pourquoi.
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