" Ne viens pas. Je suis retourné sur le terrain. Je vais bien.

Arsène"

Gabrielle du Plessis froissait le message reçu le matin même. Elle avait envie de le déchirer en minuscules particules de papier et de les laisser glisser dans la Seine.

Elle n'était qu'une cocotte, soit.

Il fallait l'accepter et vivre avec.

Suzy entra dans sa chambre, le sourire aux lèvres et claironna :

" Le Hongrois est là ! Florian !"

Essuyer ses larmes, faire bonne figure, accepter la situation et lever le front. Ce fut l'affaire d'une seconde. Gabrielle se retourna vers sa collègue et sourit à son tour.

" Florian ?! Merveilleux ! Il est au salon ? J'arrive !

- Non, non. Il est là pour toi et il a amené un bouquet de fleurs !!! Je te laisse la surprise !"

Un bouquet immense, fait de roses et de tulipes, qui envahit sa chambre et lui redonna du baume au coeur.

" Florian ? Tu ne me fermes plus la porte de ton ambassade ?, lança la cocotte en s'asseyant sur son lit, les mains capturées par le jeune homme.

- Ce n'est pas moi, ma tendre Gabrielle. C'est mes chefs.

- Florian ! Mon joli menteur...

- Je te le jure !

- Embrasse-moi plutôt.

- Dois-je te payer en haïku ?

- Mhmmmm. Pourquoi pas ?"

Un baiser, une caresse...

Gabrielle du Plessis se laissa aimer par un jeune homme ardent et passionné.

" Tiens ? Tu es blessé au bras ?

- Une pécadille ! Un duel, figure-toi ! J'ai gagné !, fit Florian d'Andrézy, fier de lui et de sa jeunesse.

- Pour l'honneur ?

- Pour une femme !

- C'est la même chose, tesoro !"