17 février - 11 heures
" C'est le fils de Beaumanoir. Sa mère est la célèbre Dladys. Il a été brillant cet hiver durant les entraînements. Un bel investissement."
Gabrielle du Plessis avança la main pour caresser le chanfrein du jeune étalon, mais ce dernier renâcla.
" Une belle bête. Et comment s'appelle ce jeune homme ?
- Gamin, répondit M. Laroche.
- Un joli nom. Gamin. Il me rappelle son propriétaire."
Le cheval prit son envol et parcourut plusieurs mètres à une vitesse folle. Caracolant au-milieu du troupeau de pur-sangs, il fit fuir les juments. Il se roula ensuite sur le sol, frappant l'air de ses sabots.
" Voilà. Un vrai gamin.
- Comme son propriétaire ?, fit l'éleveur de chevaux, la voix amusée.
- Exactement ! Venir m'enlever du One-Two-Two de cette façon cavalière pour m'amener dans une ferme perdue en Normandie est digne d'un gamin.
- Je m'incline devant tant de clairvoyance !
- André ! Je n'ai quasiment pas de vêtements avec moi. Combien de temps as-tu prévu de me garder dans ta gentilhommière ?
- Le week-end ! Je voulais te présenter Gamin et mes dernières acquistions.
- Tu as amené d'autres femmes ici ?!"
Gabrielle se mit à rire et Laroche la saisit par la taille.
" Non. Tu es la première à pénétrer sur mes terres."
La cocotte caressa la joue mal rasée de Laroche.
" Vraiment ? Je suis flattée !
- Tu peux ! Sais-tu monter ?"
Elle se pencha et répondit dans le creux de son oreille.
" Cela dépend de ce que tu appelles monter.
- Gabrielle ! Je parle de cheval !
- Alors non. Je ne suis jamais montée sur un cheval.
- Tu vas apprendre !"
Dans la campagne normande, aux alentours de Deauville, un homme et une femme chevauchaient de concert. Inquiet et attentionné, l'homme aidait la femme à avancer, il lui tenait les rênes. Elle lui souriait et se moquait de lui.
" Tu sembles inquiet pour moi, André. Tu crois que je vais tomber ?
- Tu as de jolies cuisses et une jolie assise, ma toute belle. Mais si jamais Mélissande partait au galop...
- Voyons ça alors !"
D'un coup de talon, la cocotte fit partir la jument au galop, aussitôt l'étalon de Laroche la suivit. Il ne mit que quelques mètres à les rattraper.
" Tu es impossible, Gabrielle !, s'exclama le cavalier, fâché.
- Oui, mais c'est ainsi que tu m'aimes ! AU GRAND GALOP !
- GABRIELLE ! "
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