Les violons endiablés jouaient sans discontinuer. On tournait et on tournait encore autour de la table de son Altesse, le prince Alexeï Sernine.

De la musique russe donnait envie de danser et Gabrielle contemplait son bel amant.

Il était beau le prince Sernine.

Col de fourrure et veste brodée, brandebourgs et bijoux étincelants.

L'homme souriait, conscient des yeux qui ne le quittaient pas.

" Tu aimes, moya zvezda ?

- Oui, moya lyubov'.

- Ne sois pas cruelle, Gabrielle. Je sais que tu en aimes d'autres."

Le prince saisit son verre de vodka et s'appêta à le vider d'un trait. Gabrielle posa sa main sur la sienne.

" Cela ne signifie pas que je ne peux pas t'aimer.

- J'aimerais que ce soit vrai...

- Fais-moi danser, Alexeï. Tu deviens mélancolique et j'ai envie de te voir sourire dans mes bras.

- Gabrielle..."

La cocotte s'était levée, resplendissante dans sa robe de bal, avec des rangées de perles autour du cou et un diadème de diamants dans ses boucles ambrées. Mais pas rousses.

Elle vint saisir les mains du prince pour le faire se lever à son tour.

Les violonistes entamèrent une musique folklorique. Cela fit sourire la femme.

" Je ne sais pas danser ça !"

Et cela ragaillardit le prince.

" Je vais t'apprendre ! Viens ma douce !"

Mais ce n'était pas une danse douce et calme. Gabrielle se retrouva très vite en nage entre les bras de Sernine. A lever les jambes et à sauter en l'air.

Dans les assiettes, refroidissait un Koulibiak, accompagné de Galoubsi.

Plus tard, les baisers de Gabrielle eurent le goût de chocolat. Un merveilleux Kacha Gourieff termina ce repas romantique et russe à souhait.