It's all in my head - Katie Melua

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J'ai passé une semaine magnifique ici. Quelles vacances ! C'est notre rituel annuel : un séjour en famille, histoire de profiter de la vie. Les enfants se réjouissent de jouer dans l'eau, et nous nous déstressons. À part quelques coups de fil et des réunions quotidiennes sur Internet, nous effectuons une coupure totale avec le boulot.


Every night we fall into bed
But its all in my head
Every night we fall in a heap
And you kiss me to sleep

Chaque soir, nous tombons dans ce lit
Mais seulement dans ma tête
Chaque soir nous sombrons dans le sommeil
Après un dernier baiser


Dans la chambre double où nous dormons, il n'y a pas la possibilité de nous rapprocher. Mais cela n'a pas d'importance, on s'aime depuis si longtemps qu'on peut dormir côte à côte sans se toucher. Tous les après-midis, juste après déjeuner, je prépare rapidement les enfants pour la baignade et je laisse la chambre à leur père. Il peut répondre à ses e-mails, se concerter avec son équipe en direct. Il nous rejoint plus tard, quand il a terminé. Un peu après le goûter. Les enfants ont hâte de se baigner, j'ai tout juste le temps de leur appliquer de la crème solaire et de poser un chapeau sur leur tête ! Je retiens l'aînée quelques minutes pour qu'elle m'aide à me crémer le dos, puis je la laisse s'amuser. Je m'accorde un petit temps de baignade sans les quitter des yeux. Ils sont encore peu conscients des risques. Tous les soirs après le dîner, nous nous promenons, les enfants et moi. Ainsi, leur père peut assister à ses réunions en ligne. À notre retour, quand les petits commencent à être fatigués, il sort passer des coups de fil pendant que nous nous mettons au lit. Le plus souvent, je dors déjà à son retour.


Every night you whisper to me
This always will be
Every night you smooth down my hair
But youre not really there

Chaque soir, tu me murmures
Que rien ne changera
Chaque soir, tu caresses mes cheveux
Mais tu n'es pas vraiment présent


Nous quittons l'hôtel dans peu de temps, et je m'offre un ultime moment de détente dans cette piscine paradisiaque. J'adore nager ici. Je sens l'eau qui m'enveloppe les épaules, qui passe sur mon ventre, mes aines, mes cuisses... Un massage délicieux. La nature est bien faite. Je nage et je crois fusionner avec ce doux flux qui me parcourt. L'ambiance musicale est aussi relaxante. Un bonheur !

***

J'ai pris mon petit déjeuner très tôt, seule. Les enfants et leur père dormaient encore quand j'ai siroté mon thé vert sur la terrasse, en regardant les oiseaux venus picorer les miettes de pain sous les tables. En quittant la salle à manger, j'ai remercié un des serveurs qui avait noué quelques liens de complicité avec mon fils. J'avais retenu son prénom, Mehdi, qu'il arborait sur son badge. Il m'a demandé : « Vous partez aujourd'hui ? Je peux vous offrir une fleur ? » Avant que j'ai eu le temps de répondre, il a plié une serviette en papier en forme de fleur et me l'a donnée. J'ai bredouillé : « Merci. » J'ai glissé soigneusement le pliage dans mon sac, et je suis partie.

***

Le bassin est presque vide, je peux m'arrêter au milieu pour me laisser porter par l'eau. Inspirer jusqu'à saturation, puis expirer jusqu'à ce mon poids m'entraîne vers le fond. Nouvelle inspiration, je monte doucement à la surface, expiration jusqu'à la limite de boire la tasse.


Drowsy, drinking, I keep thinking
Were not far apart
Scared of waking, lonely, aching
Just me and my hopeless heart

Somnolente, enivrée, je persiste à penser
Que nous sommes encore proches
Terrifiée de me réveiller, seule, et de souffrir
Le cœur vidé de tout espoir


Je reprends mes allers et venues dans le bassin, l'eau est à une température idéale, j'ai l'impression que je pourrais nager des heures sans me fatiguer.

Des voix me parviennent :

« Maman ! Maman ! On vient se baigner ! »

Les petits arrivent avec leur père.

« On n'a plus beaucoup de temps, mais les enfants veulent en profiter une dernière fois. »

Et la chambre ?

« On a tout laissé tel quel, on s'en occupera au moment de partir. »


Je sors de l'eau, salue des amis rencontrés sur place et m'essuie à la hâte. Il me reste quelques minutes pour préparer toutes les tenues de voyage, faire les valises et ranger le capharnaüm qui règne en haut. Je jette un dernier coup d’œil au bassin où les enfants s'ébattent tandis que leur père s'est allongé sur un transat pour consulter son téléphone. Juste derrière, il y a le poste de surveillance, qui assure aussi la programmation musicale. Le temps de croiser le regard de Mehdi.


It was all in my head
It was all in my head
It was all in my head

Tout cela, c'était dans ma tête

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