Chapitre 5 : Infiltration
Phan se tenait accroupie à l’orée de la forêt, derrière un buisson touffu, son frère à ses côtés. Ils avaient quitté la route, traversé le bois pour contourner le palais et se trouvaient à quelques mètres du mur d’enceinte, juste en face d’une petite poterne diamétralement opposée à la porte principale. Un portillon de métal la barrait, dont le verrou avait été retiré quelques jours auparavant, tout rouillé qu’il était. Le remplacement n’avait pas encore eu lieu. Phan craignait que les soldats manciens aient déjà investi le palais. Elle prit Mao par les mains et le regarda droit dans les yeux. Ceux-ci étaient encore rouges et humides de larmes.
— Mao, écoute. Je dois rentrer pour chercher quelque chose. Tu restes là, d’accord ?
— D’a… d’ac… d’accord, répondit-il d’une voix hésitante.
— C’est important, tu ne bouges pas d’ici. C’est dangereux à l’intérieur.
Mao ouvrit des yeux exorbités. Sa sœur tenta de le rassurer :
— Non, non, n’aie pas peur. Tiens, c’est comme si on jouait à cache-cache. Tu restes là derrière ce buisson, caché. Moi je vais dans le palais, je compte, et je sors pour te retrouver. D’accord ?
— D’accord, fit son petit frère avec un peu plus d’assurance.
— J’y vais alors. À tout à l’heure.
Le silence régnait, troublé seulement par quelques chants d’oiseaux. Phan approcha de la poterne d’un pas prudent et se colla au mur d’enceinte. Son cœur battait dans sa poitrine, et elle sentait ses jambes sur le point de refuser de la porter. Étreinte d’une peur qu’elle n’avait jamais ressentie, elle prit une grande inspiration et s’exhorta mentalement au courage. Elle pencha doucement la tête sous l’arche de la poterne, après avoir délicatement entrebâillé la porte, pour avoir un aperçu de ce qui l’attendait dans le jardin. Sous l’éclairage tamisé du soir, les ombres familières des haies commençaient à s’allonger. Rien ne bougeait alentour. Sauf… de la neige ? Elle avait entendu parler du phénomène, mais il ne neigeait jamais sous les latitudes du Taagan. Phan leva les yeux au ciel, interloquée. Elle mit un moment à comprendre que ce qui se déplaçait tout là-haut était un gigantesque nuage et pas le ciel en lui-même. Et que ce qui en pleurait n’était pas des flocons, mais des cendres blanches. Les retombées de l’incendie d’Olma. La jeune fille tomba à genoux, l’estomac révulsé, les mains couvertes des résidus de la capitale et de ses habitants. Phan avait toujours détesté se sentir faible. L’impuissance la mettait en colère. À genoux sous la pluie cendrée qui recouvrait la terre d’un manteau obscène, elle bouillait de rage, les poings crispés sur les genoux. Elle oublia toute précaution et poussa un cri de frustration. Des larmes commencèrent à poindre au coin de ses yeux. Elle les effaça d’un revers de main. Elle haïssait les larmes.
La jeune fille se remit sur pieds en chancelant et inspira une grande bouffée d’air pour raviver sa détermination. Elle passa sous l’arche de pierre de la poterne d’un pas décidé. Alors que les cendres continuaient de tomber au ralenti autour d’elle, elle prit son élan et courut jusqu’à la première haie, à l’ombre de laquelle elle s’accroupit. Elle jeta un coup d’œil par-dessus : rien à l’horizon. Elle se remit à courir, slaloma entre deux arbustes, accéléra sur quelques mètres, et parvint à la deuxième haie qu’elle franchit d’un bond avant de foncer vers le mur du palais à travers la pelouse. Phan atteignit enfin sa destination, sous la grande fenêtre de la salle de réception, tout à côté de l’accès à la cuisine. Elle resta quelques secondes baissée, dos au mur, l’ouïe réceptive et l’œil aux aguets. Puis elle descendit les marches et poussa la porte, le cœur battant à tout rompre.
L’obscurité des cuisines était inquiétante. Il y régnait le remugle propre aux locaux souterrains et le silence assourdissant rendait l’atmosphère oppressante. Le lieu, habituellement plein de vie à cette heure du soir, paraissait morbide. Phan traversa lentement la grande pièce en prenant soin de ne pas faire de bruit. Le sol était jonché d’objets divers, ici une casserole vide, là une caisse de couverts renversée, des bris d’assiettes, un peu partout de la nourriture lamentablement étalée. La princesse n’avait jamais vu un tel désordre, même après la fête des moissons, habituellement conséquente beuverie. On aurait dit que les gens du palais avaient tout laissé en plan et couru le plus vite possible vers la sortie. S’avançant à pas de loups, Phan vérifia la porte à droite juste après la sortie des cuisines, qui s’ouvrait sur le garde-manger où étaient stockées toutes les réserves de nourriture destinées à la table de la famille royale au quotidien. Pas un mouvement, pas un son. La jeune fille emprunta le couloir de service qui cheminait jusqu’à l’escalier permettant d’accéder au niveau principal du palais royal. En haut des marches se trouvait le passage difficile de son itinéraire. Elle déboucherait dans la grande salle de réception percée de nombreuses fenêtres. Phan craignait que la luminosité ne soit trop importante pour qu’elle puisse rester à couvert lorsqu’elle traverserait.
La jeune fille fut très vite rassurée. Aucune lueur orangée n’apparaissait en haut de l’escalier ; aucune lumière de quelque sorte, à vrai dire. La grande salle de réception était aussi obscure que la cuisine, probablement du fait du nuage de cendres à l’extérieur, qui empêchait les derniers rayons du soleil de baigner l’endroit de sa lumière. Ce lieu d’habitude si chaleureux dégageait une telle tristesse que Phan sentit son cœur se serrer. Mais l’obscurité était son alliée dans son entreprise, et elle continua son chemin vers les appartements royaux, plaquée contre le mur, avançant prudemment, un pas après l’autre.
Soudain, le bruit d’un objet métallique chutant sur du carrelage retentit. Phan s’immobilisa, muscles tétanisés, s’aplatit au maximum pour tenter de disparaître dans un renfoncement du mur, et tendit l’oreille. Le bourdonnement d’une discussion lui parvint, sourd d’abord, puis de plus en plus sonore. Deux hommes parlaient. L’un avait une voix plutôt grave, traînante ; l’autre un timbre nasillard et un ton laissant croire qu’il était un brin éméché. Bientôt, elle put entendre distinctement ce qu’ils disaient, sans toutefois oser se pencher pour essayer de les apercevoir. Le halo lumineux d’une torche enflammée pénétra son champ de vision, et elle se rendit compte avec horreur que les deux hommes se dirigeaient vers le même endroit qu’elle : les appartements royaux. La conversation allait bon train.
— Hey Marv’ ! T’as vu un peu ! J’suis doué ! fit nasillard-éméché.
— Ouais, bravo, Dex… répondit l’intéressé. Laisse tomber ton épée pendant un combat la prochaine fois. Ça nous f’ra des vacances.
L’autre éclata d’un rire gras qui fut étouffé par une quinte de toux.
— En même temps, c’est vrai qu’tu risqu’pas grand-chose au combat par ici, reprit Marv’.
— Ouais, acquiesça Dex, z'ont tous déguerpi comme des gorets, les gens d’ici. J’t’avais dit, Marv’, tous des rats !
— Vrai que j’m’attendais à mieux. Une bonne baston, c’est tout c’qu’on d’mande, bordel ! Mais qu’es’tu veux, c’est pas là, les combats. Et nous on a pas d’chance, on tombe dans la compagnie du cap’taine Rey.
— Bien vrai Marv’. Il m’a encore mis d’corvée d’vaisselle c’te s’maine !
— Fallait pas faire l’con. T’as laissé la gamine s’échapper à Olma, et cap’taine Rey il aime pas quand on loupe son coup.
— T’es qu’une raclure ! riposta Dex-à-la-voix-nasillarde. T’étais là aussi ! T’as autant merdé qu’moi sur ce coup-là.
— Hahahaha, s’esclaffa Marv-à-la-voix-traînante. C’est ben vrai, mais cap’taine Rey m’préfère moi. Enfin m’est avis qu’c’est pas pour rien qu’il nous envoie nettoyer c’bordel là-haut.
Phan eut un frisson en réalisant que ces hommes étaient les mêmes qui avaient essayé de les capturer, elle et Mao, à Olma, deux heures auparavant. Marv’ reprit la parole.
— Et t’sais pourquoi Yeck’ est pas puni ? Il était avec nous, là en bas.
— Ouais, bah lui il est de corvée de latrines pour un mois, répondit Dex.
S’ensuivit un fou rire entre les deux soudards, pendant lequel la princesse eut tout loisir de réfléchir à la signification du « bordel » mentionné. Elle se rendit compte qu’elle retenait sa respiration depuis le début de la conversation. Se contrôlant au maximum, Phan expira le plus doucement possible, avant de prendre une longue inspiration. Dex retrouva son sérieux en premier.
— Bon, faut y aller, sinon j’sens qu’Rey va encore criser. Et ptêt’bien qu’une fois qu’on aura fini, il gueulera sur Crapaud plutôt qu’sur nous.
— Qu’est-ce qu’il a encore foutu, l’Crapaud ? demanda Marv’.
— L’était chargé d’capturer la reine. Mais y paraît qu’lui et treize de ses gars sont montés et jamais r’descendus. D’vrais incapables ces gars-là ! J’te l’dis moi ! cracha Dex avec mépris.
— C’est bien d’not’Crapaud ça !
Phan n’entendit pas la fin de la conversation. Les deux hommes étaient repartis vers les appartements royaux, emportant avec eux leur torche dont la lueur s’amenuisait à mesure que le volume sonore de leurs paroles diminuait. La jeune fille resta un long moment immobile, bien après que les derniers échos de voix se furent évanouis dans l’obscurité. Puis elle se remit à progresser vers son but d’un pas lourd.
Le doute saisit Phan à l’idée du risque qu’elle prenait. Était-ce une erreur ? Les paroles mentales qu’elle avait perçues plus tôt lui revinrent en mémoire : « Votre seul espoir est de quitter ce rivage, toi et ton frère, et de traverser l’océan. Réfugiez-vous à Kelcia. » Elle était en train de désobéir, de se jeter dans la gueule du loup. Mais malgré le péril, elle ne pouvait pas partir sans être absolument certaine d’avoir tout essayé pour sauver sa mère. Les deux soldats manciens qu’elle avait suivis jusque-là sans se faire remarquer venaient d’entrer dans la chambre royale. Il y eut une exclamation.
— Bordel ! Y s’est passé quoi ici ?
Phan reconnut la voix de Marv’.
— Oh, mate ça ! L’vieux Crapaud, répondit son compère. L’est crevé !
— Et tous ses gars avec lui !
— Oh putain ! Leur est arrivé quoi ? Z’ont pas l’air blessés.
— J’en sais foutre rien, Dex. Mais le cap’taine Rey va pas aimer ça, j’te l’dis. Tiens r’garde là ! C’est pas la reine ça ?
— Si, c’t’elle ! Tout aussi crevée qu’les autres. Pas d’blessures non plus. Personne pour défendre la ville ou l’palais, et on r’trouve quatorze pauv’gars crevés à côté d’la reine. Putain, y a un truc pas net là-d’ssous.
Phan sentit un frisson de givre remonter le long de ses veines. Sa mère était morte. Le flux glacé atteignit son cœur, et sa mâchoire se crispa. La vague de rage qui l’emplissait grandit jusqu’à former un raz de marée qui bientôt la submergea.
— Eh Marv’ ! R’garde un peu qui nous avons là ! La p’tite furie d’princesse !
Les deux soldats manciens venaient de remarquer la jeune fille entrée dans la chambre royale à leur suite. Elle avait les poings serrés le long du corps, une posture raide, les yeux semblables à des flammes bleues. Dex, encore éméché, partit d’un rire nerveux.
— Qu’ess-tu fais là ma jolie ? Tu viens voir ta môman ? Bah r’garde, elle est crevée.
Dex avança vers le lit où gisait le corps inanimé de la souveraine. La jeune fille fit un pas en avant. Dex la regarda, et empoigna son épée.
— T’approche pas ! J’suis armé ! lâcha-t-il.
La princesse se met brusquement à courir. En trois pas, elle est à ses côtés. Lui n’a pas le temps de réagir, son esprit est embrumé de vapeurs d’alcool. Elle lui saisit la main et la tord violemment, ce qui l’empêche de dégainer. Abruti par la douleur, il n’a pas le réflexe d’esquiver le coup de pied et bascule vers l’avant, déséquilibré. Dans sa chute, il sent la main de la jeune fille se poser sur sa tête et lui agripper les cheveux. Elle appuie. Le sol s’approche de son visage, trop rapidement...
En une seconde, Dex est au sol. Marv’ est resté spectateur impuissant. La princesse vient d’envoyer la face de son camarade s’écrabouiller sur le carrelage, et il reste désemparé. Mais son entraînement de soldat refait bientôt surface. Il tire son épée, non sans un regard fébrile à son fourreau. Lorsqu’il relève la tête, le visage de la jeune fille est à deux centimètres du sien. Ses yeux sont implacables, emplis de rage animale, et Marv’ comprend qu’il va y rester. Elle abat son poing sur la tempe du soldat. Celui-ci, sonné, essaie de lever son épée pour se défendre. Mais elle bloque le bras de l’homme, avant de lui asséner un formidable coup de pied à l’entrejambe. Il a le souffle coupé, lâche son épée, et tombe en avant. Un coup de genou le cueille au menton et le laisse inconscient.
Phan reprit doucement conscience d’elle-même. Debout dans la chambre royale, essoufflée, la rage commençait à refluer. Elle venait de vaincre deux soldats manciens à mains nues, sans jamais avoir appris à se battre. Et sans se souvenir de comment... Mais elle n’avait pas le temps de gamberger. Elle s’approcha du lit où gisait la reine. Sa mère, comme endormie, affichait un visage paisible, et n’avait subi aucune violence avant de succomber. Le chagrin de Phan en fut quelque peu atténué. Elle déposa un baiser sur le front de sa mère.
— Adieu mam’, chuchota-t-elle. Je t’aime.
Elle se retint de fondre en larmes. Elle devait absolument quitter le palais et retrouver Mao. Récupérant l’épée de Marv’ le Mancien, la jeune fille quitta la chambre sans se retourner, déterminée à obéir aux derniers ordres de sa mère.
Arrivée en haut de l’escalier menant à la grande salle de réception, elle entendit du bruit. Un groupe d’hommes montait. Leurs voix lui parvinrent :
— Bon sang ! Je vous jure que si ces deux incapables ont oublié d’aller voir ce qui se passe là-haut, je les mets au trou pour deux mois.
— Hahaha ! Ils y sont p’têtre encore, cap’taine Rey.
— Ah ouais ? Donc ils mettent plus de dix minutes pour mettre aux fers une vieille femme ? Les pires clampins du régiment, j’vous jure !
Il y eut un éclat de rire général. Phan était coincée. Lorsque les soldats atteindraient l’étage et la chambre de la reine, ils sauraient qu’un combat avait eu lieu et que le responsable se cachait à proximité. Il n’y avait qu’un escalier qui menait au rez-de-chaussée du palais, et très peu de cachettes au premier étage. Ils la trouveraient, la captureraient, et elle serait à leur merci... Elle fit alors la seule chose qui lui vint à l’esprit. Elle brandit l’épée devant elle, et s’élança en hurlant dans l’escalier. Cela fonctionna mieux que ce qu’elle espérait. Les Manciens ouvrirent des yeux ronds comme des bulles en la voyant débouler à toute allure. Certains firent un mouvement sur le côté pour s’écarter, d’autres mine de l’intercepter. La jeune fille, à deux mètres de distance, savait déjà quelle serait sa trajectoire. Elle lança l’épée de toutes ses forces vers les trois hommes qui faisaient barrage au milieu de l’escalier, et s’engouffra entre eux lorsqu’ils esquivèrent le projectile. Elle en bouscula deux sur sa gauche, un sur sa droite. Elle était passée, la voie était libre.
Elle courut, traversa la grande salle, dévala l’escalier des cuisines, accéléra jusqu’à la porte, gravit les quelques marches vers le jardin, parvint à la poterne. Pour l’instant, il n’y avait aucun signe de poursuivants, mais elle ne se faisait aucune illusion.
— Mao ! cria-t-elle. Mao ! Où tu te caches ?
Pas de réponse.
— Mao ? Mao, c’est pas le moment de jouer ! Viens là ! Montre-toi !
Phan, en même temps qu’elle appelait son frère, tournait frénétiquement la tête en tous sens, dans l’espoir d’entrevoir un quelconque signe de la présence de son frère. Rien. De lourds bruits de pas bottés retentirent, provenant du jardin. Phan jeta un coup d’œil par la poterne. Une dizaine d’hommes émergeaient des cuisines, l’épée au clair. Si elle voulait avoir une chance de s’échapper, elle devait détaler maintenant. Elle allait se cacher dans la forêt, attendre que l’agitation se calme, et revenir au matin chercher son frère. Il pourrait survivre tout seul une nuit. Il n’y avait aucune bête dangereuse dans le bois autour du palais. Il serait probablement affamé et assoiffé lorsqu’elle le retrouverait le lendemain, mais il aurait survécu, c’était l’essentiel. Ensuite ils pourraient partir pour Kelcia ensemble, et retrouver la mystérieuse Mira Valerian. Phan prit ses jambes à son cou, et s’enfonça dans le sous-bois.
Elle courut aussi vite qu’elle le put, consciente du peu d’avance qu’elle possédait. Soudain, elle avisa sur sa droite un énorme buisson de fougères. Elle le dépassa à toute allure et continua une dizaine de mètres, prenant soin de laisser des traces de son passage, brisant des branches et appuyant davantage ses foulées. Puis elle s’arrêta, décrivit une courbe et revint sur ses pas, le plus discrètement possible, portant une attention particulière à ne pas déranger la forêt autour d’elle. La jeune fille entra dans le buisson et s’y accroupit tout en essayant de calmer le rythme de sa respiration. Sa ruse fonctionna. Emportés par leur course, les hommes ne pensèrent pas à fouiller sa cachette. Ils continuèrent droit devant eux sur la piste qu’elle avait laissée en évidence. Elle s’autorisa un soupir de soulagement.
Après une vingtaine de minutes, Phan entendit les hommes revenir bredouilles vers le palais. Lorsqu’ils passèrent à côté de son buisson, elle capta quelques mots de leur conversation.
— N’empêche, j’pensais pas qu’elle pouvait courir aussi vite ! On aurait dit un furet ! dit l’un.
— Ouais, c’est clair ! renchérit l’autre. Vachement agile, la gamine ! On fait quoi maintenant, cap’taine Rey ?
— Ça m’embête. Je pensais qu’on l’aurait facilement. Mais là, on remettra pas la main dessus. Elle connaît mieux le terrain que nous. Enfin... Notre mission est accomplie. On a au moins son frère. On va pouvoir rentrer à la maison, les gars !
Les autres émirent un rugissement joyeux, et tous s’en retournèrent vers le palais royal sans regarder en arrière. Phan resta interdite un moment, le temps de comprendre, puis elle s’effondra par terre, se recroquevilla en position fœtale, et sanglota.
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