Chapitre 27 : Daeron

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  Une grande plaine dévastée à perte de vue, parsemée de rochers éventrés, balayée de nuages de poussière ocre. Le vent émet des sifflements terrifiants. La poussière s’infiltre sous ses vêtements, dans son nez, sa gorge, partout. Il essaie de protéger ses voies respiratoires avec son habit, en vain. Bientôt, il suffoque, pris de violentes quintes de toux. Un bruit sourd et lancinant résonne à intervalles réguliers. Boum ! Boum ! Il ne peut pas distinguer ce qui produit le son mais... Boum ! Boum ! Oui, c’est de plus en plus proche. Une ombre gigantesque se dessine dans le rideau de poussière. La peur lui noue les tripes. Boum ! Boum ! Il se retourne et se met à courir, le cœur étreint d’une gangue de glace. Boum ! Boum ! Peu importe le vent de face et la poussière qui l’étouffe presque, il faut qu’il coure. Plus vite. Boum ! Boum ! Là, devant, le nuage semble moins épais. Oui, l’horizon s’éclaircit. Il accélère. Boum ! Boum ! Il voit enfin devant lui. Ses yeux s’écarquillent. Dans un effort surhumain, il freine et parvient à s’arrêter au bord du gouffre ouvert à ses pieds. Ses bras battent l’air. Il essaie de recouvrer l’équilibre, entraîné par l’inertie, prêt à basculer. La chose est toute proche, la silhouette s’assombrit derrière lui. Boum ! Boum ! Il n’a plus d’échappatoire. Il va mourir ici. Il se tourne pour regarder la faucheuse en face. Une gueule infernale émerge du voile, tendue dans un seul but, le dévorer. Boum ! Boum ! Le tonnerre des pattes de la bête secoue tout son être, émerveillé par la peur. Il refuse de finir ainsi, pivote vers le gouffre, et saute. L’air siffle à ses oreilles ; il n’entend plus le piétinement. Cela le rassérène un peu. Finalement, il s’abandonne à la chute, refrénant sa peur de disparaître. Il essaie de profiter de ses dernières bouffées d’air.

 Un hurlement de dément retentit dans la pièce. Robb mit quelques secondes à comprendre que c’était lui qui l’avait poussé. Il était sur son séant, les bras en avant, comme catapulté hors du lit. Son front humide perlait de sueur, dont une goutte vint se loger dans son œil gauche. Il le frotta de la main droite pour atténuer la brûlure, puis, clignant des yeux avec difficulté, observa ce qui l’entourait. Il se trouvait dans une petite pièce percée d’une simple lucarne qui peinait à laisser entrer la lumière du jour, meublée seulement d’un lit de camp et d’une table de chevet en bois grossier. Sur celle-ci, un bol comportait un fond de liquide blanchâtre. Une porte menant à l’extérieur s’ouvrit.
 — Oh, vous êtes réveillé ! remarqua la petite femme rabougrie qui franchissait le seuil.
 Ses cheveux blancs ramassés en un chignon sévère à l’arrière de son crâne trahissaient son âge avancé autant que son visage labouré de rides et sa voix légèrement chevrotante.
 — Où suis-je ? demanda Robb.
 — Vous êtes à Fort Daeron, jeune homme. À l’infirmerie de la garnison.
 — Fort Daeron… répéta le Disciple avec un début de vertige. Comment ?
 Des images remontèrent à la surface de sa mémoire, le frappèrent avec puissance. La forteresse à moitié détruite, le Grand Donjon effondré, la poussière, les cris, les blessés, le sang, le bruit, le feu, Rhoda, la course désespérée vers le salut, et surtout la bête... La voix de l’infirmière interrompit le tourbillon.
 — Vous avez été récupérés, vous et votre amie, par des survivants de Devon. Ils vous ont trouvés à deux cents mètres de la porte, au milieu de la route. Un message d’alerte était parvenu ici quelques heures auparavant, nous avions envoyé une troupe d’éclaireurs. Ils sont arrivés juste à temps pour vous rapatrier tous ici avant que les Exodiens vous capturent.
 — Comment va Rhoda ? Combien de survivants ? Et la créature géante ? Qu’est-ce qui...
 — Du calme. Vous en saurez plus très bientôt. Le commandant voudra entendre votre témoignage dès qu’il saura que vous êtes réveillé. Je peux seulement vous répondre quant à l’état de santé de votre amie, Rhoda, je présume.
 — Oui, Rhoda Armin. Comment va-t-elle ?
 Le visage de la femme se ferma.
 — Nous n’avons rien pu faire pour la sauver.
 Robb se figea, paralysé par la révélation. L’air de la pièce sembla soudain gelé autour de lui, et la pénombre plus épaisse. Il se prit la tête à deux mains.
 — Pourquoi ? J’ai fait tout... Tout ce que je pouvais... Pour la sauver... Pourquoi n’a-t-elle pas survécu ?
 Des larmes lui montèrent aux yeux.
 — Lorsque nous l’avons reçue ici, elle avait déjà perdu beaucoup de sang. Elle parvenait à peine à respirer ; ses poumons étaient emplis de poussière. Elle avait aussi plusieurs côtes cassées, et probablement une hémorragie interne. Nous avons fait notre possible, mais elle était déjà presque morte en arrivant, asséna l’infirmière sur le ton distant et monocorde du diagnostic.
 Robb crispa les poings, refusant d’accepter ce que la vieille dame lui racontait, puis un souvenir lui revint, accompagné d’une atroce question.
 — Est-ce que ça peut être de ma faute ? Je la serrais dans mes bras pour la garder contre moi pendant... Est ce que je peux l’avoir tuée ?
 Il vit l’infirmière réfléchir en silence.
 — Répondez-moi ! Est ce que c’est de ma faute ?
 — Non, fit-elle avec aplomb. Les côtes ne sont que secondaires dans les causes du décès. Votre amie n’arrivait plus à respirer. Il n’y avait rien à faire. C’est la poussière qui l’a tuée.
 Robb éprouva un bref soulagement, vite avalé par la gueule béante de son chagrin.
 — C’est injuste... Tellement injuste. Nous n’avons rien pu faire... Rien du tout...
 Il frappa le lit de camp d’un poing rageur. La vieille dame s’approcha doucement et tira un comprimé d’un petit bocal caché dans une poche de sa tunique.
 — Calmez-vous maintenant. Tenez, avalez ça, ça vous aidera à dormir. Et n’oubliez pas que vous avez eu de la chance de vous en tirer indemne.
 — Pourrais-je la voir ?
 — Oui, bien sûr, mais vous devez d’abord dormir encore un peu. Je reviendrai vous voir après votre sieste. Reprenez des forces, vous en aurez besoin, jeune homme.
 Robb, accablé par le chagrin et la colère, assailli par une épaisse vague de fatigue, prit le comprimé avec gratitude et le goba en espérant ne pas refaire le même cauchemar.

 Ses yeux scrutaient le plafond, cherchant une lézarde dans son raisonnement. Depuis son réveil, Robb repassait inlassablement les images de la bataille dans son esprit. L’ensemble formait une mauvaise mélopée sortie tout droit de la mélancolie d’un compositeur minable. Le jeune homme cherchait un instant, n’importe lequel, où il aurait pu changer le cours des choses, aller plus vite, plus loin. Mais non, la réalité s’imposait, brutale et cruelle. Il avait fait ce qu’il fallait. Rien n’aurait amélioré la situation. Rhoda était condamnée. Une larme lui coula le long de la joue tandis qu’il serrait le poing de rage et d’impuissance. S’il avait passé outre le bandage de sa jambe, elle aurait perdu plus de sang. Elle n’aurait pas pu aller plus vite avec une jambe brisée et, vu l’état de son épaule, il n’avait eu aucun moyen de la porter pour accélérer. Une fois au pied du mur, son seul espoir avait été d’espérer que la bête avale son mélange et finisse dans le même état que le gobelet de fer lors de sa première réussite. Le choc avait certes aggravé les choses pour sa condisciple, mais cela avait été leur seule chance de ne pas finir dévorés vivants. Non, rien n’aurait pu la sauver. Une nouvelle larme glissa de son visage sur l’oreiller.

 On toqua à la porte. L’infirmière entra, suivie un homme d’une quarantaine d’années habillé d’un pantalon marron en tissu de bonne facture et d’un surcot arborant l’emblème de Kelcia. Ses traits émaciés conféraient à sa figure une allure sévère et faisaient ressortir ses yeux clairs. L’homme prit la parole :
 — Bonjour, jeune homme, je suis le commandant Reiner, de Fort Daeron, en charge de la garnison.
 Fort Daeron, le passage obligé pour tout voyageur désireux de se rendre à la capitale depuis Devon. Le jeune homme y avait fait un bref séjour en se rendant avec son Maître jusqu’à la forteresse, après ses années de noviciat. Il ne se souvenait pas de grand-chose, sinon des gigantesques murs qui enfermaient les trente mille âmes de la ville dans un enclos protecteur. Les deux portes principales aussi, il s’en rappelait. Elles donnaient de part et d’autre de la ville sur la route menant à Kelcia. Des portes en bois d’environ deux mètres d’épaisseur, que l’on pouvait renforcer au besoin de lourds madriers transversaux. Et puis le fleuve Caluha, large de cinq cents mètres, enjambé par la ville, qui facilitait le commerce avec Éonia, située en amont. Chaque jour, des barges chargées de légumes, de fruits et de viande descendaient le Caluha jusqu’à Fort Daeron pour déverser sur ses marchés les denrées nécessaires à sa survie. En échange, les Daeroniens envoyaient à leur lointaine voisine toutes sortes d’objets manufacturés issus des ateliers des forgerons, menuisiers et autres artisans de la ville.

 Se rendant compte que ses visiteurs s’étaient figés, attendant une réponse de sa part, Robb prit la parole.
 — Bonjour, je suis Robb Alexander, Disciple alchimiste.
 — J’espère que votre séjour ici s’est bien passé et que vous avez été bien traité.
 — Je n’ai…
 — Si vous êtes remis, veuillez me suivre, nous avons beaucoup de questions à vous poser, l’interrompit sèchement le militaire.
 — Bien sûr, mais j’aimerais voir mon amie Rhoda Armin avant, pour lui dire adieu.
 Une expression ennuyée passa dans le regard du soldat, qui haussa les épaules avant de faire un signe de tête à l’infirmière.
 — Par ici, jeune homme, déclara la vieille dame en montrant la porte avant de sortir, imitée par le commandant. Robb quitta son lit, habillé d’un simple pyjama blanc, et suivit le mouvement.

 Après quelques minutes de marche, ils débouchèrent dans une grande salle obscure éclairée de quelques chandelles aux flammèches vacillantes. Le disciple frissonna à cause de la température et de la cinquantaine de tables disposées là. Chacune exhibait un drap blanc dissimulant ce qui ressemblait atrocement à des corps humains couchés. Le plus frappant restait l’odeur qui planait dans la pièce. Une odeur organique âcre, imbibée d’éther, dérangeante. Le commandant Reiner prit la parole, le son de sa voix résonnant avec un écho lugubre sur les voûtes de pierre.
 — Ce sont les blessés de Devon que nous n’avons pu sauver.
 Robb l’avait déjà deviné, et l’horreur de la bataille revint, poignard glacé aux entrailles. L’infirmière saisit l’une des bougies et approcha lentement d’une table. Elle y prit un petit morceau de parchemin, le scruta, puis secoua la tête avant de passer à la table suivante. À la troisième, elle hocha la tête, souleva le drap et fit signe à Robb de la rejoindre. Le jeune homme avança, titubant. Rhoda avait le teint livide, et ses cheveux imbibés de sang noir semblaient de cendre. Elle avait les yeux clos et une expression paisible sur le visage, ses lèvres fermées en une frêle ébauche de sourire. Robb resta interdit devant sa condisciple étendue là. Il avait voulu la voir, lui dire au revoir, mais maintenant qu’il se trouvait face à la morte, il ne savait que faire, que dire... Il avait la gorge atrocement sèche, l’esprit vide. Finalement, seul un « Adieu » quitta ses lèvres, et il se détourna. À la sortie de la morgue, il suivit sans y penser le commandant Reiner, le regard hanté.

 — Disciple ? Disciple ? Disciple Alexander !
 Robb regarda sans le voir l’officier assis en face de lui, l’esprit empli d’images de violence floues. Il se tenait derrière une petite table vernie, dévisagé par Reiner qui lui adressait des yeux sévères au-dessus d’un rictus agacé. La pièce était meublée de plusieurs étagères débordant d’épais grimoires, les murs tapissés de cartes et de quelques tableaux représentant des scènes de batailles. Sur la table, un petit encrier dans lequel trempait une longue plume d’oie blanche révélait que les deux hommes se trouvaient dans le bureau du commandant. Celui-ci se saisit de la plume et traça quelques lettres sur une feuille de vélin. Puis il lança un regard insistant vers le jeune homme.
 — Oui, répondit celui-ci évasivement, que voulez-vous ?
 — Savoir ce qui s’est passé à Devon exactement. Aux dires des survivants, la forteresse est tombée. Mais nous avons besoin de savoir comment.
 — Combien de survivants ? demanda Robb abruptement.
 — Treize, en tout et pour tout. Vous êtes le quatorzième. Quatre sont encore inconscients, leur pronostic vital engagé. Deux ont refusé de témoigner et ont quitté la ville aussi vite qu’ils le pouvaient. Trois ont perdu l’esprit et sont pour l’instant sous bonne garde à l’infirmerie, pour éviter qu’ils ne blessent quelqu’un. Les derniers ont été interrogés, et ont raconté des choses étranges qui ne concordaient pas forcément entre elles. J’espère que votre version nous aidera à faire la lumière sur cette affaire.
 Robb acquiesça du lent hochement de tête de ceux qui font semblant d’avoir écouté mais pensent à autre chose. Il se rendit compte que la patience de son interlocuteur atteignait ses limites en le voyant froncer subrepticement les sourcils. Prenant son courage à deux mains et essayant de rassembler le peu de salive qui lui restait, il se prépara à revivre l’éprouvante attaque de Devon, puis se lança.
 — Tout a commencé quand la cloche a sonné...

 Lorsque le Disciple se tut, le commandant resta un moment coi, les bras posés devant lui sur la table. Puis il sembla tiquer sur quelque chose.
 — Cette créature que vous décrivez comme une gigantesque tortue, comment avez-vous fait pour lui échapper ?
 Robb expliqua alors comment il avait, presque par chance, découvert la formule du mélange explosif et réussi à l’enfourner dans la gueule cauchemardesque au dernier moment.
 — Ensuite, je ne me souviens plus. Je me suis réveillé ici. La tortue, est-elle morte ? demanda le Disciple, sentant sa peur revenir.
 — Nos éclaireurs nous signalent que oui. Du moins aucun n’a vu remuer la chose. Ils n’ont pas pu approcher suffisamment pour confirmer.
 Robb expira lentement, soulagé.
 — Si vous avez vraiment redécouvert l’arme de la bataille des Quatre Portes, nous allons avoir besoin de vous. Surtout si le nombre de navires que vous dites avoir vu est le bon. Avec autant d’hommes débarqués, les Exodiens peuvent faire route à tout moment vers ici. Votre découverte pourrait être cruciale. Pourriez-vous m’en faire une démonstration ?
 Incroyablement las, Robb hocha la tête.
 — De quoi aurez-vous besoin ?
 — Charbon, salpêtre, feu, une mèche imbibée d’huile, un petit récipient... Et du soufre.
 — Très bien, je vais faire chercher ces ingrédients, annonça Reiner avant de quitter la pièce.

 Robb s’affaissa sur la table, la tête posée sur ses avant-bras repliés. Il ferma les yeux, essaya de calmer sa respiration irrégulière, de ralentir les battements frénétiques de son cœur. Il resta ainsi plusieurs minutes, n’écoutant que le rythme du sang battant à son oreille, agrémenté du chant de quelques oiseaux à l’extérieur. Il était sur le point de s’endormir lorsque Reiner reparut, accompagné d’un jeune garçon transportant les ingrédients demandés et d’un petit homme chauve au nez crochu surmonté de lunettes rondes. Celui-ci prit la parole :
 — Bonjour, Disciple Alexander. Je suis le Grand Maître alchimiste Vosley.
 — Grand Maître, répondit Robb d’un ton déférent.
 — J’ai été navré d’apprendre ce qui s’était passé à Devon. Mes condoléances pour la perte de ton Maître. Je l’appréciais beaucoup, malgré son caractère légèrement excessif.
 Le jeune homme faillit éclater d’un rire nerveux en entendant l’euphémisme jaillir de la bouche de Vosley.
 — Et puis, continua ce dernier, Parcellius était un ami très proche. Il a participé à ma formation, il y a quelques années, je lui dois beaucoup. Sache que tu peux compter sur les alchimistes de Daeron, nous t’accueillerons parmi nous du mieux que nous le pourrons. Le commandant Reiner m’a dit que tu prétendais avoir trouvé la fameuse formule perdue de la Guerre des Cols. Est-ce vrai ? Je suis venu ici pour assister à la démonstration.
 Le Disciple hocha la tête et fit signe au garçon d’amener les ingrédients. Il prépara le mélange doucement, essayant de se souvenir au mieux des proportions inscrites sur le parchemin malheureusement avalé par la tortue géante.
 — Est-ce que vous tenez à votre table ? demanda-t-il au militaire. — Si vous réussissez, non.
 Robb disposa le tas de poudre au centre de la table, au préalable débarrassée de ce qui l’encombrait, glissa la mèche huilée à l’intérieur, renversa le petit bol en terre cuite qu’on lui avait apporté au-dessus, puis alluma. Les trois spectateurs se regardaient d’un air hésitant tandis que la mince flammèche progressait vers le bol.
 — Couchez-vous, leur indiqua simplement le Disciple en joignant calmement le geste à la parole.
 Son ton, ou peut-être l’expression de son visage, fut convaincant. Une lueur de panique envahit leurs yeux, et ils se jetèrent au sol, les bras plaqués sur la tête. Rien ne se produisit. Reiner retira ses membres crispés d’une figure empourprée de colère.
 — J’en étais sûr ! Vous me faites perdre mon... L’explosion lui coupa la parole.

 Les yeux écarquillés, le visage un peu noir de suie, échevelé, le commandant Reiner se releva et agita les bras nerveusement, la bouche béante, sans parvenir à prononcer la moindre syllabe. Les deux autres spectateurs se mirent à leur tour debout, ahuris. Vosley fut le premier à émettre un son. — C’est tout simplement incroyable... fit-il en parcourant la petite pièce du regard.
 Sur la table, un cratère noir encore fumant ; sur les murs, des traces d’impacts ; sur la table, quelques éclats de terre cuite, vestiges du récipient disloqué.
 — Disciple Alexander, c’est... c’est un miracle ! Bon sang ! Comment avez-vous fait ?
 Robb reconnut dans les yeux de l’homme le scintillement humide de la passion, ce frémissement intérieur qui l’avait lui-même poussé à arpenter les voies de l’alchimie.
 — Je suis épuisé, confessa le jeune homme, j’aimerais me reposer. Je pourrai vous expliquer plus tard.
 Reiner se précipita vers lui, parvenant enfin à s’exprimer.
 — Tout ce que vous voudrez ! Demandez, vous l’aurez ! Mon dieu, si l’on pouvait trouver un moyen d’utiliser cette puissance correctement... On pourrait bouter les Exodiens hors du pays en quelques jours ! Disciple, vous venez peut-être de nous faire gagner la guerre. Allez vite vous reposer. Reprenez toutes les forces possibles.
 Puis, s’adressant à Vosley :
 — Je veux que tout soit en place lorsque le Disciple Alexander se réveillera. Préparez-lui un endroit où travailler, les meilleures conditions possibles. Je veux qu’il trouve un moyen d’utiliser cette arme.

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