— J’aimerais tellement peindre ce paysage enchanteur avec ma plume ! Que c’est beau ! J’aurai de quoi écrire à mon retour, hein Antoine ?

  — J’imagine que la beauté est relative. Elle dépend de notre propre expérience. Pour moi, ce type de paysage me rappelle la forêt des Dolines où ma mère est enterrée. Tu vois, je ne peux pas m’extasier aussi facilement…

  Désinvolte, je passai ma main gauche dans mes cheveux pastel qui reflétaient l'infinité des couleurs de la Mycélishodal.

  — Je comprends parfaitement ce que tu ressens, affirmai-je. Ce genre de pensées tristes et mélancoliques apparaissent quand je marche sur le port de Saint-Martin. Tu ne le sais pas mais c’est un lieu très pittoresque et très fréquenté par les touristes. Le site est magnifique, l’architecture Vauban, les petites ruelles… C’était pourtant une soirée heureuse jusqu’au drame. La mort de ma grand-mère. J’avais 8 ans.

  — Tu sembles être très attachée à ta famille, Maya. Je suis désolé…

  — Mais non ! Tout va bien, et puis c’est de ta faute, c’est toi qui as commencé à me parler de cette forêt de champignons !

  Antoine se perdit dans ses pensées un instant en marchant légèrement plus lentement. Puis, d'une voix chevrotante, il évoqua ce qu'il avait sur le coeur depuis notre départ de Darkovora.

  — J’ai du mal à croire que je ne le reverrai jamais.

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