Chapitre 13 : Le jour du départ (En route pour le château) (Premier jour) (Durin)
Chapitre 13 : Le jour du départ (En route pour le château) (Premier jour) (Durin)
« À peu près au même moment de la journée. »
Durin après une longue marche de plusieurs jours, arrive enfin en vue du premier des deux ponts qu’il doit franchir pour rejoindre le château de sire Childebert et c’est donc avec un véritable plaisir qu’il s’y arrête le temps d’un bref repas « frugal », enfin frugal pour un Nain il va sans dire.
C’est donc avec appétit qu’il sort de sa besace une quantité d’aliments qui suffiraient largement à nourrir une famille de paysans humains, s’attaquant derechef au jambon, saucisson et autres charcutailles qu’il dévore avec un entrain digne d’une réputation qui n’est plus à faire.
Branak ayant accepté pour son fils l’invitation de son ami Childebert à ce que le prince Durin, participe aux festivités de la « double lune » données en son domaine et qu’ainsi il connaisse sa première vraie expérience des choses du dehors, n’étant encore jamais sorti seul aussi loin du royaume souterrain et des montagnes où vit son peuple.
Une certaine euphorie illumine le visage du jeune prince, heureux de ce voyage qui l’amène loin des siens et qui libère son esprit d’aventurier, sa curiosité étant et de loin sa principale marque de fabrique, avec bien sûr cet appétit gargantuesque qui ne le quitte jamais et lui donne cette carrure massive propre à son espèce, lui donnant la force nécessaire pour briser en mille éclats n’importe quelle roche d’un coup puissant du marteau qui est suspendu à sa taille comme une partie intégrante de lui-même.
C’est donc confiant tout comme conscient de sa force, qu’il s’en est allé seul sur les chemins pour rejoindre le château où il va pouvoir retrouver ses amis Gaétan et Perceval, qu’il se retrouve là à faire cette énième pause nourricière assis sur ce pont qui enjambe la rivière en lui donnant un point de repère sur le chemin restant à parcourir
Il en est là dans ses occupations, quand un craquement lui fait redoubler de vigilance et qu’il passe sa main à sa large ceinture de cuir pour y attraper le manche de son inséparable marteau, arrêtant là son geste dans l’attente d’en savoir plus.
Le craquement est très vite suivi par des bruits de pas ainsi que par des sons de voix, donnant déjà de quoi le rassurer du fait qu’apparemment les arrivants ne cherchent pas à se cacher et c’est donc beaucoup plus détendu qu’il voit arriver vers lui deux jeunes humains, ceux-ci visiblement surpris eux aussi de le trouver là, s’arrêtent à leur tour et après s’être jeté un coup d’œil hésitant, décident de venir vers lui les mains bien en vue pour montrer leurs intentions pacifiques.
C’est Tancrède qui prend la parole le premier pour s’adresser au jeune nain qui ne doit pas être beaucoup plus vieux qu’eux, impressionné par son apparence autant physique que vestimentaire.
- Bonjour !! Que la paix de la « double lune » soit avec toi étranger !! Je suis Tancrède fils de Foulque le fermier et voici Loup mon frère, nous rejoignons le château de sire Childebert pour y être choisis par un maître d’apprentissage !! Et toi ? Quel bon vent t’amène si loin de tes montagnes ?
Durin sourit aux deux garçons, ses yeux attentifs passent de l’un à l’autre en cherchant à comprendre comment deux frères peuvent être aussi différents.
- Je suis le prince Durin fils de Branak, je me rends également au château de sire Childebert pour les fêtes de la « double lune » !! Vous êtes frères dis-tu ? La ressemblance n’est pas frappante pourtant ?
- Mon frère est un enfant de la « double lune » recueilli par mes parents, c’est mon frère de lait tout comme mon frère de cœur !!
Durin observe Loup avec une attention tout amicale, reconnaissant en lui des traits harmonieux qui ne sont pourtant pas l’apanage des humains et ce même si celui qui vient de lui adresser la parole n’est pas d’un physique déplaisant, tant s’en faut d’ailleurs.
- Ton frère a assurément du sang Elfe dans ses gènes !!…. Alors comme ça, vous venez au château pour le « choix » ? C’est donc que nous avons le même âge !! J’ai entendu parler de cette pratique spécifique des humains qui je vous l’avoue, me paraît quelque peu étrange !!
- Que trouves-tu d’étrange à cela ?
- Tout simplement que ce soit quelqu’un qui définisse pour vous ce que sera votre vie d’adulte, ce choix reste le nôtre chez les nains et chacun décide ce qui est bien pour lui, à charge ensuite de prouver à la communauté qu’il en est capable.
- Comment faites-vous alors, si personne ne choisit un métier indispensable à votre communauté ?
- Ce métier devient attrayant du seul fait de sa rareté et il est ainsi mieux considéré, ce qui attire alors ceux qui désirent une meilleure position sociale !!
- Nos envies sont prises également en considération lors du choix, seule la limite des besoins peut faire qu’il n’en soit pas tenu compte.
- Tout est donc pour le mieux !! J’ai été heureux de vous connaître, peut-être nous reverrons-nous pendant les festivités ??
- Avec plaisir, je dois t’avouer que c’est la première fois que je discute avec quelqu’un comme toi.
- Le plaisir est également pour moi !! Nous ne sommes pas si différents !!
Loup s’approche de Durin avec une moue amusée, le haut de son casque lui arrivant à l’épaule.
- C’est juste une histoire de taille ! Hi ! Hi !
Un craquement à peine perceptible stoppe net le début des railleries qui n’auraient pas manqué de suivre, les nains étant pour leur part assez réputés en la matière.
Tancrède observe attentivement dans la direction du bruit, visiblement agacé de ne pas en découvrir la cause.
- Ça recommence !! J’ai l’impression que quelque chose ou quelqu’un nous suit depuis tout à l’heure !!
Durin sourit devant la mine comique du jeune Loup énervé.
- Seul un Elfe peut être aussi discret, en plus nous sommes sur leur territoire !! Alors qu’y a-t-il d’étonnant à ce qu’ils surveillent qui le traverse ?? Il a peut-être vu en vous quelque chose qui a attiré sa curiosité ?? Allez donc savoir !!
- Pffttt !! Hi ! Hi !
Durin étonné s’adresse alors à Tancrède.
- Ça le prend souvent ??
- Eh bien disons qu’il nous a peut-être surpris alors que nous étions occupés à nous… comment dire… soulager d’une raideur gênante toute masculine ! Hi ! Hi !
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