Chapitre 97 : Le temps des semailles, première semaine sixième jour (Hameau de Loup) (Les joies d’une vie de famille)
Chapitre 97 : Le temps des semailles, première semaine sixième jour (Hameau de Loup) (Les joies d’une vie de famille)
Ada observe les garçons qui prêtent la main à Foulque pour les semailles, assise confortablement contre un arbre qui lui offre son ombre rafraîchissante.
Bientôt une semaine qu’ils sont arrivés au milieu d’un après-midi après deux journées de marche et la nuit passée avec ses parents à conter l’histoire extraordinaire qui leur est arrivée à tous durant les fêtes, ne s’endormant que très tard dans la nuit pour ne pas dire plus justement très tôt le matin pour reprendre leur route.
Les gens d’armes de sire Childebert sont repartis le lendemain de leur arrivée, après avoir vérifié que nul danger ici plus qu’ailleurs ne pouvait arriver aux jeunes princes et en faisant ensuite un léger détour vers la petite garnison chargée de protéger cette zone du domaine, les avertissant d’être particulièrement attentifs à une alarme venant de la barrière après en avoir expliqué les raisons à l’officier en charge de la surveillance.
La jeune fille sourit des pitreries de Loup qui visiblement a repris ses habitudes sans plus s’inquiéter des changements pourtant visibles par tous sur sa personne, reconnaissant une fois encore combien cette famille pourtant fruste peut être riche de l’amour qu’elle se porte.
Ada voit bien Étiennette qui couve ses fils du regard par l’ouverture de la masure, elle voit aussi les deux sœurs qui gloussent comme des oies en épiant Perceval qui lui ne s’aperçoit évidemment de rien en étant trop occupé à donner la main au champ et qui s’applique à déposer les graines dans le sillon fraîchement tracé.
Bien sûr elle ne peut s’empêcher de penser à ses autres amis qui suivent Eldarian dans son projet d’aller morigéner vertement l’archiprêtre, son cœur alors se serre d’appréhension qu’ils ne leur arrivent mésaventures et ce même après les paroles réconfortantes d’Ebbon quant à la valeur guerrière d’Eldarian.
Son regard se reporte ensuite vers un endroit précis à l’extérieur de la barrière où elle a cru voir les herbes bougées comme piétinées et l’étrange phénomène qui depuis quelques minutes semble se rapprocher ostensiblement vers eux, cherchant à y distinguer ce que cela peut bien être.
***/***
Maurin s’arrête un instant pour s’éponger le front, la chaleur de cette journée étant particulièrement forte et c’est pourquoi il remercie mentalement l’aide de ses frères avec leurs nouveaux amis qui leur fera gagner beaucoup d’efforts à lui comme à son père.
Un regard appréciateur vers la jeune fille transformée depuis ces deux dernières « doubles lunes » en une très jolie damoiselle, lui amène la curiosité de connaître la raison de son visage semblant particulièrement attentif à fixer un point au-delà de la barrière.
Il s’approche alors d’elle en surveillant d’un œil la zone qui a attiré sa curiosité.
- Tu as vu quelque chose ??
- Oui !! Enfin, non !! Mais c’est étrange… tiens…. Regarde ça recommence !!
Ada tend la main vers l’endroit où l’herbe une nouvelle fois s’est mise à bouger.
- Tu as vu ??
Maurin fronce les sourcils car lui aussi a pu observer le phénomène.
- Sans doute un animal de petite taille que nous ne distinguons pas encore !!
- Il vient droit vers nous !! Il devrait nous avoir vus et sentir le danger pourtant !!
- Oui c’est un comportement pour le moins étrange !!
Maurin suit le manège des yeux quelques secondes avant de repartir vers la masure pour se munir de son arc, il ressort alors sous le regard curieux de Foulque et des quatre garçons qui l’aident toujours à sa tâche.
- Un souci fils ??
- Je ne saurai dire père !! Un animal assez gros arrive dans notre direction et je ne voudrais pas prendre de risques, sans doute un cochon sauvage qui va bientôt prendre peur !! Mais il vaut mieux rester prudent !!
- Le vois-tu toujours ??
Maurin pointe son doigt dans la direction où les hautes herbes s’aplatissent une nouvelle fois, indiquant par là même où regarder à son père.
- Là-bas !! Ça vient juste de passer la barrière !!
- Ce n’est déjà pas un Orcs ou un gobelin, c’est déjà ça !! Tu devrais envoyer une flèche pour le faire fuir !!
Maurin suit le conseil de son père, son arc se tend alors qu’il évalue la distance en anticipant l’avancée de l’animal et le bruit caractéristique du tir se fait entendre de tous qui suivent la flèche du regard.
Loup comme ses autres amis la voient disparaître dans les hautes herbes, il entend alors un cri qui le fait subitement réagir alors que son frère s’apprête à en décocher une autre.
- Aïeee !!
Il interpelle alors Maurin d’une voix affolée.
- Arrête !! Tu viens de blesser quelqu’un !! Je viens d’entendre crier !!
- Tu es sûr ?? Je n’ai rien entendu !!
- Moi non plus !!
Quelque chose comme un sixième sens pousse Loup à courir au détriment d’un éventuel danger vers l’endroit où la flèche de son frère s’est plantée, il ne fait aucun cas des paroles angoissées venant de sa famille et de ses amis qui l’exhortent à plus de prudence et se fige devant le jeune Gnome étalé par terre en se tenant le bras que la flèche a traversé de part en part, surpris malgré sa douleur de ces yeux braqués sur lui.
Il ne lui faut pas longtemps pour faire le rapprochement entre ce regard tourné vers lui et la marque très forte de magie dont le jeune humain est pourvu.
- Ne me tuez pas maître !! Je suis Kazbo …votre serviteur !!
À peine a-t-il terminé sa phrase que le jeune Gnome s’évanouit, Loup se penchant rapidement vers lui pour le prendre avec précaution dans ses bras afin de le ramener chez lui pour trouver quelqu’un qui lui vienne en aide.
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Quelle n’est pas la stupeur de tous, famille autant qu’amis quand ils le voient revenir vers eux les deux bras repliés en avant avec la flèche de Maurin semblant tenir seule dans le vide et commençant lentement à se déliter dans l’air.
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