Chapitre 100 : Le temps des semailles, première semaine septième jour (Château de sire Childebert) (Besoin d’aide)
Chapitre 100 : Le temps des semailles, première semaine septième jour (Château de sire Childebert) (Besoin d’aide)
Dame Christiane termine sa promenade matinale en compagnie de dame Agathe, toutes deux s’entendant à merveille quand il s’agit de badiner.
Pourtant cette fois n’est pas coutume, le manque de leurs enfants commence à se ressentir et à marquer leurs traits d’une inquiétude qu’aucune des deux femmes n’avouerait à l’autre de peur de passer pour une mère n’acceptant pas de laisser voler sa progéniture de ses propres ailes.
C’est donc dans un certain silence qu’elles se promènent main dans la main ce matin-là, jusqu’à ce qu’un fait pour le moins inhabituel ne vienne leur changer les idées en leur donnant un peu de grain à moudre dans leur conversation.
Tout commence quand elles remarquent plusieurs serviteurs du château observer avec curiosité le ciel, montrant du doigt plusieurs points sujets d’étonnements de leur part.
La tentation est bien trop grande, pour qu’elles ne lèvent les yeux elles aussi dans la direction indiquée et ne remarquent par la même occasion ce qui a attiré l’attention des domestiques.
Trois faucons semblant pourtant venir de directions différentes, se dirigent vers la fauconnerie à tire-d’aile avec attaché à leurs pattes les petits tubes signifiant qu’ils apportent des messages à l’attention du seigneur du domaine.
- La dernière fois qu’il y en a eu autant, nos soldats ont dû partir guerroyer plusieurs mois durant à repousser une attaque de Gobelins !!
- Peut-être que cette fois, ce sont de bonnes nouvelles !!
- Espérons-le pour le bien des domaines, trop de nos jeunes hommes y ont déjà perdu la vie !! Venez !! Retournons au château voir ce qu’il en est !!
***/***
« Salle de travail de sire Childebert, quelques instants plus tard. »
Un bref coup à la porte suivi de l’entrée fracassante de sire Willibert, fait sursauter Childebert et son scribe, en pleine séance de travail.
Le visage contrarié de son maître d’armes, retient son seigneur de l’envie de le morigéner d’une entrée si peu protocolaire et c’est donc d’un ton plus conciliant, qu’il s’enquiert de ce qui l’amène.
- Qu’y a-t-il donc mon ami ??
En guise de réponse, sire Willibert se contente de déposer les trois minuscules rouleaux de parchemin qu’il tenait en main et desquels son seigneur s’empare d’un geste vif pour en prendre connaissance, ne retenant qu’avec grand peine l’exclamation de colère que leur lecture lui amène.
- Par les rois dragons !! Que signifie… !! Cela ne s’est jamais produit, comment est-ce possible !! Jamais jusqu’à présent les tribus de Gobelins ne s’étaient concertées pour mener des attaques simultanées dans les domaines et voilà que trois d’entre eux nous demandent notre aide pour les repousser !!
- L’attaque doit être d’importance pour que chaque domaine ne suffise pas à lui-même pour les refouler !! Nous n’avons pas les moyens suffisants pour porter secours à chacun, d’autant plus qu’il nous faut envisager recevoir une de ces attaques à notre tour !! Je ne serais pas étonné que d’autres faucons ne nous amènent messages similaires venant de ceux des domaines amis les plus éloignés !!
- Il nous faut alerter ceux de nos alliés non touchés qui pourraient nous prêter mains fortes, nous nous devons de répondre à ces appels à l’aide en envoyant des troupes !!
- Encore une fois messire, je vous conjure de prendre garde !! Quelques voisins avec qui nous n’avons pas ou prou d’appétences pourraient profiter de ce que nous soyons à guerroyer au loin pour nous causer quelques misères !!
Childebert prend le temps de la réflexion, sachant très bien au demeurant combien sont censés les paroles de son maître d’armes.
- Très bien dans ce cas !! Envoyez des messagers à nos autres alliés, que chacun vienne en aide du mieux qu’il peut à un des domaines qui demandent notre aide et pour notre part nous irons de ce pas secourir mon ami le seigneur Baudri, convoquez le ban et l’arrière-ban de nos troupes !! Je veux que dès ce soir une armée suffisamment puissante soit aux portes de son domaine à se mettre sous sa bannière et lui porte l’assistance requise !!
- Bien messire, il sera fait suivant votre volonté !!
Childebert voit son maître d’armes faire volte-face pour mettre en application immédiate ses dernières directives, quand il le rappelle pour lui signifier une dernière recommandation.
- Un instant !!
- Messire ??
- Que la moitié de nos effectifs restent toutefois à notre protection !! Renforcez les frontières avec les domaines voisins avec qui nous n’avons pas de traité et envoyez une troupe rechercher mes fils céans, n’oubliez surtout pas de faire ramener avec eux l’apprenti magicien de Maistre Ebbon !! S’il craint pour sa famille, faites-lui savoir qu’elle peut le suivre au château où ils seront sous ma protection !!
- Bien messire !! Puis-je disposer ??
- Eh bien oui !! Qu’est-ce que tu attends !!
- J’oubliais juste de vous prévenir que le grand inquisiteur désirait vous entretenir avant son départ !!
- Il est encore là celui-là ?? Surveillez-le-moi de près, il ne s’agirait pas qu’il reparte avec quelques-uns de nos enfants qu’il jugerait bon de devoir soustraire à leur famille !! Il faut qu’il soit loin d’ici avant l’arrivée de Loup, il faut qu’il reste convaincu que son archiprêtre n’a entendu que des rumeurs non fondées à son sujet !!
- Bien messire !!
- Et puis tiens !! Pendant que nous y sommes, dites-lui que ses gens d’armes sont réquisitionnés pour venir en aide à sire Baudri !! Ça ne leur fera pas de mal d’avoir affaire à un réel danger pour une fois, s’ils n’y perdent pas la vie du moins y perdront-ils quelques litres de graisse ! Ha ! Ha ! Qu’il se contente d’en conserver un ou deux à son service pour le cas où il craindrait quelques représailles à son passage !!
- L’archiprêtre risque de nous en porter grief messire !!
- Allons « Will » !! Penses-tu vraiment qu’il s’y oserait alors que de nombreux croyants à son église courent de graves dangers ??
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