Dans les couloirs du lycée, de nombreux visages de tout âge me dévisagent.
La plupart sont des jeunes, de 15 à 19 ans, mais une seule personne retient mon attention, et ce n'est plus une adolescente depuis des années.
Elodie, ou madame Berger, comme les élèves se doivent de l'appeler. Mais pour moi elle reste Elodie. Mon Elodie.
Lorsque nous nous croisons à l'intercours, elle m'adresse un sourire et un signe de tête, qu'elle doit certainement adresser à tous les professeurs. Malgré cette réserve, je suis persuadée qu'elle pense à nos dernières nuits ensemble, et je ne peux m'empêcher de songer que bien que tous les profs la pensent innocente et prude, cette femme est la plus ardente et passionée qu'il m'ai été donné de rencontrer.
Je lui adresse mon sourire le plus charmeur, enjoleur, que je lui réserve. Elle baisse immédiatement le regard après s'être empourprée et continue son chemin. Je dois me faire violence pour ne pas me retourner et l'observer rejoindre sa classe dans sa jupe noire qui lui moule délicieusement les fesses.
En entrant dans la classe, une odeur moite de chaleur et transpiration m'emplit les narines et j'enfile alors mon masque invisible de professeure stricte mais sexy. Je ne suis plus Danaé, mais madame Fatar, professeure de français.
Pitié ! Que ces deux heures s'écoulent rapidement, et qu'enfin je puisse m'enfermer en salle des profs !