Jeux d'enfants
Nous avions Michel et moi, des jeux innocents qui nous transportaient dans un monde fictif forgé par nos deux imaginations complémentaires :
Nos avions en légo franchissaient les chutes du Niagara (qui n'étaient autres que l'eau qui coulait du robinet de la cuisine ; nous élevions des vaches (les éponges !) qui produisaient beaucoup de lait ; nous organisions des courses de chevaux dont les étalons étaient des lapins sur l'hippodrome de l'escalier qui menait à ma chambre...
Un monde futuriste parfois : mon cousin était un robot que je gouvernais à l'aide d'une télécommande (l'emballage en polysthyrène du poste de radio tout neuf de mes parents, sur lequel j'avais dessiné au feutre des dizaines de boutons).
Jamais nous ne nous disputions ; nous faisions tout d'un commun accord. Il m'est même totalement impossible de dire aujourd'hui qui avait eu l'idée de notre jeu le plus dangereux : il s'agissait d'escalader le poteau électrique qui se trouvait en face de la maison ; celui de nous deux qui parvenait à grimper le plus haut avait gagné.
Michel était un peu le petit frère que je n'avais pas eu...
A prèsent que nous sommes grands, je ne suis plus digne de son bonjour : il appartient aux "hautes sphères du pouvoir" et ne reconnaît plus personne.
C'est dommage.
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