5. Fin
Gladys interpella Michel dès qu'il entra dans le bureau. Michel n'aimait pas vraiment sa secrétaire. Le matin, il avait besoin de cinq minutes pour s'installer, prendre un café et allumer son ordinateur. Mais non ! Il fallait toujours qu'elle lui raconte, par le menu, toutes les péripéties de la veille ! Enfin... "Péripétie", c'était beaucoup dire. Généralement, il s'agissait d'anecdotes sans grand intérêt. Mais Gladys faisait bien son travail... alors il l'écoutait toujours patiemment.
Elle lui raconta donc la nouvelle lue dans le journal du matin, encore ouvert sur son bureau.
- Dites... Vous avez vu dans le journal ?
- Non, Gladys. Qu'est ce qu'il dit le journal ? Demanda Michel.
Il était déjà fatigué avant même d'avoir entendu cette "nouvelle" si importante qu'elle ne pouvait attendre.
- La pauvre...
- Huumm..., patienta Michel.
Elle commençait toujours de la sorte : un petit mot mystérieux pour attirer son attention.
- Vous avez pas lu ! Ha non, vous me l'avez dit, elle baissa la voix comme s'il s'agissait d'une confidence. Ben en fait... Ils ont retrouvé un corps dans la Meuse. Mercredi. Avec des marques de strangulations sur le cou.
- ...
Sa secrétaire enchaina, un ton plus bas.
- Ils disent même que, je lis : "Au vu des blessures infligées, il est possible que la victime ait été violée avant d'être jetée dans l'eau."
- ...
- Avant ! Vous vous rendez compte. Mais c'est horrible.
Michel se demanda pourquoi Gladys lui racontait ce fait divers sordide. En vivant dans une grande ville, il fallait s'attendre à ce qu'il se passe des choses bizarre de la nuit ! De là à lui raconter la rubrique des chiens écrasés ! Il passa à autre chose en s'enfermant dans son bureau.
Il ne lui vient pas à l'idée que ce corps sans vie puisse être celui de sa si impudique voisine...
Fin.
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