Chapitre 14

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En moins d’une heure, tout était prêt sur la plage et les invités commencèrent à arriver. Que des jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans. Clémence et Chloé nous aidèrent même à la préparation.


— Elena, soupira Emma en croisant les bras, c’est une très mauvaise idée.

— Au contraire. J’ai envie d’être une jeune fille de vingt ans normale. Oublie l’impératrice rien qu’une soirée.

— Mais tu n’as jamais fait ce genre de soirée.

— Justement ! C’est l’occasion. Et puis, même s’il y a les soldats, toi et Océane allez veiller sur moi.

— Bon très bien. Mais pas d’alcool pour toi.

— Promis. Je sais comment ça se termine. Océ ! Tu peux lancer la musique.


Dès que la musique fut lancée, tout le monde se mit à danser. Océane se rapprocha de moi en dansant. Les yeux dans les yeux, elle entoura mon cou de ses bras. En fond, j’eus l’impression que la musique se mit à ralentir. Les mains d’Océane glissèrent le long de mon dos et je posais mes mains dans le creux de ses reins et la rapprochais de moi.


— Je t’aime Océane, lui chuchotais-je.

— Je t’aime aussi mon amour. Et cette fête, c’est une super idée.

— Je ne sais pas ce que je ferais sans toi Océ.

— Tu y arrives très bien même sans moi Elena. Tu y arrives parce que tu es forte. Je ne fais que t’aider là où tu y arrives déjà très bien.

— Tu vois que j’ai besoin de toi. Il n’y a que toi pour me dire ça.

— Aie confiance en toi Elena. Dansons maintenant.


Elle s’éloigna pour récupérer deux verres et m’en rapporta un. Les heures passèrent et le soleil commença à se coucher. Tous au long de la soirée, les musiques comme les danses défilèrent sans interruption. Jusqu’à vingt-trois heures, je m’amusais avec Océane et Emma oubliant tout ce temps que j’étais l’Impératrice. Pendant plusieurs heures, je n’étais qu’une jeune femme de vingt ans s’amusant avec d’autres jeunes du même âge. Tout été parfait.


— Elena ! S’écrivit alors une voix par-dessus la musique.


Je tournais la tête à gauche et aperçus Juliette courir dans ma direction, un ordinateur portable sous le bras. Sourire aux lèvres, elle s’arrêta de courir juste devant moi et ouvrit aussitôt l’ordinateur.


— Juliette ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

— Je peux te dire qu’il n’y plus aucun contrôle sur internet. Nous sommes tous libres de faire toutes les recherches qu’on veut.

— Vraiment ? Tu as réussi ?

— Oui Elena, j’ai réussi. J’ai réussi à entrer dans les logiciels espions et par conséquent à discuter avec les informaticiens. Ils m’ont dit ce qu’ils avaient autour d’eux et j’ai pu les localiser.

— Et où est-ce qu’ils sont maintenant ?

— Je les ai renvoyés chez eux pour la nuit. Ils reviendront demain matin pour discuter avec toi. Je crois qu’ils n’ont pas vraiment compris à ce qu’il se passait.

— Merci Juliette. Tu es la meilleure.

— Tu vas pouvoir faire de plus ample recherche sur ta grand-mère, compléta Océane.

— Je pourrais oui. Mais avant ça, on doit finir cette soirée.


Juliette posa enfin son ordinateur et dansa avec nous. Cette fête, préparer à la dernière minute était parfaite mais je n’arrivais pas à être moi-même. Il y avait trop de personnes autour d’Océane et moi. Je réussis à m’amuser pendant une heure de plus avant de devoir dire stop. Je voulais passer un peu de temps seule avec Océane et son déhanché ne m’aidait pas.


— Océ, j’aimerais rentrer, lui chuchotais-je.

— Tu fatigues ? Ça se comprend, pour une première fête…

— Non Océ. Je… il y a trop de monde et…

— Oh, tu parlais de ça. Rentrons alors, régit-elle avec un petit sourire en coin.


Elle mêla ses doigts au mien, informa Emma et les gardes qu’on rentrait. Une fois arrivé au palais, on s’enferma immédiatement dans ma chambre. Elle ferma la porte à clé derrière moi et s’appuya dessus.


— Alors, qu’est-ce que tu veux faire ? m’interrogea-t-elle.


Je me rapprochais d’elle et attrapais sa main dans la mienne.


— Tu es presque guéri et tu vas bientôt rentrer. Est-ce que tu pourrais te renseigner plus sur ma grand-mère.

— Tu n’avais pas besoin de me le demander, chérie. Je sais à quel point c’est important pour toi de connaître tes origines et oui, je vais me renseigner.

— Merci.


Elle lâcha ma main et ses doigts glissèrent sur mon bras jusque sur ma joue. Son regard se planta dans le mien et une main baladeuse glissa dans mon dos. Je frissonnais à ce contact et Océane le remarqua.


— Ce n’est pas ce que tu voulais ? me questionna-t-elle en retirant sa main.

— Si ! C’est ce que je voulais.

— Qu’est-ce que tu attends alors ?

— Je… je ne sais pas faire Océ. Et je ne veux pas te laisser partir sans qu’on…

— On n’est pas obligé, tu sais. Je te sens nerveuse et je ne veux pas te forcer. Je sais que tout ce qui a trait à l’amour, c’est compliqué pour toi.


Je m’écartais d’elle pour aller regarder par la fenêtre de ma chambre. L’obscurité avait complètement envahi le ciel. D’ici, je ne pouvais voir les lumières de Glenharm. Je ne les avais jamais vus depuis ma chambre de toute façon. Les bras d’Océane entourèrent ma taille et ses mains se posèrent sur mon ventre.


— Je ne serais jamais prête à ce rythme-là, repris-je en attrapant ses mains.

— Bien sûr que si, chérie. Tu le seras un jour, j’en suis sûr. Il faut juste que tu aies confiance en toi et en moi aussi. Je ne te ferais jamais de mal et j’écouterais tout. Une bonne relation doit être basée sur la communication et la confiance.

— La confiance. Il y a plein de monde qui gravite autour de moi mais je ne peux faire confiance qu’à un nombre restreint.

— Il faut mieux être seule que mal accompagnée. Écoute-moi, mon amour. Si tu n’es pas prête à aller plus loin avec moi, ne te force pas. J’attendrais aussi longtemps qu’il le faudra.

— Mais j’en ai envie !


Je me retournais et regardais Océane dans les yeux. J’en avais envie, je voulais plus avec elle mais j’en étais incapable et elle le savait. Quelque chose me bloquait.


— Je sais Elena mais tu n’es pas prête.

— Deviens Impératrice avec moi. Épouse-moi, avouais-je subitement. Tout ce que je veux c’est être avec toi, t’avoir à mes côtés en permanence. Je me sens vide sans toi. Tu m’es indispensable Océ. Deviens ma femme.

— Je t’aime aussi Elena mais je ne peux pas dire oui.

— Pourquoi ?

— La loi d’abord et toi ensuite. J’aimerais devenir ta femme, sincèrement mais c’est trop tôt. Il faut d’abord que tu renforces ton poids politique, que tu parviennes à changer la loi et enfin que tu sois réellement prête à te marier.

— Dis-le tous de suite si tu ne veux pas, au lieu d’inventer des excuses.

— Je n’invente pas des excuses, mon amour. Je suis juste réaliste. On se mariera un jour, j’en suis sûr, mais ce ne sera pas maintenant. Pas tant que tu ne sauras pas qui tu es vraiment. Il faut que tu trouves les réponses à toutes tes questions avant de vouloir envisager plus.

— Et si ça prend des années ? C’est avoir toi que je veux vire et fonder une famille. C’est la seule chose dont je suis sûr et la première où je fais le choix seule sans que personne me manipule. Ne m’abandonne pas maintenant Océ.

— Je ne t’abandonne pas Elena. Je te laisse juste le temps de te construire, seule, avant de construire quelque chose ensemble. Mais je serais là pour t’accompagner, n’ait aucun doute là-dessus.


Océane m’attira dans ses bras et me caressa le dos. Elle me chuchota des mots doux avant qu’on se couche dans mon lit et qu’on s’endort pratiquement aussitôt.

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